Abad accusé de viol: Élisabeth Borne fait déjà face à sa 1ère crise

Élisabeth Borne, ici le 16 mai, est confrontée aux accusations de viol visant Damien Abad, membre de son gouvernement et transfuge des Républicains. POLITIQUE - Le 1er conseil des ministres du gouvernement d’Élisabeth Borne n’aura lieu que...

Abad accusé de viol: Élisabeth Borne fait déjà face à sa 1ère crise

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Élisabeth Borne, ici le 16 mai, est confrontée aux accusations de viol visant Damien Abad, membre de son gouvernement et transfuge des Républicains. Élisabeth Borne, ici le 16 mai, est confrontée aux accusations de viol visant Damien Abad, membre de son gouvernement et transfuge des Républicains. 

POLITIQUE - Le 1er conseil des ministres du gouvernement d’Élisabeth Borne n’aura lieu que lundi 23 mai. Pourtant, la nouvelle Première ministre affronte déjà une 1ère crise. Dans la foulée des révélations de Mediapartsur les deux femmes qui accusent de viols Damien Abad, nouveau ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, la cheffe du gouvernement a dû monter au créneau pour se défendre, ce dimanche 22 mai.

”Bien évidemment je n’étais pas au courant”, a évacué Élisabeth Borne depuis un marché du Calvados, elle qui assure avoir appris les accusations qui pèsent sur le ministre issu de LR dans Mediapart. “Je peux vous assurer que s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on tirera toutes les conséquences de cette décision”, a-t-elle garanti, soulignant qu’un plainte avait déjà été classée.

“Abad n’aurait jamais dû être nommé”

Las, les appels au départ du ministre -qui conteste fermement les faits- se sont multipliés dans l’après-midi, en particulier du côté de la Nupes (Nouvelle union populaire, écologique et sociale). Pour Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, Damien Abad “n’aurait jamais dû être nommé”.

“Il y a un signalement qui a été fait à un niveau extrêmement élevé de responsabilités. Ils n’en ont tiré aucune conclusions avant”, a estimé pour sa part le leader des insoumis, Jean-Luc Mélenchon, sur LCI. Avant de rappeler que la France insoumise, elle, avait pris la décision d’écarter Taha Bouhafs des investitures pour les législatives quelques jours seulement après les accusations de violences sexuelles portées à son encontre. 

Damien Abad “ne peut pas être membre d’un gouvernement français, avec deux témoignages de femmes qui ne se connaissent pas”, a pour sa part asséné Sandrine Rousseau sur BFMTV.

Un gouvernement sur la défensive

Avant même sa photo de famille, donc, le gouvernement se retrouve sur la défensive dans cette affaire. D’autant que l’entourage du nouveau ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guérini, a dû justifier l’absence de réaction de LREM -parti dont il est le délégué général- après le signalement envoyé le 16 mai par par l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, une association créée en février par des féministes à l’origine du mouvement #MeTooPolitique. Ainsi, l’équipe du néo-ministre a indiqué à l’AFP que le mail n’a été vu que samedi 21 mai, à quelques heures des révélations de Mediapart.

Embarras palpable également du côté d’Éric Dupond-Moretti et Gérald Darmanin -qui a lui même fait l’objet d’accusation de viols avant que le parquet ne requière un non-lieu début 2022- en réponse aux questions des journalistes, ce dimanche 22 mai. “Nous n’avons pas de commentaires à faire”, a répond celui qui a été reconduit ministre de l’Intérieur, visiblement agacé, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous, soulignant que “la Première ministre s’est déjà exprimée” sur le sujet.

Pas de commentaires, mais également peu de soutien à Damien Abad, à ce stade, au sein de la majorité. ”Je n’ai aucune opinion sur le sujet”, a réagi sur BFMTV le patron du Modem François Bayrou, proche d’Emmanuel Macron. ”À ce stade, je ne suis ni informé ni compétent pour en dire plus”, avait déclaré Gilles Le Gendre, l’ancien patron des députés LREM, à franceinfo en début de matinée. Une défense a minima.

″Ça va être compliqué désormais pour le gouvernement d’afficher des messages sur le droit des femmes”, dévoile une élue LR à nos confrères du Parisien. ”À leur place, je n’aurais pas pris le risque de le nommer. Pour un bon coup politique, ils vont se retrouver dans un sacré bourbier!”, poursuit celle qui défend néanmoins l’ancien député: ”Être lourd, ce n’est pas une infraction. Le droit n’est pas là pour faire la morale.”

La justice saisie

Infraction ou pas, la justice risque en tout cas d’entrer en jeu et de perturber un peu plus l’action du gouvernement, à quelques semaines des législatives des 12 et 19 juin. Le parquet de Paris a confirmé ce dimanche avoir ”été destinataire le 20 mai d’un signalement” émanant de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique. Ce signalement est “en cours d’analyse”.

Le parquet a rappelé que dans l’une des deux affaires, à savoir les faits rapportés par une militante centriste et qui auraient eu lieu en 2011, ”’une 1ère plainte déposée pour des faits de viol a été classée sans suite le 6 avril 2012 du fait de la carence de la plaignante”. Et une “deuxième plainte déposée par la même plaignante pour les mêmes faits a été classée sans suite le 5 décembre 2017, après une enquête préliminaire, faute d’infraction suffisamment caractérisée”.

Une chose est sûre: politiquement, c’est déjà un coup dur pour la macronie, à l’heure où elle cherche désespérément à obtenir une nouvelle majorité sous peine de devoir cohabiter avec la Nupes ou l’extrême droite au sortir des législatives. 

A voir également sur Le HuffPost : “Islamo-gauchisme”, “blackface”... Entre Pap Ndiaye et Jean-Michel Blanquer, le grand écart des idées