Affaire des écoutes: la décision du tribunal sur Nicolas Sarkozy aura des répercussions politiques

POLITIQUE - Nul doute que la date est cochée dans son calendrier. Ce lundi 1er mars, Nicolas Sarkozy sera fixé sur son sort dans l’affaire dite “des écoutes” ou autrement appelée “Paul Bismuth”. Poursuivi pour corruption et trafic d’influence,...

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Nicolas Sarkozy photographié en sortie d'audience au tribunal judiciaire de Paris (illustration)

POLITIQUE - Nul doute que la date est cochée dans son calendrier. Ce lundi 1er mars, Nicolas Sarkozy sera fixé sur son sort dans l’affaire dite “des écoutes” ou autrement appelée “Paul Bismuth”. Poursuivi pour corruption et trafic d’influence, l’ancien président de la République connaîtra la décision du tribunal, dans ce dossier impliquant également son ex-avocat Thierry Herzog et l’ancien haut magistrat Gilbert Azibert. 

En amont de la décision, son entourage préfère rester silencieux, précisant toutefois que l’ancien locataire de l’Élysée “attend le délibéré sans fébrilité”. Tout au long du procès -auquel Le HuffPost a assisté- la défense a pointé l’absence de preuves impliquant l’ancien chef de l’État ainsi qu’une procédure bancale, car basée selon elle sur des écoutes “illégales”.

Et alors que les échanges prenaient des allures de match de boxe entre le camp Sarkozy et le Parquet national financier (PNF), ce dernier a requis quatre ans de prison, dont deux ferme contre l’ex-président. Une première dans l’histoire de la Ve République. Mais quelle que soit la décision du tribunal (relaxe ou condamnation), celle-ci aura forcément un impact politique, à l’heure où la droite nourrit de nombreux soupçons sur les intentions du PNF et de la justice, dans un contexte où elle peine toujours à faire émerger une figure pour 2022. 

Une relaxe, ou la relance du fantasme Sarkozy

Commençons par l’hypothèse où Nicolas Sarkozy sortirait victorieux de cette première bataille judiciaire. Au sein de sa famille politique, les spéculations sur son éventuel retour pour “sauver” des Républicains qui peinent à se choisir leur champion pour 2022 n’en seraient que relancées. Au sein d’une famille politique fortement marquée par le mythe de “l’homme providentiel”, certains préparent d’ores et déjà le terrain.

“Pour beaucoup d’électeurs, il reste une référence et une espérance”, explique à Libération Éric Ciotti, dans un contexte où l’actuel président des Républicains, Christian Jacob, est soupçonné par ceux qui veulent se séparer de cette figure tutélaire de miser sur un “pourrissement” de la situation en interne pour imposer le recours Sarkozy. 

D’autant qu’à en croire plusieurs indiscrétions de presse, Nicolas Sarkozy reçoit beaucoup d’invitations à reprendre le flambeau dans son bureau de la rue Daumesnil. “Il laisse exister le scénario où, dans une situation désespérée, on irait chercher un homme d’expérience pour une campagne-éclair”, affirme à Libération l’un de ses visiteurs. Dans ce contexte, on imagine bien l’effet que produirait une relaxe au sein d’une formation politique qui n’a jamais vraiment fait le deuil de son dernier héros en date. 

Une condamnation, ou le retour de la “justice politique” 

Dans l’hypothèse où le tribunal estimerait comme le PNF qu’un “pacte de corruption” a été scellé entre les trois prévenus, actant ainsi une condamnation inédite d’un ancien président de la République, la décision déclenchera forcément les foudres des Républicains, dont beaucoup sont convaincus que les magistrats veulent nuire à l’ancien chef de l’État. “Est-ce qu’il y a un acharnement judiciaire sur Nicolas Sarkozy? Moi je le pense”, déclarait Nadine Morano après les réquisitions du parquet national financier.

Au mois de septembre, Éric Ciotti était allé jusqu’à déposer une proposition de loi pour réclamer la suppression du PNF, institution judiciaire créée sous François Hollande dans le sillage de l’affaire Cahuzac. “Les choix du PNF à l’encontre de Nicolas Sarkozy ou de François Fillon ont contribué à les éliminer de la course à l’élection présidentielle de 2017”, justifiait-il. Depuis, et forts de la dernière Une du Point sur “les coups tordus d’une justice très politique”, remettant en cause les méthodes du premier vice- procureur du PNF et pointant des rivalités entre magistrats, les soupçons se sont renforcés. “Si ce que dit Le Point est vrai, ça mérite une commission d’enquête”, a réagi auprès du Parisien le sénateur de Paris, Pierre Charon. 

Des soupçons qui laissent entrevoir la façon dont une condamnation de Nicolas Sarkozy serait perçue rue de Vaugirard. D’autant que le principal intéressé n’en aura pas (encore) fini avec la justice. Dès le 17 mars, il sera de retour au tribunal pour le procès Bygmalion, dans lequel il est mis en examen pour “financement illégal de campagne”, cette fois pour la présidentielle de 2012.

Nicolas Sarkozy est également mis en examen dans l’affaire du financement libyen pour “corruption passive”, “financement illégal de campagne” et “association de malfaiteurs”. Enfin, il fait l’objet d’une enquête pour “trafic d’influence” et “blanchiment de crime ou délit” liée à ses activités de conseil en Russie. Autant d’occasions pour la droite de crier à l’acharnement judiciaire.  

À voir également sur Le HuffPost: Les images de Nicolas Sarkozy arrivant à son procès pour corruption