“True Mothers” : maternité et adoption se croisent sous le regard de Naomi Kawase 

Le nouveau film de Naomi Kawase explique une histoire d’adoption et contient sans doute des éléments biographiques, la cinéaste japonaise ayant elle-même été abandonnée par ses parents puis élevée par sa grand-tante et son mari. Mais au-delà...

“True Mothers” : maternité et adoption se croisent sous le regard de Naomi Kawase 

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Le nouveau film de Naomi Kawase explique une histoire d’adoption et contient sans doute des éléments biographiques, la cinéaste japonaise ayant elle-même été abandonnée par ses parents puis élevée par sa grand-tante et son mari. Mais au-delà de cela et du “message” porté (des considérations sur la parentalité, la maternité, etc.), l’intérêt de True Mothers réside surtout dans sa construction narrative.

Tout commence ainsi : Satoko et son mari ne peuvent pas avoir d’enfants. Le couple adopte donc un bébé qui s’appelle Asato. Il croise sa mère biologique, une adolescente de 14 ans prénommée Hikari. Les années passent, les jeunes parents sont heureux, Asato grandit. Il a maintenant 8 ans et il sait, par ses parents, qu’il a une autre mère, que le petit garçon appelle “ma maman d’Hiroshima”… Mais voilà que Hikari, très nerveuse, fatiguée, mal dans sa peau, ressurgit soudain dans leur vie confortable : elle souhaite reprendre Asato. 

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Un récit dans le récit

C’est là que le film devient passionnant : Kawase remonte dans le passé pour nous expliquer la vie d’Hikari, comment elle est tombée enceinte dès son 1er rapport sexuel avec son amoureux du collège, comment ses parents l’ont forcée à vivre sa grossesse dans une pension, certes bienveillante, située à Hiroshima (d’où le surnom que lui donne son fils), et surtout, à abandonner son enfant. Au fil d’une adolescence et d’une jeunesse difficiles, Hikari a tellement subi de douleurs que le·la spectateur·trice est ému·e de la voir vouloir retrouver son fils. Mais il faut aimer les dilemmes, les déchirements et les drames accumulés propres au mélodrame, croire aussi en l’humanité, et ne pas craindre le mysticisme parfois un peu exacerbé de Kawase (qu’elle évite de justesse ici). Alors, oui, on peut aimer ce film qui ne s’embarrasse pas de vraisemblance.

Ajoutez à cela que Naomi Kawase, à notre grande joie, semble avoir enfin compris, après quelques films (Les Délices de Tokyo, Vers la lumière, etc.) un peu pénibles de ce point de vue-là (ils avaient d’autres mérites) qu’il est inutile, quand elle filme un beau soleil couchant, d’y coller en voix off celle du personnage qui regarde le paysage pour lui faire dire : “Oh, comme ce soleil couchant est beau et la nature généreuse”

Ce Kawase, plus sobre dans son expression, d’autant plus fort émotionnellement, vaut le déplacement.

True Mothers de Naomi Kawase, avec Aju Makita, Hiromi Nagasaku (Jap., 2020, 2h20). En salle le 28 juillet.

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