Ali Rabeh attaqué de toutes parts en marge d'une émission mouvementée sur CNews

POLITIQUE - Un sujet inflammable, un format propice au dérapage et un contexte très tendu. Ce vendredi 12 février, Ali Rabeh, maire Génération.s de Trappes dans les Yvelines, a fait l’objet d’une édition spéciale réalisée sur CNews par Jean-Marc...

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Photo du profil Twitter du maire Génération.s de Trappes (Yvelines) Ali Rabeh

POLITIQUE - Un sujet inflammable, un format propice au dérapage et un contexte très tendu. Ce vendredi 12 février, Ali Rabeh, maire Génération.s de Trappes dans les Yvelines, a fait l’objet d’une édition spéciale réalisée sur CNews par Jean-Marc Morandini, spécialement dépêché sur place. L’objet de l’émission: les accusations en séparatisme islamiste dont sa ville fait l’objet, à l’aune du récit fait par Didier Lemaire, professeur de philosophie placé récemment sous protection policière.  

L’animateur controversé n’est pas venu seul dans cette commune qui fait l’objet d’une intense polémique ces derniers jours. Étaient également du déplacement le porte-parole du Rassemblement national Laurent Jacobelli, le député LR des Bouches-du-Rhône Éric Diard et sa collègue LREM Claire O’Petit. Et c’est peu dire que l’exercice n’a pas été un parcours de santé pour l’ex-porte-parole de Benoît Hamon. À titre d’exemple, Ali Rabeh a été accusé par Laurent Jacobelli d’avoir organisé une visite sur le modèle du “village de Potemkine”, désignant un trompe-l’œil cachant la réalité à des fins de propagande. 

Pour preuve, le fait que le salon de coiffure visité caméras à l’appui aurait été déguisé en salon mixte alors que cet établissement est habituellement réservé aux hommes. Si cela n’a rien de très surprenant pour un barbier, le candidat RN à la région Grand-Est y a décelé la marque de la “duplicité” de l’édile qui aurait “briefé” les gérants avant l’arrivée de l’émission pour faire croire à une mixité. 

Plus tard, la situation a clairement tourné au vinaigre, quand Ali Rabeh a menacé de couper court à l’exercice. En cause, une énième question sur les propos de  Didier Lemaire ce qui, selon l’élu de gauche, n’était pas prévu dans le format évoqué en amont. “On va tourner la page car c’est ridicule de passer dix minutes là-dessus. Votre collaborateur et vous-mêmes êtes engagés à ne pas aborder un sujet périphérique alors que nous sommes sur le dur, sur le cœur des problèmes de la ville de Trappes”, s’est emporté le maire. En face, Jean-Marc Morandini répliquait en disant qu’il n’avait jamais pris pareil engagement. 

“Nous demandons sa suspension immédiate”

Au delà de cette séquence télévisuelle mouvementée, Ali Rabeh est également accusé d’avoir outrepassé son rôle de maire en distribuant un courrier dans l’établissement où enseigne Didier Lemaire, dans lequel il s’indigne des sorties médiatiques du prof de philo. “Je me battrai pour que, même celui avec qui je suis en désaccord, puisse le faire. Mais je n’accepte pas les propos violents tenus contre vous et les Trappistes, qui condamnent par avance, qui relèguent, qui excluent. C’est insupportable car c’est injuste et cela ne correspond pas à la réalité”, peut-on lire dans ce communiqué. Une initiative sitôt condamnée par Jean-Michel Blanquer jeudi et qui continuait d’alimenter l’indignation de la droite ce vendredi. 

Au point que la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse et son collègue LR de la région Paca Renaud Musiler réclament au ministre de l’Intérieur sa révocation. “Aucun professeur ne devrait être menacé parce qu’il rend hommage à Samuel Paty, parce qu’il défend les valeurs républicaines. Avec Valérie Pécresse, nous demandons la suspension immédiate du Maire de Trappes et ses adjoints après leur intrusion dans le lycée de Didier Lemaire”, a tweeté Renaud Muselier.

Une requête pas tout à fait innocente, puisqu’elle fait écho à l’annulation par le tribunal administratif de l’élection d’Ali Rabeh après un recours déposé par la droite, représentée sur le secteur par Othman Nasrou, premier vice-président de la région Île-de-France aux côtés de Valérie Pécresse, et dont la liste avait obtenu 37% des suffrages au second tour. Le maire Génération.s, qui est accusé de ne pas avoir déclaré tous ses comptes de campagne, a fait appel devant le Conseil d’État et restera en poste pendant encore au moins six mois. 

Un “flot de boue” 

Alors que l’édile est attaqué de toutes parts, il peut toutefois compter sur le soutien infaillible de son mouvement. “Je suis fier de compter Ali Rabeh parmi les élus de notre mouvement et fier des combats qui sont les siens. Il sait pouvoir compter sur notre solidarité collective face au flot de boue qui est déversé sur lui, et aux menaces qui le visent. Je crois au contraire qu’il est une digue de raison dans cet emballement qui ne sert pas la cause de la République”, défend auprès du HuffPost Benjamin Lucas, coordinateur du parti fondé par Benoît Hamon. 

Cité par l’AFP, Ali Rabeh a exprimé sa consternation. “Je prends acte de cette demande (de Muselier et Pécresse, NDLR). Je désespère de mon pays et de la République”, a réagi le maire de Trappes, déplorant que “chaque heure apporte son lot de polémiques supplémentaires”. Auprès de l’agence de presse, il affirme faire lui aussi l’objet de menaces de mort dans le sillage de cette affaire. À noter que le préfet des Yvelines, Jacques Brot, regrette également la tournure prise par les événements. Dans un communiqué, il juge “contreproductif de sembler stigmatiser les 32.000 habitants de cette ville qui, pour la très grande majorité d’entre eux, sont attachés aux valeurs républicaines”. 

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