Au Canada, de nouvelles tombes découvertes près d'un pensionnat autochtone

DISCRIMINATIONS - Des centaines de tombes anonymes ont été localisées sur le site d’un ancien pensionnat autochtone de l’ouest canadien géré par l’Eglise catholique, moins d’un mois après la découverte des restes de 215 enfants près d’un autre...

Au Canada, de nouvelles tombes découvertes près d'un pensionnat autochtone

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Des personnes s'embrassent devant un mémorial après la découverte des restes de 215 enfants près d'un ancien pensionnat de Marieval, le 4 juin 2021

DISCRIMINATIONS - Des centaines de tombes anonymes ont été localisées sur le site d’un ancien pensionnat autochtone de l’ouest canadien géré par l’Eglise catholique, moins d’un mois après la découverte des restes de 215 enfants près d’un autre établissement autochtone qui avait choqué le pays.

Ce mercredi 24 juin dans la soirée, la communauté Cowessess de la province de Saskatchewan a annoncé avoir fait “la découverte horrible et choquante de centaines de tombes non marquées” lors de fouilles sur le site de l’ancien pensionnat de Marieval, à environ 150 km à l’est de la capitale Regina.

Le nombre exact de tombes anonymes n’a pas été précisé mais il serait “le plus important à ce jour au Canada”, selon elle.

Les dirigeants de la communauté et de la Fédération des nations autochtones souveraines de la Saskatchewan, organisation provinciale devaient donner plus de détails lors d’un point presse prévu vers 15h00 GMT.

Quelque 150.000 enfants amérindiens, métis et inuits ont été enrôlés de force jusque dans les années 1990 dans 139 de ces pensionnats à travers le pays, où ils ont été coupés de leurs familles, de leur langue et de leur culture.

Nombre d’entre eux ont été soumis à des mauvais traitements ou à des abus sexuels, et plus de 4.000 y ont trouvé la mort, selon une commission d’enquête qui avait conclu à un véritable “génocide culturel” de la part du Canada.

Les fouilles autour de cette ancienne école de Marieval avaient débuté fin mai après la découverte des restes de 215 écoliers enfouis sur le site d’un autre ancien pensionnat autochtone, celui de Kamloops, en Colombie-Britannique, province la plus à l’ouest du pays.

“Tragique, mais pas surprenant”

Cette découverte avait provoqué une onde de choc au Canada et relancé le débat sur ces institutions honnies où les enfants autochtones étaient envoyés de force afin d’y être assimilés à la culture dominante.

Elle avait également relancé les appels au pape et à l’Eglise à présenter des excuses pour les abus et violences qu’ont souffert les élèves de ces pensionnats. Le souverain pontife s’était toutefois refusé à présenter de telles excuses, provoquant la colère et la frustration des communautés autochtones canadiennes.

De leur côté, les experts des droits humains de l’ONU ont exhorté Ottawa et le Vatican à mener une enquête rapide et complète.

“C’est absolument tragique, mais pas surprenant”, a réagi dès mercredi soir Perry Bellegarde, chef de l’Assemblée des Premières nations, qui représente plus de 900.000 autochtones au Canada, sur son compte Twitter.

Le pensionnat de Marieval, dans l’est de la Saskatchewan, a accueilli des enfants autochtones entre 1899 et 1997 avant d’être démoli deux ans plus tard et remplacé par une école de jour.

Interrogé sur CBC, un ancien pensionnaire de l’école de Marieval, Barry Kennedy, a estimé que cette nouvelle découverte n’était que la pointe émergée de l’iceberg.

“J’imagine que, vous savez, d’après les histoires qui ont été racontées par nos amis et camarades de classe, il y a plusieurs endroits, par école”, a-t-il expliqué.

“J’ai eu un ami qui a été traîné au dehors une nuit, il hurlait”, s’est-il souvenu. Il ne l’a plus jamais revu. “Il s’appelait Bryan.. Je veux savoir où est Bryan.”

“On nous a fait découvrir le viol”, a ajouté Barry Kennedy. “On nous a fait découvrir les coups violents. On nous a fait découvrir des choses qui n’étaient pas normales dans nos familles”.

Dans la foulée de la découverte des restes d’enfants au pensionnat de Kamloops, des fouilles ont été entreprises auprès de plusieurs de ces anciens établissements scolaires partout au Canada, avec le concours des autorités gouvernementales.

Plusieurs dirigeants de la communauté autochtones s’attendent à d’autres découvertes macabres dans les prochains mois.

Début juin, quelques jours après la mise au jour des ossements à Kamloops, des experts des droits de l’Homme de l’ONU avaient exhorté Ottawa et le Vatican à mener une enquête rapide et complète sur cette découverte.

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