Bonnie Banane explose tous les codes sur son (très attendu) nouvel album

“Fuck you!” Ça pourrait être un lieu commun tant la formule rabâchée à l’envi dans le cinéma de Martin Scorsese – et dans l’intégralité du monde anglophone – a presque été vidée de sa substance, pourtant c’est l’expression qui dépeint le mieux...

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“Fuck you!” Ça pourrait être un lieu commun tant la formule rabâchée à l’envi dans le cinéma de Martin Scorsese – et dans l’intégralité du monde anglophone – a presque été vidée de sa substance, pourtant c’est l’expression qui dépeint le mieux le second disque de Bonnie Banane, qui tente de lui rendre tout ou partie de sa charge subversive.

À ce titre, le choix d’envoyer le surexcité Franchement, et son “Fuck Valeurs Actuelles conclusif, en single de son tant attendu nouvel album n’a rien d’anodin. Car en plus de charrier l’inventivité musicale hors cadre de Catherine Ringer ou de Brigitte Fontaine, elle poursuit sur Nini l’engagement social porté avec vigueur par la seconde.

Un grand album de musique libre

“Fuck Valeurs Actuelles donc, mais aussi fuck sans détours les Red Flags, les fachos, les climatosceptiques, les goujats, dans un exercice tout en points de tension où la matière poétique des chansons est constamment prise à la gorge par le surgissement du réel (et comment lui échapper).

Comme quand Brigitte Fontaine étrillait le patriarcat dans les années 1970, la chanson sur Nini est autant un lieu d’émancipation qu’une zone de conflits. C’est même une leçon d’entendre Bonnie Banane sur cette collection de morceaux-fleuves produits par ses soins (épaulée par Monomite, Janoya, Sabrina Bellaouel ou Félix Petit) et qu’elle seule semble apprivoiser pour tirer le meilleur de cette ambivalence.

“Je t’aime quelque part là où les autres nous épargnent, quelque part je t’aime dans un autre système”

En témoigne l’ultime Joie intense, tristesse profonde qui cristallise à merveille cette tension et Hoes of Na, morceau qui décline les positions de yoga sur une production volcanique qu’on imaginerait mieux sur un album de Black Midi que sur une compilation de muzak new age : “Je t’aime quelque part là où les autres nous épargnent, quelque part je t’aime dans un autre système” (sans préciser s’il est solaire ou social).

Un grand album de musique libre, flottant dans un éther propre à elle, où l’affranchissement (des tendances comme des normes) passe par un combat frontal que l’on qualifierait aisément de based.

Ce mot, popularisé sous l’impulsion du rappeur ultra-prolifique Lil B “The Basedgod”, désigne une personne qu’on admire pour son courage de s’exprimer dans toute son originalité sans tenir compte de ce que les autres pourraient en penser. Bonnie B “The Basedgoddess”.

Nini (Péché Mignon & Grand Musique Management/Modulor). Sortie le 5 avril. En concert au Trianon, Paris, le 15 mai et à l’Olympia, Paris, le 1er décembre.