Covid: si le variant indien s'impose en France, qu'est-ce que cela changera

SCIENCE - Continuer à déconfiner, mais pas trop vite malgré les bons indicateurs, tout en tentant de “traquer” le variant indien (delta), qui risquerait de refaire basculer le pays dans une 4e vague. Voici le résumé des déclarations récentes...

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SCIENCE - Continuer à déconfiner, mais pas trop vite malgré les bons indicateurs, tout en tentant de “traquer” le variant indien (delta), qui risquerait de refaire basculer le pays dans une 4e vague. Voici le résumé des déclarations récentes d’Emmanuel Macron, Olivier Véran et Jean-François Delfraissy.

Malgré les 1ères réouvertures, les chiffres du Covid-19 continuent d’aller dans le bon sens. Et avec le retour des beaux jours, des terrasses et des fenêtres ouvertes, la perspective d’une nouvelle hausse semble lointaine.

Mais le variant delta pourrait bien gâcher la fête, comme l’a fait remarquer le président du Conseil scientifique. Que pourrait-il se passer? Le Royaume-Uni, à la fois par sa situation épidémique et ses données scientifiques pointues, permet de mieux comprendre.

D’un variant sous-marin à une vague

Alors que le taux d’incidence y est encore extrêmement faible (46), il est en hausse de 60% sur 7 jours. Pour beaucoup de chercheurs, le pays fait face à un début de 3e vague de Covid-19 et il faut décaler la dernière étape du confinement, qui doit advenir mi-juin.

Cette hausse pourrait continuer de s’accélérer, car ce que vit le Royaume-Uni est très similaire à ce que la France a vécu entre janvier et mars: un coronavirus originel qui diminue grâce aux mesures de distanciation physique et, en parallèle, un variant anglais (alpha) qui grimpe et s’impose petit à petit. Sauf qu’aujourd’hui, les Britanniques voient le variant delta (indien) s’imposer sur alpha (anglais). Ce graphique, issu du dernier rapport hebdomadaire de l’agence de santé publique anglaise, PHE, le montre clairement.

Les cas liés au variant alpha (anglais) sont en violet. Ceux liés au variant delta (indien) en vert.

Selon ces données datant du 2 juin, le variant delta représente aujourd’hui 73% des cas positifs au coronavirus recensés au Royaume-Uni. Début mai, il représentait moins de 25% des cas. Fin mars, il était quasiment inexistant.

Un variant plus contaminant (et plus dangereux?)

Selon un état des lieux sommaire préparé par les experts anglais, il est aujourd’hui clair que le variant delta (indien) est plus contaminant que le variant alpha (anglais). D’abord, car il s’est imposé nationalement. Ensuite, car le risque d’être infecté pour un cas contact est plus élevé pour delta que pour alpha (12,4% contre 8,2%).

La hausse exacte est en revanche difficile à calculer, car l’avantage d’un variant sur un autre dépend de beaucoup de facteurs. Mais la plupart des estimations tablent sur une transmissibilité 40 à 70% supérieure au variant anglais, lui-même déjà environ 50% plus contagieux que les souches plus classiques du coronavirus Sars-Cov2.

Cela fait déjà quelques semaines que les preuves s’accumulent de ce côté. La grande nouveauté de ce dernier rapport, à prendre avec des pincettes, c’est que le variant delta serait plus virulent. En clair, le risque d’hospitalisation serait plus élevé. Les preuves sont encore “faibles”, mais les experts britanniques rappellent que des données concordantes de ce type ont été observées en Angleterre et en Écosse.

La 1ère dose de vaccin moins efficace

Avec toutes ces caractéristiques, le variant delta ressemble à un cauchemar et permet de mieux comprendre la situation face à laquelle l’Inde a été confrontée. Heureusement pour le Royaume-Uni, le pays a fortement avancé dans sa campagne de vaccination.

Mais ici, aussi, le variant delta joue les troubles fêtes. Le PHE estime, avec une confiance élevée, que ce variant réduit en partie l’efficacité des vaccins. Une récente étude réalisée par le système de santé britannique montre que pour les personnes qui n’ont reçu qu’une seule dose de vaccins, on passe de 51% d’efficacité à 33% quel que soit le vaccin. Pour deux doses, on passe avec AstraZeneca de 66% à 60% (mais ces données sont limitées car il y a encore peu de double vaccinés avec AstraZeneca) et pour Pfizer de 93% à 88%.

Si les vaccins sont moins efficaces, il ne faut surtout pas croire que tout est perdu. L’effet, surtout en étant entièrement vacciné avec deux doses, est très net. Dans les données de contamination du PHE, on voit que 73% des cas de variant delta concernant des personnes non vaccinées. A l’inverse, seuls 3,7% des cas sont doublement vaccinés.

Plus que jamais, la porte de sortie passe par les vaccins et la course avec les variants est de plus en plus intense.

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