Netflix, fabrique d’une nouvelle génération de cinéphiles ?

C’était il y a un peu moins d’un an : le 21 avril dernier, Netflix rendait public un partenariat avec mk2 qui allait faire l’effet d’un petit coup de tonnerre dans le ciel cinéphile. La plateforme s’apprêtait à diffuser une partie du catalogue...

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C’était il y a un peu moins d’un an : le 21 avril dernier, Netflix rendait public un partenariat avec mk2 qui allait faire l’effet d’un petit coup de tonnerre dans le ciel cinéphile. La plateforme s’apprêtait à diffuser une partie du catalogue patrimonial du groupe le plus emblématique du cinéma d’auteur français – et notamment les joyaux de la couronne, à savoir les films de la Nouvelle Vague.

Cinq de Jean-Luc Godard (A bout de souffle, Le Mépris…), douze de François Truffaut (Jules et Jim, La Femme d’à côté, les quatre films de la saga Antoine Doinel…), accompagnés de ceux d’autres illustres représentants de la modernité française 60’s-70’s (Alain Resnais, Jacques Demy), côtoieraient désormais The Crown et La Casa de papel sur une plateforme qui ne s’était jusqu’alors jamais investie dans la diffusion du cinéma de répertoire. Quelques noms du cinéma d’auteur international (David Lynch, Charlie Chaplin) agrémenteraient le bouquet. Les films plus populaires de Claude Sautet (Les Choses de la vie…) et une “collection Bébel” (Le Magnifique, L’As des as…) allaient suivre.

arton6094.jpg“Les Temps modernes”, de Charlie Chaplin (1936) © United Artists

S’il convient de rappeler que tout ceci aurait pu ou dû ne jamais faire grand bruit, les mêmes films ayant régulièrement été disponibles par le passé sur des plateformes comme Amazon ou myCanal, la place éminemment dominatrice et symbolique de Netflix a néanmoins suffi à produire l’effet d’un changement de paradigme – pour les films, promis à une redécouverte massive, comme pour Netflix, soupçonnée d’un repositionnement éditorial, voire de velléités expansionnistes. 

Soit autant de craintes (un monopole déployant son envergure jusqu’à menacer de phagocyter les niches indépendantes existantes : n’oublions pas que le contexte était celui du premier confinement et d’une panique des salles face à l’essor des plateformes) que d’espoirs, l’arrivée de classiques au cœur de la plateforme la plus hégémonique pouvant augurer de nouvelles vocations cinéphiles et laissant “espérer qu’en scrollant dans le tunnel de recommandations de jeunes spectatrices et spectateurs tombent, par hasard, sur Pierrot le fou (dixit l’édito bilan 2020 de la revue en ligne Critikat).

>> A lire aussi : François Truffaut en douze films sur Netflix

“C’est cool d’avoir les mêmes réfs !”

Le feu cinéphile enfin rallumé ? Les jeunes ouailles que d’aucuns croyaient perdues pour la cause, miraculeusement rassemblées autour d’un panthéon d’auteurs morts (à l’exception de Godard), plus sexy que jamais grâce au pouvoir promotionnel et prescriptif de la plateforme reine, seule capable de créer auprès du public young adult un désir pour ces films que ni les vaines recommandations parentales, ni l’école, ni la télévision notoirement désengagée de son rôle de passeuse n’étaient jusqu’ici parvenues à réveiller ?