PNL : on a parlé aux producteurs des type-beats de “Que la famille”

Que La Famille, le premier album de PNL a une histoire bien particulière. Construit dans sa quasi totalité avec des type beats, le projet a impliqué un puzzle  Imaginez-vous être le producteur, sans le savoir, d’un classique inestimable à l’autre...

PNL : on a parlé aux producteurs des type-beats de “Que la famille”

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Que La Famille, le premier album de PNL a une histoire bien particulière. Construit dans sa quasi totalité avec des type beats, le projet a impliqué un puzzle 

Imaginez-vous être le producteur, sans le savoir, d’un classique inestimable à l’autre bout du monde. Et bien, c’est la sensation vécue par plusieurs producteurs de Que la famille, premier projet de PNL, publié en 2015. Il est la première pièce d’une discographie devenue légendaire mais, six ans plus tard, beaucoup d’éléments mystérieux subsistent encore. Et le plus gros point d’interrogation se situe clairement au niveau des différentes instrumentales : partout, les crédits du projet sont incomplets, et quelques lignes s’ajoutent au compte-goutte. On a tenté d’y voir un peu plus clair.

PNL «ne m’a jamais rien demandé à propos de l’instru»

Que la famille est un puzzle interminable en termes de crédits et de production. Si l’on retrouve les habituels NKF et QLF Records au mix, à l’enregistrement et parfois même parmi les compositeurs, le reste est flou. Parfois même, difficilement compréhensible. Et pour cause, PNL a composé sa tracklist avec des type-beats récupérés à gauche, à droite, sur YouTube. La sélection se fait de manière abstraite, et surtout, sans consultation. Quatre noms se retrouvent tout de même parmi les producteurs : DRMZBeatz, Cold Blood Beats, Taz Taylor Beats, et Steezy Beats.

Tous les quatre sont des producteurs américains. À l’époque, ils envoient des type-beats à la pelle sur YouTube et vagabondent déjà entre les utilisations amateurs et les demandes d’usage. Les rappeurs piochent, comme au marché, et se préoccupent très peu de l’avis des producteurs. «Le beat que PNL a utilisé s’appelait “Better Days” et c’était un type-beat Lil Bibby, se souvient Steezy Beats. C’était l’un de mes seuls beats basé sur des mélodies avec des vibes plus cools». Le 20 mars 2015, “Better Days” devient “Simba” et le beatmaker, exilé de l’autre côté de l’Atlantique, n’en sais absolument rien.

«Des mois après la parution du type-beat, je suis tombé sur un commentaire qui disait qu’un groupe célèbre nommé PNL l’avait utilisé et faisait des millions de vues, poursuit-il. J’étais vraiment sous le choc et aussi très excité, parce qu’ils étaient d’un autre pays.» Et en effet, pendant ce temps-là, un OVNI du rap francophone a fait son trou. “Simba” cumule les millions de vues sans la moindre mention du producteur. L’histoire de DMRZ Beats, producteur de “Je vis, je visser” est encore plus folle : il se rend compte seulement deux ans plus tard qu’un des plus gros tubes du rap français de 2015 utilise sa production. «Les mecs ne m’ont jamais rien demandé à propos de l’instru», souffle-t-il.

«Je ne leur ai jamais parlé directement»

Mais alors que le succès de PNL grandit à perte de vue, l’équipe du duo décide de régler ces problèmes de production. Tour à tour, les beatmakers reçoivent un message. «L’entourage de PNL m’a contacté, on est d’ailleurs toujours en contact et je reçois ls royalties qui me sont dus», explique Steezy Beats. Même son de cloche du côté de Cold Blood Beats, producteur de “Lala” : «Je ne leur ai jamais parlé directement. Quelqu’un a pris contact en leur nom et m’a informé que l’instru avait été utilisée et on a fait affaire. C’est tout». Les crédits se mettent ainsi à jour et les conflits se règlent. Même si, parfois, la situation se complique.

Car ignorant complètement l’existence de PNL, DRMZ Beatz, derrière l’instrumentale de “Je vis, je visser”, vend à un autre artiste son instrumentale. «J’ai loué le beat comme je le fais d’habitude, s’explique-t-il. Je ne savais même pas que leur chanson existait à ce moment-là, et ce, jusqu’à des années plus tard». Impossible toutefois de retrouver le détenteur légitime de la production, mais dans un univers bien réel, et à travers le monde, un autre artiste conserve les droits de la production du morceau. Et même si, en aval, DRMZ Beats a bien rejoint les crédits du titre, la question juridique de son utilisation reste problématique.

En fouinant dans les ayant-droits de chaque morceau, on remarque que certains d’entre eux n’ont toujours pas trouvé de compositeurs légitimes. Sur YouTube vadrouillent encore certainement les productions de “Obligé de prendre”, “J’comprends pas”, “Gala, Gala”, “La petite voix” ou encore “À la recherche du bonheur”. Et il n’est même pas sûr que les beatmakers soient au courant. Même si l’équipe de PNL a fait de nombreux efforts pour rattraper ces écarts du passé, de nombreux titres de Que la famille n’ont que les lettres “D.R.” dans la case “production”, synonymes de droits réservés.

À découvrir également : PNL : la folle histoire du type-beat de “Le monde ou rien”