Violences sexuelles chez Burger Records : des femmes témoignent 

Casey Redd, Charlotte Froom, Clementine Creevy, Emily Langland, Taylor Kourkos, Lydia Night, Arrow de Wilde, May McDonough - pour ne citer qu’elles. Ces noms ne vous disent peut-être rien, pourtant, ces femmes ont rompu le silence et élevé...

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Casey Redd, Charlotte Froom, Clementine Creevy, Emily Langland, Taylor Kourkos, Lydia Night, Arrow de Wilde, May McDonough - pour ne citer qu’elles. Ces noms ne vous disent peut-être rien, pourtant, ces femmes ont rompu le silence et élevé la voix au cours de l’été 2020 contre certains groupes affiliés au label Burger Records, témoignant d’agressions sexuelles, d'atteintes sexuelles sur mineures, de harcèlement, voire, parfois, de viols. 

Burger Records avait tout pour plaire. Label indépendant fondé en 2007 à Fullerton en Californie par Sean Bohrman et Lee Rickard, membres du groupe de power pop Thee Makeout Party, Burger a tendu les bras à environ 1200 groupes de garage et de rock indé tels que SWMRS, Black Lips ou FIDLAR pendant ses 13 ans d’activité, comme le rapporte le L.A. Times, et pouvait compter sur une communauté de fans fidèles pour flâner chez son disquaire ouvert en 2009 et aux concerts qu’il organisait régulièrement.

Fin de party

Puis, le vent a tourné. Comme on vous l’expliquait ici en juillet dernier, le label a définitivement plié boutique suite à la création du compte Instagram Lured By Burger Records qui livre des témoignages de jeunes femmes, musiciennes et/ou fans, confiant avoir été agressées par des musiciens hébergés chez Burger.

Le label enterré, il s’agit désormais pour les victimes de raconter ouvertement les faits afin de libérer la parole mais aussi l’écoute, et tenter de faire cesser ces agressions trop récurrentes. En ce début 2021, le L.A. Times publie un long article à travers lequel s’enchaînent des récits qui font froid dans le dos. Parmi eux, celui de Charlotte Froom, qui aurait été agressée à 22 ans par Darren Rademaker des Tyde après qu’il soit rentré "de force" chez elle. On peut lire d'autres témoignages similaires.

>> A lire aussi : #MusicToo contre les violences sexuelles : “Ce qui compte, c'est la fin du silence et de l'impunité”

La "culture groupie" 

A l’initiative du compte Instagram Lured By Burger Records, Casey Redd s’était d’abord livrée sur son compte personnel à propos de l'atteinte sexuelle qu’elle aurait subi à 17 ans par Phil Salina, âgé de 29 ans et membre de Love Cop. La jeune femme, qui fréquentait les soirées Burger depuis ses 14 ans, lâche au L.A. Times : “J’idolâtrais ces gens quand j’étais ado. Je n’étais pas capable de voir les choses telles qu’elles étaient réellement. C’est comme si une époque magique s’assombrissait subitement”. Elle poursuit : “Pendant des années, de nombreuses années, je n'en ai pas vraiment parlé à qui que ce soit - j'avais vraiment honte - j'avais l'impression que c'était de ma faute.

En plus de ces nombreux récits glaçants, l’article du L.A. Times remet en cause les mythes entretenus par le rock’n’roll comme cette image lisse de rockstar demi-dieu adulé par des jeunes filles. Dans ce même papier, la psychologue Michelle Butler intervient : “Nombreux sont ces dieux du rock vénérés qui ont commis des atteintes sexuelles sur mineur·e. Nous le savons tous, c'est bien documenté, et d'une certaine manière, cela a été passé sous silence comme faisant partie de la culture groupie.”

>> A lire aussi : Violences sexuelles : Adèle Haenel a-t-elle raison de pointer un déni de justice ?