2021 vue par Clara Luciani : “Un sentiment de retour à la vie”

“2021, c’est d’abord et avant tout un sentiment de retour à la vie. J’ai enfin pu réactiver le bouton “play”, après un an et demi sur “pause”. Être remontée sur scène cet automne m’a permis, très sincèrement, de retrouver le sens de ma vie....

2021 vue par Clara Luciani : “Un sentiment de retour à la vie”

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“2021, c’est d’abord et avant tout un sentiment de retour à la vie. J’ai enfin pu réactiver le bouton “play”, après un an et demi sur “pause”. Être remontée sur scène cet automne m’a permis, très sincèrement, de retrouver le sens de ma vie. Ces 1ers concerts étaient particulièrement émouvants et j’ai profité encore plus de chaque seconde, après avoir été privée de ces sensations depuis trop longtemps. Pendant cette période tellement étrange, l’enregistrement de mon deuxième album a été ma lumière, mon divertissement pascalien. (sourire) Je ne pensais plus au reste.

Travailler sur ce disque pendant les confinements successifs me permettait d’aller en studio et de côtoyer d’autres musiciens, d’autres personnes, même après le couvre-feu, quand la ville était si silencieuse. Je me sentais forcément privilégiée dans ce Paris sous cloche. Cet album, ce fut vraiment ma béquille. Grâce à mon métier, j’ai eu la chance de retrouver un peu les joies de la collectivité, tout comme pour le tournage des clips Le Reste et surtout Respire encore, alors qu’il nous était encore malheureusement impossible de danser les uns contre les autres dans les bars ou les clubs.

Pour Cœur, j’avais une pression énorme car beaucoup me demandaient, parfois avec malice, quelle serait La Grenade 2. Or, je ne veux pas et ne peux pas en composer ou en écrire une autre. C’est plus intéressant de proposer un single comme Le Reste, qui est, d’une certaine façon, la petite sœur cachée de La Grenade. Pour ce second album, j’ai gardé mon style, mon amour des mots, en agrémentant les chansons d’une dimension plus disco, plus légère, plus pailletée.

Les chroniques de la presse et les réactions du public m’ont confortée dans mes intuitions, mais ce n’était pas gagné d’avance. D’autant que l’écriture en français complique énormément l’exercice. En France, on a du mal avec le dansant, ou alors on le snobe trop facilement, en pensant que les titres dansants sont uniquement destinés aux soirées. J’avais un peu peur que l’on passe à côté de certains textes. Car sous des dehors dansants, des chansons comme Cœur restent plutôt graves.

“J ’ai subi comme une sorte de dépression post-Olympia”

Le 1er jour de la tournée, le 7 octobre à Nîmes, j’étais le cliché de la chanteuse avec une extinction de voix. J’ai dû chanter sous cortisone, devant un auditoire qui comptait entre autres mes parents. Ce retour sur scène fut ô combien bouleversant. C’était même assez vertigineux. Je craignais de ne plus savoir comment faire, mais le public m’a littéralement portée.

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Après les quatre soirs passés à l’Olympia [du 17 au 20 octobre], j’ai subi comme une sorte de dépression post-Olympia. Cela m’a rappelé l’état dans lequel j’étais enfant en rentrant de colonie de vacances. Par chance, la tournée est loin d’être finie. J’ai toujours envisagé la musique comme une expérience collective.

J’ai quatre musiciens et trois choristes tellement incroyables pour les concerts. C’est aussi grâce à eux et elles que je me sens davantage libérée sur scène, même physiquement. Sans l’avoir provoqué, j’ai une formation scénique paritaire – avoir trois femmes en tournée à mes côtés me change des années où j’étais la seule fille du groupe.

Au cours de l’année écoulée, j’ai été touchée par quelques œuvres, à commencer par le livre Coquelicot et autres mots que j’aime d’Anne Sylvestre, une autrice de chansons que j’adore et dont je n’avais encore rien lu. En lisant cet abécédaire, qui m’a d’ailleurs été offert par ma sœur, j’avais l’impression d’entendre sa voix à travers tous ces mots qui ont eu un écho dans sa vie.

Comme j’ai fait beaucoup de musique cette année, j’en ai finalement peu écouté, mais j’ai particulièrement apprécié l’album de Feu! Chatterton, Palais d’argile. Autrement, j’ai eu la chance cet été d’aller à St Ives, où j’ai visité l’atelier de Barbara Hepworth, une sculptrice qui avait été exposée au musée Rodin il y a deux ans. À cette occasion, j’ai pu admirer les Cornouailles, l’une de mes plus grandes découvertes de mon année 20…21 – j’allais dire 2020, comme si on nous avait retiré une année de vie.”

Cœur (Romance Musique/Universal).