Aide sociale à l'enfance: ce que préconisent les enfants placés

ENFANCE - Pouvoir partir en vacances avec sa famille d’accueil, avoir accès à des sorties culturelles... ou un éducateur qui s’autorise des sentiments “d’attachement”: dans un rapport remis samedi au gouvernement, plus d’un millier d’enfants...

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ENFANCE - Pouvoir partir en vacances avec sa famille d’accueil, avoir accès à des sorties culturelles... ou un éducateur qui s’autorise des sentiments “d’attachement”: dans un rapport remis samedi au gouvernement, plus d’un millier d’enfants placés suggèrent des pistes d’amélioration de leur quotidien.

La plupart des mineurs confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) “demandent à être associés aux décisions qui les concernent”, or “leur avis est peu pris en compte”, affirme l’auteur de ce rapport, Gautier Arnaud-Melchiorre, un étudiant de 26 ans, lui-même ancien enfant placé. Il s’est exprimé sur le plateau de La Maison des Maternelles vendredi 19 novembre.

Après un tour de France des foyers et familles d’accueil et des rencontres avec des centaines d’enfants et adolescents qui lui ont parfois “montré leur chambre” ou leur “doudou”, il en a déduit que “ce sont les lieux d’accueil qui doivent s’adapter aux enfants” et non l’inverse.

“J’ai le droit d’être un enfant ou un adolescent comme un autre”

Son rapport doit être remis samedi au secrétaire d’Etat à l’Enfance, Adrien Taquet, en présence de 240 enfants de l’ASE. Il est accompagné d’une “charte des droits des enfants protégés” dont le 1er point proclame: “j’ai le droit d’être un enfant ou un adolescent comme un autre”.

En fonction des lieux d’accueil - et des départements, qui les financent -, les situations sont très disparates, souligne le rapporteur. L’“engagement” de nombreux professionnels est réel, mais trop de mineurs subissent des “dysfonctionnements majeurs”: agressions sexuelles de la part d’autres mineurs, ruptures traumatisantes dans leurs parcours, prostitution.

Gautier Arnaud-Melchiorre propose des améliorations d’apparence “anodine”, mais “fondamentales”. Pour éviter un sentiment récurrent de “stigmatisation”, voire de “honte”, les enfants placés doivent bénéficier de plus d’argent de poche pour s’acheter des vêtements à leur goût ou aller chez le coiffeur, et ne doivent plus être amenés à l’école dans des camionnettes aux couleurs de leur foyer social.

“J’ai l’impression d’être un colis”

“On n’est pas à hauteur d’enfant, il y a des choses du quotidien que vous et moi ne percevons pas”, a expliqué Adrien Taquet samedi sur France 2. “Il y a encore ce sentiment d’être vus comme des ‘enfants de la Ddass’, cette expression qui leur colle à la peau. Ces enfants veulent être des enfants comme les autres, on le leur doit”.

Plusieurs enfants ont dit se sentir rejetés par leur famille d’accueil, qui refuse de les emmener en vacances, les confine dans leur chambre le soir, les humilie ou leur révèle une quantité exagérée de tâches ménagères. 

“J’ai l’impression d’être un colis”, témoigne ainsi un jeune. D’autres s’attristent que leur éducateur ne se sente pas autorisé à “s’attacher” à eux.

Organiser la fin des “sorties sèches”

Évoquant sur France Inter le projet de loi de protection de l’enfance, qui arrive au Sénat en décembre, Adrien Taquet a indiqué qu’il n’était “pas impossible” qu’y soient intégrées “par amendements causementaires un certain nombre de choses qui sont dans ce rapport”.

Le rapport, remis à l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant, recommande aussi d’améliorer la formation des professionnels pour qu’ils sachent mieux causer de sexualité avec les adolescents, et de permettre à ces derniers de vivre leur vie sexuelle autrement que dans des “squats”.

La loi “doit organiser la fin” des “sorties sèches” de l’ASE, qui voient des jeunes abandonnés du jour au lendemain par l’institution lorsqu’ils deviennent majeurs, soutient aussi le rapporteur. Le gouvernement a annoncé fin septembre que l’État financerait la poursuite de l’accompagnement de ces jeunes à leur majorité.

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