Au-delà d'Astrazeneca, ces nouveaux vaccins qui pourraient changer la donne

CORONAVIRUS - Au-delà de la polémique. Alors que le vaccin du Britannique Astrazeneca pourrait être approuvé ce vendredi après-midi par l’Agence européenne du médicament, les nuages s’amoncellent autour de ce traitement préventif du Covid-19....

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Au-delà d'Astrazeneca, de nombreux autres attendus dans les prochaines semaines et prochains moins pourraient changer la donne et éviter les couacs dans le calendrier vaccinal. (image d'illustration)

CORONAVIRUS - Au-delà de la polémique. Alors que le vaccin du Britannique Astrazeneca pourrait être approuvé ce vendredi après-midi par l’Agence européenne du médicament, les nuages s’amoncellent autour de ce traitement préventif du Covid-19. Retards techniques, accusations de favoritisme au profit de la Grande-Bretagne, données insuffisantes sur les patients âgés et les nouveaux variants... autant d’obstacles, à une distribution dans les temps des doses annoncées par le gouvernement pour le mois de février.

Et si l’on ajoute les difficultés de Pfizer pour assurer ses propres livraisons, les objectifs de vaccination annoncés par le ministre de la Santé Olivier Véran se sont brutalement tassés. De 4 millions de personnes attendues fin février, on est ainsi passés à 2,5 millions (à avoir reçu une dose) après la mise en garde d’Astrazeneca. Pour autant, protéger l’ensemble de la population, soit 70 millions de personnes, d’ici la fin du mois d’août n’est pas encore hors de portée: plusieurs candidats sont à l’orée d’une autorisation de mise sur le marché, chacun avec leurs atouts.

Curevac, le plus attendu

Il y a d’abord la manifestation supplémentaire de la réussite allemande dans le domaine de la vaccination: la société de biotechnologie Curevac (basée à Tubingen, dans le Bade-Wurtemberg) est sur le point d’être un pari payant pour la Commission européenne. En novembre, Bruxelles concluait un accord pour la livraison de 400 millions de doses, et cette fois pas question de querelles diplomatiques.

En effet, après que Curevac a été approché par Donald Trump au cours de l’année 2020 pour une distribution exclusive aux États-Unis, le gouvernement allemand a pris une participation de 23% dans la société, pour un investissement de 300 millions d’euros. Résultat, un vaccin qui ira prioritairement dans les pays de l’Union... et comme pour ne laisser aucun doute, les représentants de Curevac ont annoncé qu’ils ne chercheraient même pas à obtenir une autorisation de mise sur le marché aux États-Unis. 

Techniquement, le vaccin promis est comme celui de Pfizer et Moderna à ARN messager, mais avec un avantage conséquent: à la différence de ses concurrents, il peut se conserver à la température d’un réfrigérateur normal (5°) pendant trois mois. Alors qu’un partenariat avec le géant Bayer vient d’être conclu pour la production de son vaccin, Curevac table sur des résultats préliminaires de phase 3 dès la fin de l’hiver, et une distribution dans la foulée à partir d’avril. Côté français néanmoins, il reste un petit problème de date: le planning hexagonal annonce trois millions de doses disponibles dès le mois de mars...

Johnson & Johnson, le plus pratique

À quelques semaines d’intervalles pourrait si tout va bien être présenté à l’Agence européenne du médicament l’injection signée Janssen, en réalité la division “vaccins” de l’entreprise pharmaceutique américaine Johnson & Johnson. Un traitement génétique lui aussi, mais utilisant cette fois un vecteur viral non réplicatif (voir la vidéo ci-dessous), avec un lui aussi avantage considérable puisqu’une seule injection suffira pour être immunisé contre le Covid-19. 

En phase 3 depuis le mois de décembre, Ad26.COV2.S de son vrai nom, est très attendu des deux côtés de l’Atlantique, même si ses chiffres annoncés s’avèrent être loin derrière ceux de ses concurrents Moderna et Pfizer avec 66% d’efficacité. C’est néanmoins suffisant pour être validé par les autorités de santé, en particulier face aux variant anglais et sud-africains où l’efficacité de tous les vaccins existants chute lourdement. 

L’opération de Johnson & Johnson est largement financée par le gouvernement américain. Janssen, basé en Belgique, fait ainsi partie des laboratoires ayant bénéficié du plan Operation warp speed, mis en place pour accélérer les délais de recherche et de tests aux États-Unis, et Washington compte bien en récolter les fruits. De son côté, l’Union européenne a annoncé avoir acquis 200 millions de doses du futur traitement.

Sa mise sur le marché devrait être une question de semaines, alors que l’on s’attend à la publication de résultats préliminaires durant la première semaine de février: “Nous prévoyons d’atteindre la production pour laquelle nous sommes engagés auprès des États-Unis, de l’Union européenne et des pays en développement”, a fait savoir le vice-président de Johnson & Johnson. Pour la France, cela voudrait dire 8 millions de vaccins à injection unique, soit 8 millions de Français vaccinés d’ici à l’été.

Novavax, Valneva, Sanofi-GSK: la 3e vague

Après le printemps, l’offre devrait s’étoffer considérablement, notamment avec l’arrivée d’un groupe français spécialiste des biotechnologies, Valneva. Le laboratoire basé à Saint-Herblain (Loire-Atlantique) a connu un très récent coup de projecteur, en lançant la production de son vaccin le 28 janvier... au Royaume-Uni. Alors que son candidat est encore au stade des essais cliniques, la firme a en effet conclu un juteux accord pour fournir 190 millions de doses au gouvernement de Boris Johnson.

Si les usines tournent déjà, le vaccin, cette fois une formule classique basée sur un virus inactivé, n’a encore été approuvé dans aucun pays, et pour cause: les résultats préliminaires de phase 3 sont prévus pour la fin du mois d’avril. Côté européen, on a finalisé une première commande de 30 millions de doses, avec une option pour 30 millions de doses supplémentaires: une goutte d’eau pour le marché français, mais une offre supplémentaire et surtout le premier vaccin “traditionnel” à arriver en pharmacie.

D’ici là, d’autres candidats encore pourraient avoir réussi leur entrée sur le marché, notamment l’américain Novavax, qui vient d’annoncer une efficacité de 90% en phase 3 d’après des résultats partiels, et 60% face au variant Sud-Africain. Le traitement de Novavax (qui nécessitera aussi deux injections) n’est pas un vaccin génétique, mais utilise la technique sous-unitaire. Bruxelles a conclu un accord avec le laboratoire américain pour la fourniture de 100 millions de doses, qui seront produites au Royaume-Uni, et distribuées durant la deuxième moitié de l’année.

L’autre vaccin non génétique, mais utilisant cette fois la technique sous-unitaire plus récente, est aussi l’un de ceux que l’on attend depuis le plus longtemps: le traitement signé Sanofi-Pasteur/GSK a en effet connu plusieurs retards durant sa phase d’essais cliniques, alors qu’il est l’un des tout premiers à avoir fait l’objet d’une commande massive de l’Union européenne: 300 millions de doses à répartir entre les États. Le laboratoire s’attend aujourd’hui à une livraison...fin 2021.

Tous ces vaccins, ajoutés bien sûr à ceux de Pfizer, Moderna et Astrazeneca, constituent l’intégralité de ceux pour lesquels les autorités européennes ont signé des contrats. Cela n’exclut pas l’arrivée d’un autre concurrent: la Chine, par exemple, très agressive dans la distribution de son vaccin Sinopharm y compris en Europe, pourrait tenter d’approcher Bruxelles après avoir conclu un accord de distribution auprès des autorités hongroises.  Côté français, ce sera bien sûr la capacité des labos à honorer les commandes existantes, en particulier durant la première moitié de l’année, qui permettra au gouvernement ou non de tenir sa promesse. 

À voir également sur Le HuffPost: Doses de vaccin Pfizer: pourquoi Véran refuse d’étendre le délai entre deux injections