Avortement: Joe Biden envoie des premiers signaux timides

ÉTATS-UNIS - Joe Biden avance avec prudence sur un terrain très sensible aux États-Unis. À la veille de la mobilisation annuelle des anti-avortements, le président américain a annoncé ce jeudi 28 janvier le retour des aides américaines aux...

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Le président Joe Biden était à la Maison Blanche à Washington le 27 janvier 2021

ÉTATS-UNIS - Joe Biden avance avec prudence sur un terrain très sensible aux États-Unis. À la veille de la mobilisation annuelle des anti-avortements, le président américain a annoncé ce jeudi 28 janvier le retour des aides américaines aux associations étrangères facilitant l’accès des femmes aux IVG. 

Le nouveau président signera à la mi-journée un décret pour abolir la règle dite “politique de Mexico City” qui interdit aux États-Unis de financer toute ONG internationale dès qu’elle offre ne serait-ce que des conseils sur l’avortement.

Marqueur politique fort depuis des décennies, cette règle, baptisée ainsi en raison du lieu de son annonce, a été instaurée par l’administration républicaine de Ronald Reagan, annulée par chaque président démocrate et remise en vigueur par chaque républicain. 

L’avortement est légal aux États-Unis depuis une décision historique de la Cour suprême en 1973, mais divise encore fortement la population américaine, avec une opposition toujours très vive notamment dans les milieux religieux.

Opposants à l’avortement 

Comme chaque année autour de la date anniversaire de cet arrêt, baptisé Roe v. Wade, les opposants à l’avortement ont prévu de se faire entendre ce vendredi. Mais pandémie oblige, leur “marche” sera virtuelle contrairement à celle de l’an dernier à laquelle avait participé Donald Trump.

Un temps favorable au droit des femmes de choisir d’avorter, le milliardaire républicain avait conquis les électeurs de la droite religieuse en se posant en farouche opposant à l’avortement. 

Pour les satisfaire, son administration avait décliné au niveau national la “politique de Mexico City”, en imposant aux centres de planning familiaux de distinguer physiquement les consultations gynécologiques de celles liées à l’avortement, sous peine de perdre leurs fonds fédéraux.

Dans son décret, Joe Biden aborde ce sujet, mais avec plus de précautions. Il va “ordonner au ministère de la Santé de prendre des actions immédiates pour considérer s’il doit revenir sur ces régulations”, selon un communiqué de la Maison Blanche.

Le texte ne dit rien non plus de “l’amendement Hyde”, qui interdit d’utiliser des fonds fédéraux pour rembourser la plupart des avortements, bien que Joe Biden ait promis pendant sa campagne de l’abroger.

Vigilance des associations 

Lors de sa première conférence de presse, la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki avait été interrogée sur les intentions du nouveau président en matière d’avortement: “c’est un fervent catholique qui va à l’église régulièrement”, avait-elle répondu sans en dire plus.

Malgré l’opposition du clergé aux IVG, Joe Biden soutient ouvertement le droit des femmes à choisir si elles veulent poursuivre ou non une grossesse, conformément aux positions de la majorité de ses électeurs. Mais il n’en a pas fait un grand sujet de sa campagne.

Les associations de défense du droit des femmes à avorter sont donc extrêmement vigilantes pour la suite.

“Nous sommes ravis que le président Biden révoque la politique de Mexico City, une règle cruelle et néocoloniale”, a commenté Serra Sippel, présidente du Center for Health and Gender Equity (Change) lors d’un point-presse. Mais ses effets ne disparaîtront pas s’il ne donne pas d’instructions claires au personnel dans les ambassades et les agences fédérales, a-t-elle noté.

“On n’a pas à s’excuser”

Ces annonces sont “des premiers pas extrêmement importants dans la bonne direction, mais l’administration doit aller plus loin”, a ajouté Herminia Palacio, la présidente du Guttmacher institute, en soulignant que la majorité des quelque 850.000 avortements pratiqués chaque année aux États-Unis concernent des femmes de couleur et de milieux modestes.

Pour elle, faciliter l’accès et le remboursement aux IVG s’inscrit donc pleinement dans la lutte contre les inégalités, dont Joe Biden a fait une de ses priorités. Jeudi, il doit d’ailleurs également signer un décret pour faciliter l’accès à une couverture médicale fédérale pour ceux qui n’en ont pas via leurs employeurs.

Saluant “un très bon point de départ”, Alexis McGill Johnson, présidente de la fédération Planned Parenthood, a pour sa part espéré que l’administration utilise le mot “avortement” et non des périphrases. “On n’a pas à s’excuser”, a-t-elle déclaré.

Jeudi, le communiqué de la Maison Blanche évoque “la santé des femmes”, “les droits et les soins reproductifs” et utilise une seule fois le mot avortement.

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