[Cannes 2021]“France”, un brûlot déchaîné contre l’info télé sensationnaliste

De Bruno Dumont, il faut rappeler le trajet chaotique à la fois au cinéma et à Cannes. Dans la 1ère partie de sa filmographie, avec L’Humanité (deux prix d’interprétation et Grand prix du jury Cronenberg en 1999), puis Flandres (un second Grand...

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De Bruno Dumont, il faut rappeler le trajet chaotique à la fois au cinéma et à Cannes. Dans la 1ère partie de sa filmographie, avec L’Humanité (deux prix d’interprétation et Grand prix du jury Cronenberg en 1999), puis Flandres (un second Grand prix du jury en 2006), il tourne des films bressoniens, âpres, crus, violents, mystiques parfois, qui mettent en scène la figure du mal, la plupart du temps tournés dans son Nord natal avec des acteur·rices non-professionnel·les aux trognes dérangeantes.

Puis Juliette Binoche, l’actrice-professionnelle apparaît soudain, en 2013 dans Camille Claudel 1915. Ensuite, il se tourne vers un burlesque bizarre, tatiesque mais cruel, en réalisant plusieurs mini-séries films pour Arte, dont la 1ère, P’tit Quinquin, est sélectionnée à la Quinzaine des Réalisateurs en 2015.

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Brûlot au vitriol

En 2016, il présente en compétition Ma Loute, avec Fabrice Luchini, Valeria Bruni Tedeschi, Juliette Binoche, et des non-professionnel·les. En 2019, il reçoit une mention spéciale du jury dans la section Un Certain Regard avec Jeanne, une adaptation libre du Mystère de la charité de Jeanne d’Arc de Charles Péguy. C’est Christophe qui compose la musique (et joue un petit rôle dedans).

C’est à nouveau Christophe qui a composé la musique (souvent déchirante) de France, un film qui semble réunir la noirceur de ses débuts et son comique plus récent. France, c’est en réalité le prénom de l’héroïne-star de la télévision française du film (Léa Seydoux, omniprésente et éclectique cette année à Cannes), un brûlot au vitriol, une comédie grotesque, sans barrière, presque à la Mocky, contre le journalisme moderne, ses mensonges, ses manipulations, sa courtisanerie, etc.

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Dumont n’y va pas de main morte (il n’hésite pas à insérer son personnage dans des images véridique d’une conférence de presse de Macron à l’Élysée).

On n’a jamais vu Léa Seydoux comme ça (grimaces, vulgarité, parfois laideur), déchaînée, dans un film dont la morale rappelle celle de l’histoire du scorpion chère à Orson Welles : France se comporte mal, est horrible, elle en souffre, mais elle ne peut pas faire autrement…

France de Dumont en salle le 25 août prochain.