Covid: faut-il vacciner les enfants pour un retour à la vie normale en septembre?

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Pour alléger les gestes barrière en septembre, comme le souhaitent Emmanuel Macron et plusieurs dirigeants européens, a href=les enfants pourraient devoir se faire vacciner, selon de nouvelles modélisations de l’Institut Pasteur dévoilées cette semaine. (Photo d'illustration sasacvetkovic33 / Getty Images)" data-caption="Pour alléger les gestes barrière en septembre, comme le souhaitent Emmanuel Macron et plusieurs dirigeants européens, les enfants pourraient devoir se faire vacciner, selon de nouvelles modélisations de l’Institut Pasteur dévoilées cette semaine. (Photo d'illustration sasacvetkovic33 / Getty Images)" data-rich-caption="Pour alléger les gestes barrière en septembre, comme le souhaitent Emmanuel Macron et plusieurs dirigeants européens, les enfants pourraient devoir se faire vacciner, selon de nouvelles modélisations de l’Institut Pasteur dévoilées cette semaine. (Photo d'illustration sasacvetkovic33 / Getty Images)" data-credit="sasacvetkovic33 / Getty Images" data-credit-link-back="" />

VACCINS - Respirer sans masque. Profiter d’un quotidien apaisé. Ce mardi 6 avril, face à des collégiens des Alpes-de-Haute-Provence rêvant d’une vie normale, Emmanuel Macron a dessiné un progressif allègement des restrictions sanitaires. “Jusqu’à cet été, les commerces vont rouvrir, mais il faudra porter le masque au maximum. J’espère que vous aurez des conditions sanitaires allégées à la rentrée”, a détaillé le chef de l’État par visioconférence.

Confiant sur l’efficacité des vaccins contre le coronavirus, le chef de l’État envisage donc une sortie de crise à l’automne. Et dans ce scénario, le rôle des plus jeunes est de plus en plus mis en avant.

Pour alléger les gestes barrière en septembre, comme le souhaitent Emmanuel Macron et plusieurs dirigeants européens, les enfants pourraient devoir se faire vacciner, selon de nouvelles modélisations de l’Institut Pasteur dévoilées cette semaine. Un acte altruiste -cette catégorie d’âge a très peu de chance de développer des formes graves du Covid-19- qui pourrait aider à atteindre rapidement la couverture vaccinale nécessaire pour maîtriser l’épidémie et libérer les Français.

Au regard de ces modélisations, vacciner uniquement les adultes dans l’espoir de se débarrasser des gestes barrière “avant l’automne”, comme le souhaitent de nombreux dirigeants européens, semble en effet irréaliste. En prenant en compte le nombre de personnes déjà infectées par le Sars-Cov-2 (environ 20% de la population au 22 mars 2021), et différentes hypothèses concernant le taux de transmission théorique des variants (R0), l’Institut Pasteur a calculé la proportion des Français de plus de 18 ans qu’il faudrait vacciner. Un retour à la vie d’avant le Covid-19 serait possible si 90% des adultes recevaient le vaccin avant le 1er septembre, selon le scénario le plus probable, estiment les chercheurs.

S’il faut vacciner autant, c’est parce que les Sars-Cov-2 mutants circulent plus que le virus d’origine, notamment chez les plus jeunes. Certaines études observent qu’ils se diffusent plus rapidement chez eux, laissant penser que les mutations du Covid-19 l’ont rendu plus contagieux pour les enfants. D’autres articles montrent au contraire qu’il se répartit uniformément dans l’ensemble de la population.

La littérature scientifique n’a donc pas encore tranché. Toujours est-il que les cas recensés dans les écoles sont élevés, comme en témoignent les résultats des opérations de dépistages et les fermetures temporaires réalisées avant les nouvelles restrictions qui ont renvoyé les enfants à la maison jusqu’au 27 avril.

Vacciner les mineurs contre le Covid-19, un levier d’action potentiel

“Vacciner les mineurs est un levier d’action potentiel dans la lutte pour revivre normalement”, explique Jean-Stéphane Dhersin, modélisateur de l’épidémie du Covid-19 pour le CNRS, à la lecture de l’étude de l’Institut Pasteur. “Si des adultes refusent de se faire vacciner, il faudra peut-être augmenter la couverture vaccinale, en impliquant les enfants”, analyse le chercheur. Selon Santé publique France, seuls 58% des 50-64 ans ont exprimé l’intention de se faire vacciner. Presque deux tiers des 18-24 ans refuseraient la piqûre, s’ils en avaient l’occasion.

Pourtant, jusqu’ici le gouvernement n’a jamais parlé de vacciner les enfants. L’efficacité du vaccin et sa sécurité ne sont pas encore démontrées chez les mineurs, souvent exclus des 1ers tests cliniques, pour des questions de libre arbitre. Les fabricants ont lancé des tests, dont les résultats devraient arriver dans quelques semaines.

De plus, la question de vacciner les enfants ne se pose que depuis que l’on considère la vaccination comme une arme de sortie de crise, qui semblerait freiner l’épidémie. Il y a quelques mois encore, vacciner n’était envisagé que pour sauver des vies, faute là encore de données fiables sur le blocage de la transmission du virus. 

Un acte purement altruiste

“Une fois qu’on aura les données, vacciner les jeunes fait sens, c’est déjà le cas pour de nombreuses maladies”, souligne Catherine Hill, épidémiologiste. La chercheuse, aujourd’hui à la retraite, souligne cependant que cet acte n’aurait d’intérêt que pour les autres catégories de la population. “0,001 des morts du Covid-19 ont moins de 20 ans, soit une personne décédée du virus sur mille. Vacciner les enfants est un acte purement altruiste”. 

Devant Emmanuel Macron, les collégiens des Alpes-de-Haute-Provence étaient en tout cas pressés d’obtenir une date d’allégement des restrictions. À l’école, et en dehors, le besoin d’une vie apaisée et sans barrière se fait sentir. De quoi motiver les plus jeunes à affronter la peur de l’aiguille à vacciner, d’ordinaire si repoussante? Les enfants ont le temps d’y réfléchir avec leurs parents. Septembre est encore loin. Et les stocks de vaccins actuels ne permettent pas encore de vacciner tous les adultes qui le souhaitent.


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