Face aux retards de livraison des vaccins Covid-19, l'Allemagne et l'Italie prêts à saisir la justice

VACCINS COVID-19 - Le ton monte entre les fabricants de vaccins et l’UE. L’Allemagne et l’Italie, inquiètes de voir leurs campagnes de vaccination ralenties à cause des retards de livraison annoncés, ont menacé d’attaquer en justice les laboratoires,...

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Face aux retards de livraison des vaccins Covid-19, l'Allemagne et l'Italie prêts à saisir la justice (photo d'illustration prise lors d'une vaccination en Espagne le 28 janvier) 

VACCINS COVID-19 - Le ton monte entre les fabricants de vaccins et l’UE. L’Allemagne et l’Italie, inquiètes de voir leurs campagnes de vaccination ralenties à cause des retards de livraison annoncés, ont menacé d’attaquer en justice les laboratoires, s’ils ne tenaient pas leurs engagements. 

Dimanche 31 janvier, le gouvernement allemand a menacé d’action en justice les laboratoires ne “respectant pas leurs obligations” de livraison de vaccins à l’UE. “S’il s’avère que des entreprises n’ont pas respecté leurs obligations, nous devrons décider de conséquences judiciaires”, a menacé le ministre de l’Économie Peter Altmaier, dans une interview au quotidien allemand Die Welt. “Aucune entreprise ne peut favoriser un autre pays par rapport à l’UE après coup”, a-t-il ajouté.

Mi-janvier, AstraZeneca a expliqué ne pouvoir livrer qu’“un quart” des doses initialement promises à l’UE au premier trimestre, accusant une “baisse de rendements” dans une usine européenne.

Mais l’Union européenne accuse implicitement AstraZeneca d’avoir favorisé la Grande-Bretagne dans la livraison de ses vaccins, au détriment de ses obligations contractuelles avec Bruxelles. L’UE a réagi en adoptant vendredi un mécanisme de contrôle des exportations de vaccins produits sur son territoire. Ce mécanisme permettra “d’accélérer la vaccination”, a assuré le ministre Peter Altmaier.

Le groupe britannique n’est pas le seul laboratoire mis en cause par les dirigeants européens pour ses retards.

Le 20 janvier, l’Italie a elle aussi menacé l’américain Pfizer d’action en justice en raison de retards de livraison de vaccins. Face au courroux, le groupe avait annoncé un plan pour limiter les retards à une semaine. Mais, selon le patron de la cellule de crise italienne pour la pandémie, Domenico Arcuri, Rome a été informé par Pfizer que les retards de livraisons allaient se prolonger.

 L’Italie, qui a vu ses livraisons de flacons de vaccin se réduire de 29% en une semaine, s’inquiète notamment de l’administration de la deuxième dose du vaccin au personnel sanitaire, sa première cible, alors que le pays vient de vacciner environ 1,2 million de personnes.

L’efficacité du vaccin d’AstraZenecca questionnée

En Allemagne, une réunion nationale doit avoir lieu lundi entre les autorités allemandes et les fabricants de vaccins, notamment pour discuter de ces retards.

Ces tensions interviennent alors qu’AstraZeneca a obtenu vendredi l’autorisation de son vaccin dans l’UE. Il est le troisième vaccin à obtenir le feu vert de l’Agence européenne du médicament (EMA), après ceux de Pfizer-BioNTech le 21 décembre et de Moderna le 6 janvier.

Mais le groupe britannique fait face à une défiance de plus en forte sur l’efficacité de son vaccin, notamment pour les personnes de 65 ans et plus, à savoir la cible prioritaire des campagnes de vaccination dans de nombreux pays. 

Prenant le contrepied du régulateur européen, l’autorité vaccinale allemande a ainsi réitéré par deux fois sa recommandation de ne pas autoriser le vaccin AstraZeneca pour les personnes âgées. Conséquence, le gouvernement allemand a évoqué l’idée de “revoir l’ordre de vaccination”, en raison “des limitations d’âge du vaccin AstraZeneca”. La décision définitive est attendue en début de semaine. 

Par la suite, l’agence italienne du médicament a aussi joué la prudence: samedi, elle a autorisé le vaccin d’AstraZeneca pour tous les adultes, mais a recommandé des alternatives pour les plus de 55 ans.

En France, Emmanuel Macron s’est aussi montré circonspect: “Ce que je peux vous dire officiellement, c’est que les premiers retours que nous avons ne sont pas aujourd’hui encourageants pour les plus de 60-65 ans sur AstraZeneca. Donc, pour ma part, j’attends d’une part l’avis de l’EMA et, d’autre part, ensuite, l’expression de la Haute Autorité de santé parce qu’eux ont les chiffres”, a déclaré le président français vendredi lors d’une rencontre avec la presse étrangère, selon des propos confirmés à l’AFP par l’Élysée.

Validé par l’agence européenne quelques heures après cette interview, le vaccin d’AstraZeneca doit encore recevoir l’aval de la Haute Autorité de santé, dont l’avis est attendu en début de semaine prochaine. 

À voir également sur Le HuffPost: Doses de vaccin Pfizer: pourquoi Véran refuse d’étendre le délai entre deux injections