Hormones adolescentes et électricité maltraitée à foison sur “Downcast” de Rendez Vous
Il y a comme un contraste entre le rythme de sorties de Rendez Vous et l’urgence avec laquelle les Parisiens envisagent chacun de leurs morceaux. Plutôt que d’urgence, on serait même prêt·es à causer de rage, de cri furieux, d’une envie folle...
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Il y a comme un contraste entre le rythme de sorties de Rendez Vous et l’urgence avec laquelle les Parisiens envisagent chacun de leurs morceaux. Plutôt que d’urgence, on serait même prêt·es à causer de rage, de cri furieux, d’une envie folle de renverser la table sur laquelle sont accoudé·es confortablement les mous du genou, les peine-à-jouir, les adeptes d’un rock confortable et sans remous.
Six ans après Superior State, et surtout douze ans après une 1ère demo et des 1ers concerts à l’arrache, les cinq potes de Rendez Vous ont donc décidé d’ériger un mur du son, une déflagration nettement plus extrême encore que les hymnes postpunk qui ont fait leur réputation.
Chercher l’innovation, le son d’après
La preuve en est faite avec Aiw777 et sa batterie qui claque, sa voix qui éructe et ses guitares lourdes, puissantes, aptes à dépoussiérer les caves et autres endroits obscurs. On espère simplement que ces lieux, passablement humides et suintant la mauvaise bière, soient les plus grands possibles afin d’accueillir toute l’ambition d’un groupe qui mérite bien plus que les 1ères secondes d’un quart d’heure de gloire.
En 2018, Superior State a imposé Rendez Vous comme une formation possédant chansons et attitude, très bien. À présent, il s’agit de refuser le surplace, de chercher l’innovation, le son d’après, quand bien même Downcast s’inscrit dans un héritage qui en aurait fait fléchir bien d’autres : Pixies, The Smashing Pumpkins, Deftones.
Des batteries atteintes de spasmes, des basses sournoises, des distorsions digitales
Les Parisiens n’étaient peut-être pas tous nés quand ces derniers ont sorti leurs 1ers albums, mais c’est cet esprit, à la fois nerveux et subtil, brut et sophistiqué que réveille leur rock, infusé au grunge et au shoegaze, émaillé de glitchs, traversé par des batteries atteintes de spasmes, des basses sournoises, des distorsions digitales et des refrains qui ordonnent le désordre.
Il faut dire que ces garçons sauvages sont de ces artistes pour qui la musique est chose sérieuse, instinctive mais réfléchie, pas résumable à quelques vaines fakeries marketing : Sheer, l’intense Smoke ’Em Heads ou encore les plus émotifs The House Has Burned Down et Nothing apportent cette ambition, ces bad vibrations, cette dose d’hormones adolescentes et d’électricité maltraitée dans une scène rock hexagonale qui échappe de fait à la routine. Merci pour elle !
Downcast (Artefact/Wedge). Sortie le 17 mai.