“In My Room”, le film à (re)voir après une année confinée

La sédimentation qu'un film opère à l'intérieur de nos corps passe par une multitude de couches et de filtres sensibles ; notre imaginaire et nos fantasmes bien sûr, notre capacité d'analyse, mais aussi notre vécu. A ces multiples résonances...

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La sédimentation qu'un film opère à l'intérieur de nos corps passe par une multitude de couches et de filtres sensibles ; notre imaginaire et nos fantasmes bien sûr, notre capacité d'analyse, mais aussi notre vécu. A ces multiples résonances s'ajoute celle du temps présent. Un film nous cueille dans un moment donné, à la fois intime et collectif.

Lorsque le quatrième film d'Ulrich Köhler, In My Room, sort début 2019, le temps collectif est encore celui du monde d'avant, effréné et bouillonnant d'échanges. Ce conte postapocalyptique sur un homme qui se retrouve du jour au lendemain seul au monde agit alors comme une bulle enchanteresse dans laquelle on se love pour échapper à l'accélération névrotique du contemporain. Pour celui·celle qui aspire à une telle suspension, la fin du film est un déchirement.

Une adresse à nos instincts enfouis et quasi primitifs

Deux ans plus tard, cet arrêt brutal de la marche du monde et cette solitude, nous y avons tous·toutes plus ou moins goûté. Pourtant, In My Room se dérobe à l'analogie et incarne, de façon sensible et jamais par le discours, une nouvelle utopie, celle du déconfinement permanent, d'une chambre avec vue sur le monde, où la liberté est absolue et celle du réensauvagement de nos existences.

Ces deux temps de visionnage du film révèlent ce qui nous avait échappé la première fois : ce n'est pas tant le désir d'un monde en suspension que le film déclenche en nous, mais plutôt une adresse à nos instincts enfouis et quasi primitifs de liberté et de symbiose avec la nature. Un grand film d'harmonie. 

In My Room d'Ulrich Köhler, avec Hans Löw, Elena Radonicich (All., Ital., 2018, 2h). Sur arte.tv jusqu'au 7 février