Journée des victimes du terrorisme: Chloé Bertolus, une présence qui ne doit rien au hasard

POLITIQUE - Il restera muet. Emmanuel Macron va présider, ce jeudi 11 mars, la deuxième cérémonie nationale d’hommage aux victimes du terrorisme dans la cour des Invalides à Paris. Contrairement à la première édition, organisée au printemps...

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Pourquoi la chirurgienne Chloé Bertolus prendra la parole pour la journée des victimes du terrorisme (photo d'illustration des Invalides prise en septembre 2020)

POLITIQUE - Il restera muet. Emmanuel Macron va présider, ce jeudi 11 mars, la deuxième cérémonie nationale d’hommage aux victimes du terrorisme dans la cour des Invalides à Paris. Contrairement à la première édition, organisée au printemps 2020 en présence du Roi d’Espagne au Trocadéro, le chef de l’État ne devrait pas faire de discours. 

D’autres donneront de la voix à sa place. La cantatrice Marie-Laure Garnier, nommée aux dernières Victoires de la Musique, interprétera par exemple une aria du compositeur Haendel dont le chant débute par ces mots: “laisse l’épine, cueille la rose.” “Un magnifique passage avec des paroles très symboliques qui parleront aux victimes”, selon l’Élysée.

Car c’est bien là tout le sens de cette cérémonie, marquée également par la présence et les mots d’une chirurgienne inconnue du grand public: Chloé Bertolus. Celle-ci devrait lire plusieurs passages du livre “Le Lambeau” de Philippe Lançon, dont elle est l’une des principales héroïnes. 

La chirurgienne de Philippe Lançon

Un choix fort de plusieurs symboles. C’est elle, la cheffe du service de chirurgie maxillo-faciale à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, qui a reconstruit le visage du journaliste rescapé de l’attentat de Charlie Hebdo en 2015 en l’opérant à plusieurs reprises. Mais ce n’est pas tout. Chloé Bertolus est “la médecin qui est intervenue au moment du Bataclan, qui était en première ligne pour soigner des victimes”, fait valoir l’Élysée.

Pour le palais présidentiel, la présence de la professeure, qui se définit comme “une héritière des chirurgiens qui ont réparé les visages des blessés de la Grande Guerre” est également un “hommage aux personnels soignants”, forcément lourd de sens dans le contexte épidémique actuel, mais également dans celui du terrorisme.

Son intervention permettra aussi de “donner la parole aux victimes”, alors que plusieurs associations regrettaient de ne pas avoir pu s’exprimer en 2020, lors de la première journée d’hommage au Trocadéro.

D’où le silence, cette année, du chef de l’État: “on veut mettre les victimes au centre de la cérémonie à travers la culture, la voix du livre de Philippe Lançon.” Son ouvrage, salué par plusieurs prix littéraires, raconte effectivement une existence qui bascule et livre le récit d’une lente reconstruction. 

“On se souvient, on pense à elles et à leurs souffrances”

Cette nouvelle journée d’hommages sera donc l’occasion de dire à ces hommes et à ces femmes qu’on “se souvient, qu’on pense à elles et à leurs souffrances.” Ils sont au total plus de 6300 à avoir été pris en charge depuis 2015 par Le Fonds de Garantie des victimes des actes de Terrorisme (FGTI). Après avoir déposé une gerbe devant la statue “La Parole portée”, le chef de l’État devrait d’ailleurs s’entretenir avec les présidents des 13 différentes associations de victimes.

Comme un symbole, les anciens présidents de la République Nicolas Sarkozy et François Hollande, le chef du gouvernement Jean Castex ainsi que plusieurs ministres et élus locaux seront réunis dans l’assistance (composée uniquement d’une trentaine de personnes, épidémie de coronavirus oblige), pour ce moment de recueillement, loin des habituelles batailles qui agitent la sphère politique.

Après la cérémonie aux Invalides, Emmanuel Macron se rendra à Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne, où il s’entretiendra avec Michel Catalano, l’imprimeur qui avait été pris en otage par les frères Kouachi au cours de leur cavale ayant suivi l’attentat de Charlie Hebdo. C’est lui qui a écrit au chef de l’État pour l’inviter à l’occasion des 20 ans de son entreprise créée en 2001, nous dit l’Élysée, en saluant son esprit de résilience, son “optimisme” ou sa volonté de “transmission”. Comme les maîtres mots de cette journée d’hommages.

À voir également sur le HuffPost: “Le mal est en nous”, l’émotion de Macron à l’évocation de Samuel Paty et du terrorisme