La France a-t-elle suspendu AstraZeneca parce que l'Allemagne l'a fait?

EUROPE - “Il faut avoir confiance dans le vaccin AstraZenaca”, disait encore dimanche 14 mars le Premier ministre Jean Castex sur Twitch. Quelques jours plus tôt, le ministre de la Santé Olivier Véran assurait de son côté qu’il n’y avait “pas...

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Emmanuel Macron photographié lors d'une visioconférence à l'Élysée le 3 mars (illustration)

EUROPE - “Il faut avoir confiance dans le vaccin AstraZenaca”, disait encore dimanche 14 mars le Premier ministre Jean Castex sur Twitch. Quelques jours plus tôt, le ministre de la Santé Olivier Véran assurait de son côté qu’il n’y avait “pas lieu de suspendre” les injections du laboratoire anglo-suédois. Le principe de précaution l’a visiblement emporté.

Emmanuel Macron a en effet annoncé ce lundi 15 mars, à l’issue d’un sommet franco-espagnol, la suspension de l’utilisation du vaccin AstraZeneca jusqu’à un nouvel avis de l’Agence européenne du médicament, attendu possiblement jeudi. Une décision prise après la découverte de quelques cas de caillots sanguins chez des personnes vaccinées, sans lien encore avéré avec l’injection.

Comment expliquer un tel revirement? Le président Macron a invoqué le principe de “précaution” et parlé d’une “décision prise en conformité aussi avec notre politique européenne”. Mais pour plusieurs opposants politiques, la réponse viendrait de l’autre côté du Rhin.

Indignations de plusieurs politiques

“L’Allemagne décide, la France obéit, a raillé Florian Philippot, président des Patriotes et ex-numéro 2 du Front national. C’est un festival en ce moment et ça devient aussi caricatural qu’insupportable”.

“L’exécutif navigue à vue, ne pense plus par lui-même et ne sait que se mettre dans les pas de l’Allemagne”, a de son côté lancé le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan. “L’Europe est à l’arrêt et une fois encore l’Allemagne décide seule”, déplore la sénatrice LR Valérie Boyer.

Alors, la décision de l’Allemagne a-t-elle accéléré celle de la France? Après le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas ou l’Islande, nos voisins ont en tout cas annoncé suspendre le vaccin lundi 15 mars, quelques heures avant la déclaration d’Emmanuel Macron.

“L’Allemagne a précipité notre décision”

Et manifestement, la France aura cherché jusqu’au bout à maintenir un semblant de cohésion européenne. “Nous nous étions mis d’accord pour attendre l’avis de l’EMA - initialement prévu mardi -, mais Berlin a tiré en premier sous la pression interne, explique un ministre au Monde. L’inquiétude était là, la volte-face allemande ne nous permettait pas d’attendre”.

“On se retrouve à la traîne des autres pays car encore une fois on a cherché à avoir une coordination européenne, justifie une source gouvernementale auprès de l’AFP. L’Allemagne a précipité notre décision”.

Pour justifier son revirement, Berlin a fait état de 7 cas répertoriés en Allemagne “liés à des thromboses de veines cérébrales” chez des personnes vaccinées sur plus de 1,6 million d’injections pratiquées dans le pays. “Le risque est très faible”, a souligné le ministre Jens Spahn. “Mais si ces cas devaient être en lien avec la vaccination, il s’agirait d’un risque supérieur à la moyenne”.

En France, aucune alerte n’a été remontée sur ce front. Mais “quand vous avez six ou sept pays autour de vous qui suspendent l’AstraZeneca, vous auriez l’air un peu con de ne pas en avoir fait de même s’il y a un mort une semaine après”, souffle encore un conseiller auprès du Monde.

Emmanuel Macron doit recevoir le Conseil scientifique à l’Élysée ce mardi 16 mars, tandis que l’Agence européenne du médicament doit donner une conférence de presse pour faire une “mise à jour” sur AstraZeneca.

À voir également sur Le HuffPost: Craintes sur l’AstraZeneca, la vaccination du Premier ministre thaïlandais annulée à la dernière minute