Le cinéaste et scénariste Jacques Bral est mort 

Avant de devenir cinéaste, Jacques Bral avait été peintre. Né à Téhéran, il avait même commencé à y exposer et illustrer des livres, avant de venir à Paris en 1966 étudier l'architecture aux Beaux-arts. Après quelques courts-métrages et deux...

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Avant de devenir cinéaste, Jacques Bral avait été peintre. Né à Téhéran, il avait même commencé à y exposer et illustrer des livres, avant de venir à Paris en 1966 étudier l'architecture aux Beaux-arts.

Après quelques courts-métrages et deux ou trois longs, il fonde en 1978 la société de production "Les Films Noirs" avec Jean-Paul Leca et Julien Lévi qui vont aussi devenir ses co-scénaristes. Ils rencontrent le succès en 1980 avec Extérieur, nuit, avec, pour acteurs, André Dussollier, Gérard Lanvin et Christine Boisson. Le film remporte le prix Perspectives du cinéma français à Cannes et un Léopard de bronze à Locarno.

Paris by night 

Pour ceux qui l'ont vu à sa sortie, Extérieur, nuit n’a rien perdu de son incandescence. On retrouve, sans nostalgie, cette ambiance urbaine glauquissime, typique de la fin des années de la fin des années 70, avec un Paris by night blafard, dont les réverbères dispensaient une lumière jaunâtre (magnifique travail du chef op Pierre-William Glenn). A l’époque, un saxophone pleurnichard et exhibitionniste s’immisçait dans toutes les BO, et il est là aussi, avec des violons à pleurer de Karl-Heinz Schäfer et un bandonéon qui nous rappelle que la France avait accueilli dans ces années-là des réfugiés politiques sud-américains.

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Jules et Jim des années 1980 

Extérieur, nuit, sorte de Jules et Jim 1980, marque la rencontre de trois acteurs venus de trois univers différents : Dussollier (le Conservatoire, le texte, le cinéma d’auteur), Lanvin (le café-théâtre, le physique, les comédies de Lautner), et puis une débutante absolue (on l’avait aperçue dans Emmanuelle de Just Jaeckin, six ans plus tôt). 

Christine Boisson, androgyne et libre, est une petite sœur de Louise Brooks, de Jeanne Moreau, de Maria Schneider et de Juliet Berto – avec une tache dans l’œil qui trouble tant – ce qui n'échappe pas à Michelangelo Antonioni, qui l’engage pour jouer dans l’amer et sublime Identification d’une femme, deux ans plus tard. Boisson électrise le film, lui insuffle un érotisme romantique et trouble qui bouleverse aussi les habitudes de jeu des deux énergumènes qu’elle a en face d’elle.

Les deux jeunes hommes n’ont pas grandi, ne se sont pas remis de Mai 68. Boisson-Cora débarque dans leur vie et c'est pour eux un coup au cœur et au sexe. Cora est une femme rebelle, l’un des plus beaux portraits de femme que le cinéma nous ait offerts dans ces années-là, avec Wanda de Barbara Loden, Une femme sous influence de Cassavetes...

Par la suite, Jacques Bral ne retrouve jamais la grâce d'Extérieur, nuit, même si, en 1984, son adaptation de Polar, de Manchette, avec Jean-François Balmer, est tout à fait estimable. Suivent Mauvais garçon (1993), Un Printemps à Paris (2006) et Le noir (te) vous va si bien (2012).

Bral produit aussi Sans espoir de retour (1989) de Samuel Fuller et continue à peindre et à exposer jusqu'à la fin de sa vie.

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