Le parolier Yohann Malory visé par cinq plaintes

Dans le sillage du mouvement #MusicToo visant à dénoncer les violences sexistes et sexuelles dans l’industrie de la musique, une nouvelle enquête de Mediapart met à jour de nouvelles accusations visant Yohann Malory, parolier à succès de la...

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Dans le sillage du mouvement #MusicToo visant à dénoncer les violences sexistes et sexuelles dans l’industrie de la musique, une nouvelle enquête de Mediapart met à jour de nouvelles accusations visant Yohann Malory, parolier à succès de la chanson française. Si le média a pu interroger sept femmes – dont deux avaient déjà répondu à l’appel à témoignages du collectif #MusicToo, cinq plaintes contre lui ont été, à ce jour, déposées. 

La couverture médiatique de l’affaire débute le 6 octobre 2020 lorsque la chanteuse et comédienne Lola Le Lann annonce sur Instagram qu’elle annule la sortie de son album sur les plateformes de streaming suite à “un message témoignant d’actes effroyables et intolérables accusant un des auteurs de (ses) chansons, preuves à l’appui […]". Elle ajoute : "J’ai appris peu après l’existence de plusieurs plaintes ainsi qu’un nombre considérable de témoignages à l’encontre de cette même personne.”

 ‘Malory’ Michel, l’auteur visé par ces accusations, est désormais visé par cinq plaintes pour harcèlement moral, agressions sexuelles, viols et/ou administrations de substances nuisibles. Dans deux entretiens accordés au Parisien et à Mediapart, la mannequin Charlotte Lemay accuse le parolier d’étreintes et de baiser forcés ainsi que de l'avoir droguée à son insu lors d’une soirée dans la boîte de nuit parisienne Le Boum Boum en octobre 2019. Après des analyses toxicologiques à l’Hôpital Bichat indiquant la présence de traces de MDMA et d’amphétamine, Charlotte Lemay a eu accès aux images de vidéo-surveillance du club, transmises depuis à la police par l’intermédiaire de ses avocats : “On le voit distinctement mettre en cachette la drogue dans mon verre”, explique-t-elle au Parisien.

“Ce sont de fausses accusations, des mensonges."

Si Yohann Malory et son avocat n’ont pas souhaité répondre aux sollicitations de Mediapart, le principal intéressé a confessé dans un entretien accordé au Parisien le 26 janvier : “Ma seule erreur, et je l’assume, c’est d’avoir versé du MDMA dans le verre d’une jeune femme à son insu. […] J’en ai mis dans les verres de plusieurs de mes amis, filles et garçons. Les autres savaient, mais pas elle car elle s’était greffée à la soirée.” Il reconnaît par ailleurs avoir voulu “dédommager” Charlotte Lemay pour la journée de travail perdu suite à cette soirée d’octobre 2019.

Dans le même entretien il ajoute : “J’ai eu beaucoup de copines, parfois les relations ne se sont pas toujours bien terminées, mais je n’ai jamais agressé aucune fille. […] Mon nom a été sali. Ces filles se servent du mouvement #MusicToo pour régler leurs comptes avec moi”. Si les plaignantes ont toutes été entendues par la police, Yohann Malory n’a pas été convoqué par celle-ci : “Ce sont de fausses accusations, des mensonges. Il n’y a jamais eu la moindre agression sexuelle sur cette jeune femme comme sur d’autres”, assène-t-il toujours dans les pages du Parisien. Par l’intermédiaire du parquet de Paris, Mediapart confirme que Yohann Malory a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse le 8 janvier 2021.

“C’est toi qui m’a sauté dessus”

Les nouveaux témoignages recueillis par Mediapart révèlent de nouvelles agressions sexuelles. Avec souvent un mode opératoire similaire : après des soirées arrosées et/ou sous l’emprise de drogues, Yohann Malory aurait eu des relations non consenties avec elles, arguant, le lendemain, qu'elles lui auraient “sauté dessus”. Une majorité des femmes interrogées par Mediapart font état de soirées où elles auraient été droguées par Yohann Malory avant de subir des avances et/ou des agressions sexuelles de sa part.

Une majeure partie des sept témoignages récoltés concernent des femmes qui entretenaient des relations professionnelles, liées à la musique, avec le parolier. Certaines détaillent une relation de travail délétère, comme Leslie Medina qui parle d’un “rapport de séduction”.

Dans son entretien à Mediapart, Charlotte Lemay martèle : “Je veux que la parole des victimes soit entendue, respectée, protégée. J’ai la chance de pouvoir m’exprimer dans les médias et d’être très entourée mais je veux faire bouger les choses pour celles qui ne sont pas dans la même situation. En ce qui concerne mon agresseur, je n’ai aucune haine. Je souhaite que justice soit faite et qu’il soit pris en main pour être hors d’état de nuire et ne fasse plus JAMAIS de victime.”