Le procès Bygmalion démarre sur un faux départ

JUSTICE - Ambiance effervescente ce mercredi 17 mars au tribunal de Paris, où s’ouvrait le -très- médiatique procès Bygmalion, dans lequel comparaît notamment l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy.Las, l’excitation de la presse...

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Jerome Lavrilleux photographié au tribunal correctionnel de Paris ce mercredi 17 mars.

JUSTICE - Ambiance effervescente ce mercredi 17 mars au tribunal de Paris, où s’ouvrait le -très- médiatique procès Bygmalion, dans lequel comparaît notamment l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy.

Las, l’excitation de la presse aura été de courte durée, le procès ayant été renvoyé en raison de l’hospitalisation de l’avocat de l’un des 14 prévenus: Jérôme Lavrilleux. Le conseil de l’ancien directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy, Me Christian Saint-Palais, est en effet dans l’incapacité d’assurer la défense de son client pour cause de covid-19. Par solidarité, tous les avocats ont par ailleurs soutenu la demande de renvoi. 

Une issue en réalité anticipée par de nombreux observateurs présents sur place plusieurs heures avant le début de l’audience. Alors que les appareils photos, micros et caméras s’entassaient devant la salle d’audience Victor Hugo (la même où Nicolas Sarkozy a été condamné pour corruption il y a quelques jours), le bruit d’un report courrait. “Tout ça pour un renvoi?”, lançait, moqueur, un avocat aux journalistes, accrédités au nombre de 150 pour suivre ce procès. Réponse d’un photographe amusé: “en même temps, les cinémas sont fermés”. 

Autre sujet qui alimentait les discussions, l’absence pressentie de l’ancien locataire de l’Élysée, alors que c’est bien sa campagne de 2012 qui est au centre des discussions. Au HuffPost, son entourage ne pouvait garantir à quelques heures de l’ouverture de l’audience sa présence, le renvoi étant “quasiment acquis”. Dit autrement: pas question de se déplacer pour assister à de longs échanges procéduraux portant davantage sur la forme que sur le fond du dossier.

Lavrilleux “désemparé” par l’absence de son avocat

Et quand Nicolas Sarkozy a été appelé à la barre, c’est son avocat Thierry Herzog qui, échappant grâce à son appel dans l’affaire Bismuth à sa peine de 5 ans d’interdiction d’exercice, s’est levé pour transmettre à la présidente les motifs de l’absence de son client. “Informé de la demande de renvoi, il n’entend pas être présent aujourd’hui et se fait représenter à l’audience de ce jour”, a confirmé la présidente. 

L’ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, Guillaume Lambert (dont le témoignage est très attendu) était lui bien présent. Il s’est installé sur le banc des prévenus plus de trois quart d’heure avant l’ouverture des échanges. Jérôme Lavrilleux est arrivé un peu plus tard. Pantalon beige, veste kaki et foulard autour du cou, son style décontracté tranchait dans cette forêt de robes noires et de costumes sombres qui peuplent le prétoire. Bras croisé ou mains jointes, même lorsqu’il se rend à la barre, sa gestuelle témoignait à l’inverse d’une certaine tension. 

Il s’est lui même dit “désemparé” de l’absence de son avocat, dont il a appris seulement lundi qu’il avait été placé en “réanimation”. “Pendant toute la procédure, je me suis abstenu de faire la moindre demande de renvoi, de pourvoi qui aurait eu pour objectif de faire gagner du temps”, a souligné Jérôme Lavrilleux, qui dit attendre ce procès depuis février 2017, date de l’ordonnance de renvoi. Le prévenu a d’ailleurs souligné que Christian Saint-Palais l’avait accompagné tout au long des sept années de procédure. 

Le tribunal a été attentif à ses arguments. Et après avoir entendu les différents avis des avocats de tous les prévenus -une longue séquence où chacun racontait ses contraintes de calendrier- et des parties civiles, ainsi que les préconisations du parquet en la matière, la présidente du tribunal correctionnel a annoncé un renvoi des discussions au 20 mai jusqu’au 22 juin.

Cette fois, Nicolas Sarkozy devrait être présent, comme il l’a promis. Il encourt un an d’emprisonnement et 3750 euros d’amende pour “financement illégal de campagne électorale”. 

À voir également sur Le HuffPost: L’affaire Bygmalion expliquée par House of Cards