Les trois-quarts de la Terre sont exploités par l'Homme depuis la Préhistoire

ENVIRONNEMENT - Nous avons parfois, pour les temps précédents l’ère industrielle, l’image d’une nature encore vierge, largement préservée de l’influence des hommes. C’est pourquoi d’ailleurs pour sauvegarder la biodiversité de la planète, certains...

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À Bali, les Aborigènes pratiquent l'agriculture au milieu d'une forêt tropicale riche en diversité. Photo d'illustration.

ENVIRONNEMENT - Nous avons parfois, pour les temps précédents l’ère industrielle, l’image d’une nature encore vierge, largement préservée de l’influence des hommes. C’est pourquoi d’ailleurs pour sauvegarder la biodiversité de la planète, certains défenseurs de l’environnement suggèrent de protéger les espaces naturels de l’impact des activités humaines.

Mais selon une étude de l’Université du Maryland publié le lundi 19 avril dans la revue de l’Académie Nationale des Sciences des États-Unis, ce portrait d’une nature autrefois immaculée est erroné: depuis la préhistoire, l’homme a laissé une empreinte environnementale sur près des trois-quarts de la planète.

Les chercheurs révèlent ainsi que déjà il y a 12.000 ans, c’est à dire au temps des mammouths et des hommes des cavernes, seulement 27% de la planète était préservée de l’Homme, contre 19% des espaces naturels aujourd’hui. Plus encore, les scientifiques démontrent que loin d’avoir été toujours néfaste, la présence humaine a par endroit maintenu voir augmenté la biodiversité de l’environnement. L’étude suggère ainsi que les pratiques traditionnelles des peuples indigènes ont joué un rôle clé dans la préservation de cette biodiversité.

Surexploitation des ressources

“réfute un mythe important” explique à la revue Science, Danielle Wood, chercheuse au Massachusetts Institute of Technology (MIT): “Ce n’est pas forcément les humains en tant que tels qui font que la biodiversité est entraînée dans une spirale descendante, mais la surexploitation des ressources” par les générations plus récentes, explique-t-elle. “Les Hommes n’ont pas à être supprimés pour sauver les espèces animales du monde”, insiste la chercheuse.

Pour évaluer comment la présence humaine a impacté la biodiversité, les chercheurs ont créé un modèle de cartes pour analyser l’utilisation des terres. Cette modélisation prend en compte sur une période de 12.000 ans la position des terres agricoles, des prairies, des exploitations minières, des zones urbaines mais aussi la taille des populations ainsi que les données disponibles sur la biodiversité.

Cartographie des usages des terres sur une période de 12000 ans.

Les peuples indigènes favorisent la biodiversité

Les chercheurs ont également indiqué les zones reconnues comme étant occupées par des populations indigènes. La manière dont les terres ont été utilisées a été plutôt stable durant la plupart des 12000 dernières années. Puis un changement radical a été observé depuis le XIXème siècle jusqu’en 1950 avec l’avènement de l’agriculture intensive, de l’urbanisation, de l’exploitation minière à grande échelle et de la déforestation.

Les conclusions de l’étude ne surprennent pas les anthropologues et les archéologues qui savent que les hommes façonnent l’environnement depuis des millénaires, par exemple via les feux de forêt et l’agriculture. Mais cet article, révèle Dana Lepofsky, “va dans le sens de certains groupes de défenseurs de l’environnement qui proposent que les communautés indigènes devraient être responsables des zones de grande biodiversité.”

Les anthropologues font toutefois remarquer que toutes les communautés indigènes n’ont pas forcément favorisé la biodiversité au cours de l’Histoire. Certains peuples indigènes ont, par exemple, contribué à la disparation du mammouth ou d’espèces d’oiseaux dans le Pacifique par exemple. “Mais cela ne fait pas de débat que les peuples indigènes ont de bien meilleurs standards vis-à-vis de la nature que nous”, affirme Éric Dinerstein biologiste de la conservation pour l’ONG RESOLVE. “Une chose importante que nous pouvons faire est d’encourager et de financer les peuples indigènes à conserver leurs terres”. 

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