“Peggy Sue s'est mariée” : retour un grand Coppola injustement mésestimé

L’histoire du cinéma, de Citizen Kane à Psychose, regorge de films qui débutent par un mouvement vers l’avant. C’est une figure cinématographique des plus usuelles : l’avancée de la caméra, qui se rapproche peu à peu à des personnages, du décor...

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L’histoire du cinéma, de Citizen Kane à Psychose, regorge de films qui débutent par un mouvement vers l’avant. C’est une figure cinématographique des plus usuelles : l’avancée de la caméra, qui se rapproche peu à peu à des personnages, du décor principal, de l’action, mime l’entrée des spectateur·trices dans le film. On avance dans l’image comme on s’enfonce dans la fiction.  Moins courants, mais pas si rares, sont les films où l’on entre à reculons. Où la caméra au lieu de s’avancer se recule, s’éloigne de son objet, part du particulier pour ouvrir sur du général.

La marche arrière est parfois subreptice (le léger travelling arrière du Mépris, précisément sur un rail de travelling révélé à l’image), souvent associée à des films qui justement révèlent l’envers de la représentation (l’entrée dans un théâtre à reculons de Mon cas, de Manoel de Oliveira), parfois au contraire le travelling arrière est affolé et à toute allure (le premier plan de La Baie des Anges de Jacques Demy qui nous éloigne à grande vitesse de Jeanne Moreau jusqu’à la perdre).

De l’autre côté du miroir

Peggy Sue s’est mariée compte parmi ceux-là : il débute sur un lent mouvement en arrière. La caméra épouse d’abord le cadre d’un téléviseur qui diffuse une publicité dans laquelle s’agite, vieilli en quadragénaire, Nicolas Cage. Le cadre s’élargit jusqu’à comprendre une jeune fille (Helen Hunt) qui s’exclame que son père passe à la télé. La caméra recule encore jusqu’à révéler le personnage éponyme, Peggy Sue (Kathleen Turner), qui se maquille face à son miroir.

Mais alors qu’elle devrait buter sur le miroir, la caméra poursuit son mouvement arrière, traverse le miroir à reculons, pour révéler la même Peggy Sue de dos, effectuant les mêmes gestes de maquillage. Tout ce qui était figuré jusque-là n’était donc que des reflets et nous voilà de l’autre côté du miroir.