Présidentielle 2022: Les Républicains ne savent plus quoi inventer pour se départager

POLITIQUE - “Si tu veux la paix, prépare la guerre, si tu veux un candidat, prépare les primaires”. Cette formule prononcée ce mardi 6 juillet par Éric Woerth sur France 2 résume l’ordre du jour du bureau politique des Républicains qui se tient...

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Christian Jacob photographié au siège des Républicains au mois de juin.  

POLITIQUE - “Si tu veux la paix, prépare la guerre, si tu veux un candidat, prépare les primaires”. Cette formule prononcée ce mardi 6 juillet par Éric Woerth sur France 2 résume l’ordre du jour du bureau politique des Républicains qui se tient en fin de journée. Car si cette réunion est l’occasion pour le président du parti Christian Jacob d’entériner la rétrogradation de Guillaume Peltier en raison de ses propos trop éloignés de la ligne officielle, l’épineuse question du “mode de départage” sera bien évidemment sur la table. 

Désigné pour trouver la meilleure solution, Jean Leonetti devrait jeter les bases des règles du jeu, lesquelles devront être validées dans un second temps par un vote interne. Ce qui devrait logiquement se heurter à de très nombreuses réticences, l’idée même d’une primaire ouverte, pourtant prévue par les statuts du parti, étant contestée en interne, par Christian Jacob lui-même. 

“Je garde un très, très, mauvais souvenir de cette primaire de 2017 qui a décapité la droite (...) En quelques semaines, nous avons éliminé un ancien président de la République et deux anciens 1ers ministres”, a prévenu Jean-Pierre Raffarin qui a déjà pris ses distances avec l’appareil. Et il n’est pas seul à douter. En réunion de groupe ce mardi, seulement quatre députés LR sur la trentaine présents ont levé la main quand leur président, Damien Abad, leur a demandé qui était pour ce mode de désignation. 

C’est pourtant l’option pour laquelle plaident de concert Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau et Hervé Morin via une tribune publiée sous forme de coup de pression à Xavier Bertrand, candidat de droite le mieux placé dans les sondages et farouchement opposé à ce mode de désignation. Or, si cette hypothèse fait l’unanimité chez ceux qui voudraient contester le leadership du président des Hauts-de-France, reste à savoir comment l’organiser. Et sur ce point aussi les avis divergent. 

Une primaire ouverte ou “semi-fermée”? 

Dès le mois de décembre, Bruno Retailleau (fervent partisan d’une primaire à laquelle il souhaite participer) proposait une formule. Il s’agirait d’un scrutin à un seul tour avec un “vote préférentiel”. Ce qui signifie qu’il n’y aurait pas de bulletins “Laurent Wauquiez” ni “Valérie Pécresse” à glisser dans l’urne, mais que les électeurs devront établir une liste de noms par ordre de préférence. Arriverait gagnant celui qui figurerait le plus souvent en tête, et dont le nom reviendrait parmi les mieux placés.

Des électeurs qui ne seraient pas forcément membres des Républicains, mais signataires d’une charte de valeurs et qui auraient réglé une cotisation de cinq euros. Ce qui pourrait donner une participation assez large. Or, c’est justement ce que Julien Aubert, député LR du Vaucluse, voudrait éviter. “Je suis pour un système de départage qui serait différent de la primaire de 2016”, a expliqué l’élu provençal à BFMTV, précisant que cette “primaire semi-fermée” ne serait ouverte qu’aux “adhérents LR et ceux qui, en dehors, souhaitent participer s’acquittent de 10 ou 15 euros”. L’objectif, pour Julien Aubert, est de ne pas dépasser un corps électoral de quelques centaines de milliers de personnes, loin des 4,4 millions d’électeurs ayant participé à l’édition de 2016. Comprendre: ne pas donner aux adhérents l’impression de se faire voler leur choix. 

Or, du côté de Jean Leonetti, en charge du dossier, c’est bien l’idée d’une primaire ouverte qui prévaut. “Si nous décidions d’interroger nos seuls militants LR, comment pourrions-nous demander à Valérie Pécresse, Xavier Bertrand ou nos amis centristes d’y participer?”, a interrogé le maire d’Antibes dans le JDD, qui plaide également pour une compétition à un seul tour. “Cette fois, le départage ne doit pas donner lieu à une compétition négative, mais à une coopération positive”, espère Jean Leonetti, alors que des divisions s’étalent déjà sur l’opportunité d’organiser un tel scrutin. 

La délicate question du calendrier

Outre ces différents ajustements qui devront convaincre Xavier Bertrand de se soumettre à l’exercice, il restera une question centrale en suspens: celle du calendrier. Selon le l’agenda martelé par le président des Républicains, la décision sur le mode de départage entre les différents prétendants sera prise le 30 septembre.

Un délai jugé trop tardif pour les sénateurs LR (présidés par Bruno Retailleau) qui pressent Christian Jacob d’accélérer le processus, alors que le député de Seine-et-Marne est suspecté de jouer la montre pour ménager l’hypothèse François Baroin ou, à défaut, celle de l’émergence du fameux “candidat naturel” derrière lequel se rangera la droite. “Depuis le début, la tactique est de gagner du temps. Passé l’été, la primaire sera matériellement impossible à organiser”, pronostique un proche de Christian Jacob cité par Libération

Quoi qu’il en soit, le succès de l’opération dépendra de la volonté de Xavier Bertrand de passer sous les fourches caudines des Républicains. Ce qui, au regard de ses déclarations et de son agenda médiatique (il sera au 20 Heures de TF1 ce mardi soir et chez Jean-Jacques Bourdin mercredi) paraît très loin d’être acquis. 

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