Russie: avant des manifestations pro-Navalny, interpellations d'opposants et perquisitions

RUSSIE - La police russe procédait ce mercredi 21 avril à des raids visant le mouvement de l’opposant emprisonné Alexeï Navalny, avant des manifestations destinées à parasiter le grand discours annuel du président Vladimir Poutine.Le président...

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Perquisitions et interpellations avant des manifs pro-Navalny et un discours de Poutine (Vladimir Poutine lors de son discours annuel sur l'état de la Nation le 21 avril 2021. Photo par Anadolu Agency via Getty Images)

RUSSIE - La police russe procédait ce mercredi 21 avril à des raids visant le mouvement de l’opposant emprisonné Alexeï Navalny, avant des manifestations destinées à parasiter le grand discours annuel du président Vladimir Poutine.

Le président russe était attendu sur les tensions croissantes avec l’Occident autour du sort de son détracteur, hospitalisé en prison et mourant selon ses proches, mais aussi du déploiement militaire russe près de l’Ukraine et des relations délétères avec les Etats-Unis. 

“S’en prendre à la Russie pour tout et n’importe quoi est devenu une sorte de sport”, a d’ailleurs lancé le chef d’Etat lors de ce discours. Il n’a cependant pas fait de références précises aux gros dossiers l’opposant à Washington et l’UE et n’a notamment pas dit un mot du sort d’Alexeï Navalny. 

Appel à manifester à 19h

Le mouvement d’Alexeï Navalny, en grève de la faim depuis trois semaines pour dénoncer ses conditions de détention, avait lui appelé à des manifestations à 19h locales. Plus d’une centaine de villes sont concernées, de Vladivostok à  Kaliningrad, en passant par Moscou, Saint-Pétersbourg et Vladimir, où l’opposant est incarcéré. 

“Il ne s’agit plus seulement de la liberté de Navalny, mais de sa vie”, avait souligné samedi son allié Léonid Volkov. 

Ses avocats l’ont jugé “très faible” mardi et ont réclamé un transfert dans un hôpital civil moscovite. 

Des perquisitions ont déjà visé des locaux liées à l’organisation de l’opposant dans une vingtaine de villes mardi et mercredi, selon l’ONG spécialisée OVD-Info.

De 1ères interpellations ont également eu lieu ce mercredi matin, à l’instar de celle de Lioubov Sobol, figure de l’opposition moscovite, et de la porte-parole d’Alexeï Navalny, Kira Iarmysh. Le ministère de l’Intérieur avait prévenu qu’il prendrait “toutes les mesures” nécessaires en réponse aux manifestations non autorisées.

Le précédent mouvement de contestation, après l’arrestation en janvier de Navalny, avait donné lieu à plus de 11.000 arrestations.

En outre, dès la semaine prochaine, la justice doit examiner une demande du Parquet visant à classer comme “extrémistes” les organisations liées à l’opposant, ce qui exposerait tous ses militants à de lourdes peines de prison.

“Poutine a vraiment déclaré la guerre, une guerre totale, contre ceux qui ne sont pas d’accord avec lui”, a jugé dimanche Vladimir Milov, un proche d’Alexeï Navalny.     

Bélarus, climat et immunité collective

Lors de son discours ce mercredi, outre Navalny, le président russe a aussi omis de causer du déploiement de dizaines de milliers de troupes russes aux frontières de l’Ukraine, des accusations d’espionnage et d’ingérence électorale aux Etats-Unis ou encore du récent scandale impliquant selon Prague des agents du renseignement militaire en République tchèque.  

Mais il a dénoncé le silence des Occidentaux sur ce qu’il a présenté comme une “tentative de coup d’Etat” au Bélarus, où le dirigeant Alexandre Loukachenko a assuré avoir déjoué un assassinat le visant. Il a également promis que la Russie allait lutter contre le changement climatique, à la veille de sa participation en visioconférence au sommet international organisé par le président américain Joe Biden.

Sur le plan intérieur, le président a aussi fixé la croissance des revenus des Russes comme l’une des grandes priorités des autorités, à quelques mois de législatives, annonçant notamment une série d’aides financières aux familles avec enfant. Et il a évidemment évoqué la pandémie en affirmant viser une immunité collective en Russie à l’automne et en saluant la “véritable percée” scientifique de son pays avec la création de trois vaccins.

Si Vladimir Poutine reste populaire dans son pays, son parti, réputé corrompu, ne l’est guère. Selon le baromètre de l’institut Levada de mars, les intentions de vote pour Russie Unie sont à 21%. Une impopularité sur laquelle Alexeï Navalny comptait justement s’appuyer.

À voir également sur Le HuffPost: Joe Biden pense que Vladimir Poutine est “un tueur”