Un gène ancien permettant de produire du venin existe chez les humains

GÉNÉTIQUE - Les êtres humains pourront-ils un jour, comme les serpents, être venimeux? L’hypothèse n’est pas tirée d’un film de super héros mutants, mais d’une étude publiée dans la revue de l’Académie Nationale des Sciences américaines (PNAS)...

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Les êtres humains possèdent, comme les serpents, des gènes théoriquement liés à la production de venin.

GÉNÉTIQUE - Les êtres humains pourront-ils un jour, comme les serpents, être venimeux? L’hypothèse n’est pas tirée d’un film de super héros mutants, mais d’une étude publiée dans la revue de l’Académie Nationale des Sciences américaines (PNAS) ce lundi 29 mars et dirigée par des chercheurs de l’Institut des Sciences et Technology d’Okinawa et de l’Université Nationale d’Australie (ANU).

L’article révèle que les mammifères possèdent dans leur ADN des gènes anciens qui, théoriquement et si les conditions de leur environnement l’exigeaient, pourraient leur permettre de produire du venin à partir de leurs glandes salivaires.

Les rongeurs, les chiens, les chimpanzés et donc les êtres humains possèdent en effet des gènes en commun avec les serpents, dont ceux utilisés par ces derniers pour produire du venin. Ce qui est d’autant plus remarquable que les reptiles et les mammifères ont évolué séparément voici plusieurs centaines de millions d’années. Les chercheurs estiment que le venin a évolué près d’une centaine de fois depuis son apparition dans le règne animal.

Produire du venin, une stratégie de survie

Nous ne sommes pas pour autant près de voir les êtres humains développer de super pouvoirs venimeux. Les auteurs de l’étude préviennent que si l’espèce humaine a le potentiel génétique pour fabriquer du venin, cette éventualité reste improbable dans le futur, compte tenu du processus évolutionnaire qui peut prendre jusqu’à des millions d’années pour se réaliser. 

Qui plus est, si certaines espèces ont développé une capacité à produire du poison, c’est pour chasser des proies ou se défendre. Or les êtres humains ont élaboré des stratégies de survie (en fabriquant des outils, des armes ou des structures sociales) bien plus efficaces que la production de venin, un processus par ailleurs très consommateur d’énergie. 

Il n’en reste pas moins, précisent les chercheurs, que l’espèce humaine a génétiquement la capacité de produire une protéine qui est considérée comme la base de nombreux venins, la kallicréine. Chez l’homme, cette protéine est sécrétée dans la salive.

“Si le drame de l’année 2020 continue et que les personnes doivent devenir venimeuses pour survivre, plaisante Agneesh Barua, coauteur de l’étude interrogé par le site d’actualités scientifiques Live science, on pourrait potentiellement commencer à voir une augmentation des doses de kallicréine”

Selon Bryan Fry, biochimiste à l’Université de Queensland sollicité par Live science, cette découverte, en permettant de comprendre la génétique derrière la production de venin, pourrait être utile à la médecine. L’étude apporte en effet des connaissances nouvelles par rapport au fonctionnement des mécanismes liés à l’expression des gènes, une compréhension qui pourrait être profitable pour l’étude des maladies comme le cancer.

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