Covid: les courbes pour comprendre pourquoi le couvre-feu ne suffira pas

SCIENCE - C’est bien, mais pas suffisant. Voici en résumé ce qu’a annoncé Gabriel Attal ce mercredi 27 janvier à propos du couvre-feu étendu à 18 heures. Le porte-parole du gouvernement, qui s’exprimait à l’issue d’un Conseil de défense sanitaire,...

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SCIENCE - C’est bien, mais pas suffisant. Voici en résumé ce qu’a annoncé Gabriel Attal ce mercredi 27 janvier à propos du couvre-feu étendu à 18 heures. Le porte-parole du gouvernement, qui s’exprimait à l’issue d’un Conseil de défense sanitaire, a précisé que le couvre-feu a une “efficacité relative” face au Covid-19. Il “freine dans une certaine mesure la circulation du coronavirus”, mais “pas suffisamment”.

Autre mauvaise nouvelle, la part du variant anglais, plus contagieux, progresse malheureusement comme prévu: environ 10% des contaminations sur le territoire contre 3,2% le 8 janvier (un chiffre plus élevé que prévu également). En clair, il va falloir faire quelque chose. Plusieurs scénarios sont sur la table, dont un “confinement très serré”.

Mais comment peut-on savoir dès maintenant que le couvre-feu ne suffit pas? Comme l’a précisé Gabriel Attal, on attend en général deux semaines pour mesurer les effets sur les indicateurs, soit le samedi 30 janvier. Cela permet notamment de voir l’impact sur le plus fiable des marqueurs: les données hospitalières.

Mais des indicateurs moins fiables, comme le taux d’incidence, permettent tout de même de mettre la puce à l’oreille, en attendant des données plus complètes et plus stables. Surtout que certains départements sont sous le régime du couvre-feu avancé depuis début janvier. Explications en courbes et cartes.

De premiers effets qui ne se sont pas concrétisés

Mi-janvier, le gouvernement avait affiché un léger optimisme en voyant l’évolution de l’épidémie dans les 15 départements à avoir basculé le 2 janvier. Le taux d’incidence (le nombre de cas de Covid-19 pour 100.000 habitants) augmentait moins vite dans ces territoires qu’ailleurs. Le 19 janvier, Olivier Véran affirmait même qu’un “effet couvre-feu” tentait de se faire sentir, avec, pour ces 15 départements, une baisse de “16% à peu près sur une semaine” de l’incidence.

Le début de la baisse pour ces départements a débuté le 9 janvier, 7 jours après la mise en place du couvre-feu à 18 heures. Logique, dans un sens: le délai moyen d’incubation est de 5 jours et le délai moyen entre le début des symptômes et la réalisation d’un test PCR est de deux jours. On pourrait donc se dire que pour voir le début d’une baisse du taux d’incidence lié au couvre-feu national à 18h, décrété le 16 janvier, il faudrait attendre les chiffres 7 jours plus tard. Ce sont ces données qui vont justement être mises en ligne dans les heures et jours à venir.

Mais alors pourquoi Gabriel Attal précise-t-il d’ores et déjà que le couvre-feu ne semble pas suffire? Car la situation dans les départements qui ont adopté cette mesure plus tôt est en train de se dégrader. Le graphique ci-dessous montre l’évolution du taux d’incidence moyen pour les trois catégories de départements: ceux sous couvre-feu avancé depuis le 2 janvier (15 départements), le 10 janvier (8 départements) ou le 16 janvier (le reste de la France métropolitaine).

On voit ici que, logiquement, les territoires touchés par la mesure plus tôt sont ceux avec l’incidence la plus élevée. On voit aussi que les deux courbes bleues et jaunes ont commencé à baisser aux alentours de mi-janvier, mais qu’elles remontent depuis. C’est tout le problème.

Le graphique ci-dessous permet de bien s’en rendre compte. C’est la même chose, sauf que c’est l’évolution en pourcentage sur une semaine du taux d’incidence qui est mesurée. 

Si les départements sous couvre-feu avancé sont effectivement passés en négatif à la mi-janvier, la tendance est à nouveau à la hausse ces derniers jours. Une hausse faible, certes, mais qui ne risque pas d’aller en s’améliorant. Notamment avec la dominance prévisible et prévue du variant anglais, plus contagieux. De plus, on voit que le couvre-feu le 10 janvier n’a pas changé grand-chose à la situation.

Les deux cartes ci-dessous permettent également de se rendre compte que si la situation semblait se calmer dans les départements sous couvre-feu, plutôt à l’est de la France, à la mi-janvier, ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Mais comment expliquer que le couvre-feu ait semblé avoir un effet, avant de s’estomper? Impossible à dire tant les paramètres en jeu sont nombreux. Moindre respect, impact de la météo, des vacances puis de la rentrée scolaire, de la proportion du variant plus infectieux qui augmente petit à petit...

En tout cas, pour le moment, les cas de Covid-19 augmentent. Faiblement, certes, mais à un niveau élevé. Alors que nous sommes au coeur de l’hiver et qu’un variant plus contagieux prend doucement place sur le territoire. Logique donc que le gouvernement estime “peu probable” le maintient d’un simple couvre-feu à 18 heures pour empêcher une troisième vague.

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