Élections régionales: À gauche, les enseignements des alliances à géométrie variable

POLITIQUE - On n’attendait pas cette affiche de campagne. Julien Bayou, Clémentine Autain et Audrey Pulvar en mode “trois fantastiques” devant l’explosion d’un bâtiment mal en point: le photomontage a été publié pour le patron d’Europe Écologie-Les...

Élections régionales: À gauche, les enseignements des alliances à géométrie variable

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POLITIQUE - On n’attendait pas cette affiche de campagne. Julien Bayou, Clémentine Autain et Audrey Pulvar en mode “trois fantastiques” devant l’explosion d’un bâtiment mal en point: le photomontage a été publié pour le patron d’Europe Écologie-Les Verts ce mardi 22 juin sur les réseaux sociaux, au lendemain de son union avec les deux autres candidates pour empêcher la réélection de Valérie Pécresse à la tête de l’Île-de-France.

Ici, comme dans six régions au total, les principales forces de gauche sont effectivement parvenues à s’allier, aux termes de discussions plus ou moins âpres, à quelques encablures du second tour. C’est le cas en Auvergne-Rhône-Alpes où l’ancienne ministre Najat Vallaud Belkacem, comme la candidate insoumise Cécile Cukierman, se sont rangées derrière l’écolo Fabienne Grébert pour tenter de faire vaciller le sortant Laurent Wauquiez, très bien placé pour le soir du 27 juin.

Même chose dans les Pays de la Loire, région dans laquelle l’ancien marcheur écolo Matthieu Orphelin, désormais soutenu par les états-majors du PS, des Verts ou de la France insoumise, espère offrir à la gauche sa seule bascule du scrutin. Mais au-delà de ces ententes locales, le schéma du candidat unique ne s’applique pas à l’ensemble du territoire, comme vous pouvez le voir à travers la carte en tête de l’article.

Où est-ce que ça coince?

Au contraire, les différentes discussions, longues, souvent difficiles, déjà suspendues ici ou là, témoignent davantage d’alliances de cristal que d’une véritable réunion d’Avengers à un an de la présidentielle. 

Dans le détail, les tractations ont achoppé pour le moment, dans cinq régions différentes alors que l’heure butoir du dépôt des listes, fixée à 18 heures ce mardi, approche. En Nouvelle-Aquitaine ou en Occitanie, les deux barons PS locaux Alain Rousset et Carole Delga, forts d’une prime aux sortants décuplée à l’issue du 1er tour, ont acté la rupture leurs amis écolos (avec lesquels ils dirigeaient pourtant leur région), sans causer des Insoumis avec qui ils refusent tout dialogue.

“Il n’y avait manifestement aucune volonté d’accord tant les exigences et le ton employé étaient incompatibles avec une possibilité de négociation”, s’est justifié le 1er, lundi, après les discussions avec Nicolas Thierry, le candidat EELV sur le territoire. La seconde, sa voisine, estimait de son côté ne pas être “d’accord sur la gouvernance de la région” pour expliquer sa non-alliance avec la liste verte en Occitanie, incapable de se maintenir au second tour avec son score à un chiffre.

Fondamentalement, les deux socialistes n’ont pas besoin des Verts pour l’emporter le 27 juin. Ils partiront donc séparés. Pas d’union des gauches non plus en Normandie face au centriste sortant, Hervé Morin, pourtant favori à sa réélection. Le député communiste Sébastien Jumel (investi aussi par La France insoumise), arrivé juste en dessous de la barre des 10% dimanche dernier, a refusé, selon ses mots, “d’humilier (ses) électeurs pour 2-3 strapontins”, alors que la tête de liste PS-EELV, Mélanie Boulanger, proposait d’inclure quelques membres de son équipe sur sa liste.

Pourquoi cette géométrie variable?

Mêmes bisbilles en Bretagne, où la liste du sortant, le socialiste Loïg Chesnais-Girard, arrivé à la surprise générale en tête, ne fusionnera pas avec celle d’EELV; il a préféré s’allier à un autre écologiste (Daniel Cueff). Enfin, dans le Grand Est, c’est l’ancienne ministre de François Hollande, Aurélie Filippetti, désormais soutenue par la France insoumise, et Éliane Romani, la candidate du reste de la gauche, qui ne parviennent pas à s’entendre pour le moment. La deuxième partira donc sans le soutien de la 1ère, qui ne peut se maintenir.

Autant de petits points rouges à travers le pays qui montrent à quel point l’union de la gauche est loin d’être automatique à un an de l’élection présidentielle. La logique de ralliement derrière le candidat mieux placé à l’issue du 1er tour dans les scrutins locaux, qui a longtemps animé les états-majors des différentes formations, ne semble plus l’être, non plus.

Ces alliances sont plutôt nouées en fonction des rapports de forces locaux, soumises aux soubresauts de campagne et, surtout, à la personnalité des différents barons installés. C’est en tout cas ce que semble montrer la stratégie de Carole Delga et Alain Rousset, les deux présidents PS de région les plus puissants, qui refusent toute alliance avec les autres formations de gauche. Au contraire de leur collègue Marie-Guite Dufay qui, sous la menace du Rassemblement national en Bourgogne Franche-Comté, préfère s’appuyer sur un front commun avec les Écolos et leurs 10%.

Des alliances à géométrie variable, dans lesquelles Jean-Luc Mélenchon voit une forme de “sectarisme”; d’abord entretenu à l’égard de ses troupes, maintenant animé entre les différents candidats de la gauche. Le chef de file des Insoumis pour la prochaine présidentielle, qui ne rate pas une occasion de pilonner une “union” insincère à l’heure actuelle, renvoie socialistes et écologistes dos à dos sur le sujet, dans sa dernière note de blog. Plus proche de la “Vengeance dans la peau” que de ’l’empire contre-attaque”, niveau blockbuster.

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