En Martinique, un couvre-feu instauré "jusqu'au retour au calme"

MARTINIQUE - Le préfet de Martinique a décidé ce jeudi 25 novembre d’instaurer un couvre-feu face aux violences urbaines nocturnes dans l’île, qui connait comme sa voisine la Guadeloupe un mouvement de protestation, né d’un refus de l’obligation...

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Des citoyens détournant la circulation, à Fort-De-France en Martinique, le 24 novembre 2021.

MARTINIQUE - Le préfet de Martinique a décidé ce jeudi 25 novembre d’instaurer un couvre-feu face aux violences urbaines nocturnes dans l’île, qui connait comme sa voisine la Guadeloupe un mouvement de protestation, né d’un refus de l’obligation vaccinale des soignants mais qui a dégénéré en crise sociale.

L’objectif prioritaire de ce couvre-feu établi “de 19h à 5h”, c’est “le retour à une situation apaisée” qui “permet(te) ensuite de dialoguer, de travailler, d’avancer”, mais également “le retour du service public et la réouverture du système scolaire”, a indiqué le préfet Stanislas Cazelle à l’AFP.

La sécurité sera renforcée dès la nuit de ce jeudi à vendredi, a-t-il précisé, “avec un dispositif plus mobile et plus nombreux pour cibler les points les plus difficiles”.

Le blocage de certains axes perdurait ce jeudi sur les deux îles.

Les tensions à l’hôpital de Pointe-à-Pitre depuis le début de la grève générale le 15 novembre commencent à faire sentir leurs effets: une association d’internes a invoqué mercredi le droit de retrait de ses adhérents pour “péril imminent” et des médecins hospitaliers démissionnent.

“Je ne comprends pas que l’action syndicale soit tournée vers des entraves à l’outil de travail (...) vers des intimidations, des insultes, des agressions envers les personnels et particulièrement les médecins”, a déclaré sur la radio RCI Guadeloupe le directeur du CHU, Gérard Cotellon. “Je commence à payer les conséquences de tout ça: ce sont des démissions en chaîne”.

“Si l’objectif était de faire partir les médecins, on y arrive. Et cela va poser des problèmes pour la prise en charge des patients guadeloupéens”, a-t-il déploré.

La direction du CHU de Martinique a pour sa part annoncé que “dans le contexte actuel”, elle était contrainte “d’activer le service minimum sur l’ensemble des sites du CHUM afin de sécuriser les professionnels et les patients”, en raison de “grandes difficultés à assurer les soins dans l’institution”.

Tentatives de conciliation

Les autorités locales comme nationales ont tenté d’ouvrir la porte au dialogue avec les syndicats et les élus sur les deux îles. 

Les leaders des 17 organisations syndicales, le préfet et le président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique, Serge Letchimy, ont participé ce jeudi à une réunion de conciliation à la préfecture. Les participants en sont ressortis au bout de 4 heures, mais aucun n’a souhaité s’exprimer jusque là sur la teneur des discussions.

Par ailleurs, le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a organisé une visioconférence avec les maires de Guadeloupe en présence du préfet, et des membres des cabinets du ministre de l’Intérieur et du ministre des Solidarités et de la Santé, afin de “faire un point sur la situation en Guadeloupe sur les plans sanitaire, sécuritaire et social”, selon le ministère.

Une réunion similaire sera organisée, vendredi à 15h avec le président du conseil régional, le président du conseil départemental et les causementaires du territoire.

“Lors de ces échanges libres et ouverts, une attention particulière sera portée aux priorités de la jeunesse guadeloupéenne”, assure le ministère dans un communiqué.

Pour apaiser la situation, le Premier ministre Jean Castex avait notamment annoncé lundi la création d’une “instance de dialogue” afin de “convaincre et d’accompagner individuellement, humainement”, les professionnels concernés par l’obligation vaccinale.

Le ministre de la Santé Olivier Véran a également “décidé de mettre en place une structure qui va permettre de trouver une solution à chacune des 1400 personnes suspendues parce qu’elles ne sont pas en conformité avec cette obligation vaccinale”, a expliqué Sébastien Lecornu.

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