Europe 1 en grève, ces syndicats dénoncent "un climat délétère"

MÉDIAS - Les salariés d’Europe 1 ont décidé de poursuivre ce mardi 22 juin pour 24 heures leur grève entamée vendredi dernier (90 votes favorables sur 95). Devant les locaux de la radio situés dans le 15e arrondissement à Paris, l’intersyndicale...

Europe 1 en grève, ces syndicats dénoncent "un climat délétère"

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MÉDIAS - Les salariés d’Europe 1 ont décidé de poursuivre ce mardi 22 juin pour 24 heures leur grève entamée vendredi dernier (90 votes favorables sur 95). Devant les locaux de la radio situés dans le 15e arrondissement à Paris, l’intersyndicale a fait état d’une situation tendue en interne, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article. 

Les salariés ont voté un cinquième jour de grève pour réclamer la levée de la mise à pied de Victor Dhollande. Ce journaliste a été sanctionné par la direction après une altercation avec un membre des RH qui enregistrait en cachette une réunion des salariés.

“Un management de plus en plus autoritaire”

“Cette mise à pied est un événement de plus à ajouter à une longue liste”, estime Jean-Gabriel Bourgeois, président de la société des rédacteurs d’Europe 1. “Des gens sont arrêtés plusieurs semaines, plusieurs mois, certains départs sont faits dans des conditions délicates pour les journalistes... Le ton monte dans certaines réunions, les intimidations ou pressions sont exercées sur les salariés... Ce n’est pas nouveau: cela fait plusieurs années que c’est comme ça, mais les gens aujourd’hui ont le courage de causer et de se mobiliser.” 

“Cet acte-là de la direction est la dernière illustration en date d’un management inadapté et qui devient de plus en plus autoritaire au fur et à mesure que l’emprise du Groupe Vivendi s’exerce sur Europe 1”, estime Olivier Samain, délégué syndical SNJ, qui cause d’une “colonisation” de la station par Vincent Bolloré.

Car “l’affaire Dhollande” n’est en réalité que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. À Europe 1, les inquiétudes sont montées crescendo depuis la mi-mai avec les annonces des renforcements des liens avec CNews, chaîne qui partage désormais avec la radio privée le même actionnaire principal: Vivendi. À cela s’ajoute la conjoncture défavorable pour la radio dont les audiences sont en forte baisse.

Dans ce climat, l’annonce ce lundi de la nouvelle grille de rentrée en partie co-diffusée avec la chaîne d’info à la rentrée a fait bondir l’intersyndicale. D’autant qu’elle a été dévoilée par Arnaud Lagardère dans “Le Figaro” quelques minutes après la fin de l’assemblée générale et de la poursuite de la grève.

“Nous considérons que c’est une énorme provocation”, lâche amer Olivier Samain. “Cette entrevue montre clairement que le sort d’Europe 1 est en train de se dessiner au siège de Canal+ et ça ne passe absolument auprès des salariés de l’entreprise. La reconduction de la grève décidée ce mardi matin est la réponse que nous faisons à la direction du groupe Lagardère.”

Le spectre d’une grève ”à la iTélé”

Ce bras de fer entre une rédaction remontée et Vincent Bolloré fait évidemment penser à la crise qui a frappé iTélé en 2016. La chaîne d’information s’était mobilisée pendant 31 jours -un record dans le monde de l’audiovisuel- pour empêcher l’arrivée de Jean-Marc Morandini à l’antenne.

Le journaliste était alors mis en examen pour “corruption de mineur aggravée” dans le cadre de castings douteux pour le tournage d’une websérie érotique. Il a depuis été renvoyé fin juillet 2020 en correctionnelle. Vincent Bolloré s’était montré inflexible et les grévistes n’avaient pas obtenu gain de cause. Une issue qui trotte dans les têtes du côté d’Europe 1 désormais.

“Si l’on regarde l’histoire de cette grève à iTélé, cela voudrait dire qu’il faudrait baisser les bras dès le début et ce serait dommage d’être défaitiste”, analyse Bertrand Chameroy qui était présent à l’AG d’Europe 1 ce mardi. Lui aussi a appris par la presse la grille de rentrée et “les viaducs” construits entre les deux médias. Mais le chroniqueur qui officie également dans “C à vous” sur France 5 souligne l’importance de ce mouvement, le 1er de l’histoire de la radio lancée en 1955.

“Je trouve ça important que les salariés se mobilisent et en plus on a du soutien de l’extérieur donc il ne faut pas baisser les bras d’entrée de jeu”, martèle-t-il. “Ce que je vois ce sont des gens combatifs qui se battent pour quelque chose de noble: la liberté d’informer, dans un contexte qui laisse à penser que ce ne sera pas forcément le cas dans les prochains mois. Peut-être que ça ne débouchera sur rien -j’espère que non- mais c’est bien de tenter de se faire entendre.” 

À voir également sur Le HuffPost: Les “sorties de route” de CNews bientôt sur Europe 1 ?