"Justice pour Sarah Halimi": des milliers de manifestants en France

AFFAIRE SARAH HALIMI - Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées ce dimanche 25 avril en France à l’appel de collectifs citoyens et de représentants de la communauté juive, pour contester l’absence de procès après le meurtre en 2017...

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AFFAIRE SARAH HALIMI - Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées ce dimanche 25 avril en France à l’appel de collectifs citoyens et de représentants de la communauté juive, pour contester l’absence de procès après le meurtre en 2017 à Paris de Sarah Halimi. Le HuffPost a recueilli les témoignages de plusieurs manifestants place du Trocadéro à Paris, venus pour crier leur colère ou apporter leur soutien à la famille de Sarah Halimi, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article

Cette mobilisation fait suite à la confirmation, le 14 avril, par la Cour de cassation, de l’irresponsabilité pénale du meurtrier de la sexagénaire juive, hospitalisé en psychiatrie depuis son arrestation. La plus haute juridiction de l’ordre judiciaire a entériné le caractère antisémite du crime, mais confirmé l’impossibilité de juger le meurtrier, compte tenu de l’abolition de son discernement lors des faits.

Selon deux des 3 experts psychiatriques et les 7 médecins qui l’ont examiné, Kobili Traoré, gros consommateur de cannabis, était en proie à une “bouffée délirante” lorsqu’il a tué sa voisine de 65 ans. La cour d’appel de Paris avait conclu à l’existence d’un trouble psychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes au moment des faits, ce que la Cour de cassation a jugé conforme au droit.

“Déni de justice”

L’impossibilité d’un procès a suscité une très forte incompréhension au sein d’une partie de la communauté juive française, ciblée par plusieurs attaques meurtrières ces dernières années. Sous le mot d’ordre “Sans justice pas de République”, les manifestants parisiens se sont retrouvés place du Trocadéro à l’initiative d’un collectif, “Agissons pour Sarah Halimi”. Les messages “Pas de droit sans justice”, “Justice défoncée?” ou “Justice pour Sarah Halimi” étaient écrits sur des pancartes brandies dans la foule.

Parmi les manifestants, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer la décision de la Cour de cassation. “On s’est rendu compte qu’il y a eu plusieurs actes antisémites où les personnes ont été déclarées irresponsables. D’une façon générale au sein de la société française, il y a un truc qui ne va pas”, a déclaré un homme en marge de la manifestation. 

“Quand on est fou, on a un dossier médical, on a quelque chose, on ne peut pas être fou parce qu’on a fumé quelque chose”, a ajouté une manifestante. D’autres manifestants se sont inquiétés à propos du motif “d’abolition de discernement des faits”, qu’ils ont perçus comme une façon d’échapper aux conséquences de ses actes. 

Une “loi Sarah Halimi”?

Peu avant ces manifestations, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti avait annoncé la présentation “fin mai” en Conseil des ministres d’un projet de loi visant à “combler” un “vide juridique”, après cette décision de justice. Cette annonce fait suite à une demande du président Emmanuel Macron.

Avec la future nouvelle loi, “si justice n’a pas été rendue pour Sarah Halimi, elle sera rendue grâce à Sarah Halimi”, a lancé au micro Jonathan Behar, l’un des organisateurs du rassemblement. “Les hauts magistrats ont manqué de courage en renvoyant la balle au législateur”, a estimé dans le Journal du dimanche Francis Kalifat. Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a souhaité que la future loi porte le nom de Sarah Halimi: “c’est une forme d’hommage qui lui serait rendu, faute de lui avoir rendu justice”. 

De son côté, le Conseil de la magistrature s’est insurgé dimanche contre “la mise en cause” de la justice dans deux affaires “douloureuses”, en référence à la contestation de l’arrêt de la Cour de cassation dans le dossier Sarah Halimi et du verdict au procès de Viry-Châtillon. 

“L’institution judiciaire doit pouvoir continuer de juger, à l’abri des pressions, en toute indépendance et en toute impartialité”, a écrit l’organe dans un communiqué en appelant ”à la mesure”.

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