“Le Lycéen”, “Days”, “Fumer fait tousser” : les films de la semaine 

Le Lycéen de Christophe Honoré  Cette étrange opération qui, chez certain·es, fait se doubler les émotions les plus violentes d’une fascination secrète à s’observer les vivre, puis plus tard à les relater, anime Lucas de bout en bout. Face...

“Le Lycéen”, “Days”, “Fumer fait tousser” : les films de la semaine 

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Le Lycéen de Christophe Honoré 

Cette étrange opération qui, chez certain·es, fait se doubler les émotions les plus violentes d’une fascination secrète à s’observer les vivre, puis plus tard à les relater, anime Lucas de bout en bout. Face caméra, sur un fond noir, le personnage nous relate cette crise avec un allant enfiévré. Ce moment où il transforme son expérience en récit en est le foyer même, celui où la douleur se cristallise en puissance.

Lire la critique de Jean-Marc Lalanne

Days de Tsai Ming-liang

Si Days, volontairement sorti non sous‑titré (mais essentiellement muet), conserve ainsi la sensualité silencieuse du cinéaste, il y a pourtant ici quelque chose de neuf, dans un dénuement plus sidérant encore. L’émergence du désir devient une épiphanie redoutable. Car, dans la ville, il y a un autre homme, plus jeune (Anong Houngheuangsy), habile de ses mains, aux gestes hypnotiques. Il cuisine méticuleusement devant nous (Jeanne Dielman… n’est pas loin). L’eau s’écoule encore, rince les aliments, dans une cérémonie de la douceur et de préparation. Il sera l’homme du soin.

Lire la critique d’Arnaud Hallet

Fumer fait tousser de Quentin Dupieux

Le film n’est pas grand-chose et, en même temps, l’aboutissement du nonsense minimaliste de Dupieux. Il a aussi quelque chose de possiblement visionnaire, symptomatique d’une pénurie des récits : on a rarement autant senti à quel point il n’y aurait, un jour, plus de cinéma, plus de films – mais que ce jour, il resterait des acteurs et des actrices, et pourquoi pas, tant qu’ils et elles sont bon·nes.

Lire la critique de Théo Ribeton

Un petit cas de conscience de Marie-Claude Treilhou

Ce qui est beau ici, c’est tout ce petit monde, ces femmes, françaises, quinquagénaires, saisies dans l’ordinaire, qui entament une grande partie de Cluedo au-dessus d’un événement qui n’en demandait pas tant. Ce jeu social, filmé d’une manière très contemporaine, comme un débat très prenant, tramé d’erreurs, de cancans et de conflictualité qui rehaussent la pâleur des jours ordinaires.

Lire la critique de Murielle Joudet

Cow d’Andrea Arnold

Cow a cette sensibilité et cette grande finesse de dépasser ce qui est maintenant collectivement reconnu (excepté par quelques dingues), à savoir que les animaux ressentent la douleur, la peur, l’affection, la frustration. Le film entend dépasser cet état de fait en allant plus loin qu’une reconnaissance, en adoptant le point de vue de l’héroïne-vache : en épousant le regard d’un être dont on fait le portrait. C’est-à-dire, dont on mesure les parts d’ombre et de lumière, dont on extrait sa singularité même. Cow ne fait que demander : peut-on faire le portrait d’une vache sur 1h30 de cinéma comme on le ferait avec un être humain ?

Lire la critique d’Arnaud Hallet

Révolution SIDA de Frédéric Chaudier

Même sinistrose en Russie où, tout en “combines”, le cinéaste a pu rencontrer de très courageux·ses militant·es qui tous et toutes témoignent de la même catastrophe orchestrée par le gouvernement de Poutine : l’élimination du sida par l’éradication de celles et ceux qui en sont porteur·ses. Amendes, prison, refus de soins. Du côté des démocraties, Révolution SIDA interroge aussi certains manquements dans les politiques de santé publique, en France ou aux États-Unis, et moult ambiguïtés sur le rôle des grands laboratoires pharmaceutiques.

Lire la critique de Gérard Lefort 

She Will de Charlotte Colbert

À bien des égards, She Will cristallise les critiques souvent adressées à l’elevated horror, ce mouvement de fond du cinéma d’épouvante contemporain qui entend désenclaver le genre de ses racines bis et branchées sur courant alternatif. Reste son sujet de fond, salutaire et pour sa part bien mené, qui rend ce beau film fragile un peu plus robuste.

Lire la critique de Léo Moser

Annie Colère de Blandine Lenoir

Portrait généreux et captivant sur la naissance et la sédimentation d’un corps politique, autant sur le plan individuel que collectif, Annie Colère assume pleinement sa démarche pédagogique. Même au sein d’une forme purement didactique, ce portrait, que l’on imagine en grande partie adressé à la génération #MeToo qui méconnaitrait la fascinante histoire du MLAC, réussit autant son étude de personnage qu’à saisir et transcender les grands enjeux politique de l’époque pour les faire résonner avec ceux d’aujourd’hui.

Lire la critique de Ludovic Béot

Le Torrent d’Anne Le Ny

Alors que la figure du faux coupable permettait de développer une certaine complexité émotionnelle, le personnage d’Alexandre semble en être malheureusement dépourvu, il n’est ni un homme désespéré, ni un manipulateur froid, mais plutôt un entre-deux mou qui laisse le spectateur aussi indifférent que lui. Globalement, le film peine à retranscrire de manière cohérente les différentes émotions de ses personnages, qui semblent tous figés dans une hébétude permanente enlevant alors toute substance à l’expérience du deuil, que le film survole tout autant que le sujet du possible féminicide ou que l’enquête policière. 

Lire la critique de Maud Tenda