Les services de réanimation "mal préparés à affronter" la pandémie, cingle la Cour des comptes

SANTÉ - Si “la mobilisation sans précédent” des réanimations durant la crise du Covid-19 “a permis de faire face à l’urgence”, ces services étaient “mal préparés à affronter une telle situation” et des réformes structurelles s’imposent, estime...

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Les services de réanimation

SANTÉ - Si “la mobilisation sans précédent” des réanimations durant la crise du Covid-19 “a permis de faire face à l’urgence”, ces services étaient “mal préparés à affronter une telle situation” et des réformes structurelles s’imposent, estime la Cour des comptes dans son rapport annuel publié ce jeudi 18 mars.

Entre la mi-mars et la fin mai 2020, “une réorganisation générale des services de réanimation a permis une augmentation des capacités d’hospitalisation” qui sont passées de 5080 lits installés au 1e janvier à 10.707 lits le 15 avril. 

Mais, pour trouver “des personnels médicaux et paramédicaux formés et entraînés à la réanimation médicale”, “principale difficulté pour conduire cette évolution rapide”, il a fallu déprogrammer toutes les activités de soins non urgentes.

“L’impact à long terme en matière de santé publique des déprogrammations intervenues durant l’épidémie de Covid-19 reste aujourd’hui inconnu et potentiellement considérable: son étude est indispensable et devra être engagée”, alerte l’institution.

Former davantage de médecins spécialisés

Pour remédier de manière pérenne au manque de personnel, la Cour des compte suggère notamment de former davantage de médecins disposant d’un diplôme de médecine intensive-réanimation (MIR), d’inclure des enseignements et des stages en soins critiques dans la formation de tous les infirmiers et “de mettre en place une formation qualifiante et reconnue d’infirmier en réanimation”.

Dans son rapport, la Cour met également en évidence un recul progressif des capacités d’hospitalisation en soins critiques au regard des besoins, même hors période de crise. Pour la réanimation, le nombre de lits adultes a légèrement augmenté ces 6 dernières années (+0,17 % par an) mais cette progression “s’avère dix fois plus faible que celle des effectifs de personnes âgées (+ 1,7% par an), qui constituent pourtant près des deux-tiers des malades hospitalisés dans ce secteur”.

Dans ses recommandations, adressées au ministère de la Santé, l’institution note que l’impact du vieillissement de la population sur les besoins d’hospitalisation en soins critiques à long terme doit être évalué et l’offre augmentée en conséquence.

La Cour des comptes critique également le faible recours “aux capacités supplémentaires du secteur privé lucratif” où le nombre de patients Covid en soins critiques est resté stable au cours de la crise malgré la création d’unités de réanimation éphémères. Elle recommande de “déterminer au niveau national un modèle d’organisation et de coordination des soins critiques et son mode de gouvernance, qui soit en mesure d’inclure les structures publiques et privées”.

Des lacunes du financement de certains services publics

La crise a mis en lumière les lacunes du financement de certains services publics, comme la tarification des soins critiques (soins intensifs, réanimation...) mais aussi le financement des services ferroviaires. 

Outre ses travaux liés à l’épidémie, la Cour s’est aussi intéressée dans son rapport annuel à plusieurs domaines de l’action publique comme les Chambres de commerce et d’industrie et les Chambres des métiers de l’artisanat, l’inclusion bancaire, l’innovation en matière de défense ou encore la gestion de l’eau et de l’éclairage public par les collectivités.

Absente en revanche, la traditionnelle évaluation de l’état des finances publiques attendra le mois prochain, Matignon ayant commandé à la Cour un travail spécifique sur le sujet au moment où la dette publique a explosé avec l’augmentation des dépenses pour faire face à la crise sanitaire.

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