Macron regrette les "66 millions de procureurs" en France, mais..

POLITIQUE - Emmanuel Macron a beau avoir promis de “faire très attention” à ses “petites phrases”, il a une fois encore dérogé à la règle qu’il s’était lui-même imposée, il y a quasiment deux ans jour pour jour, fin janvier 2019. “Nous sommes...

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POLITIQUE - Emmanuel Macron a beau avoir promis de “faire très attention” à ses “petites phrases”, il a une fois encore dérogé à la règle qu’il s’était lui-même imposée, il y a quasiment deux ans jour pour jour, fin janvier 2019. “Nous sommes devenus une nation de 66 millions de procureurs”, s’est plaint le chef de l’État, ce jeudi 21 janvier à la fin d’un discours consacré à la recherche quantique lors d’un déplacement à l’université de Paris-Saclay.

“Cela a été documenté par beaucoup de chercheurs, l’un des problèmes de la France, c’est la défiance (...) Ce qui va avec la défiance française, c’est cette espèce de traque incessante de l’erreur. Nous sommes devenus une nation de 66 millions de procureurs. C’est pas comme cela que l’on fait face aux crises ou qu’on avance”, a-t-il expliqué en faisant référence à la situation sanitaire.

Et de poursuivre son analogie entre le travail des chercheurs et celui des responsables politiques. “Chacun fait des erreurs chaque jour. Celui ou celle qui ne fait pas d’erreur, c’est celui qui ne recherche pas, ou qui ne fait rien, ou qui mécaniquement fait la même chose que la veille. Nous avons besoin d’avoir des hommes et des femmes qui cherchent, qui ont la capacité à inventer ce qui n’est pas encore perceptible et à se tromper pour pouvoir corriger le plus vite possible et s’améliorer. C’est ce qui fait une grande nation”, a conclu Emmanuel Macron.

Il faut dire que l’exécutif se montre ces derniers jours particulièrement susceptible sur sa gestion de la situation sanitaire, ne supportant visiblement plus les critiques comme en témoignent de vifs échanges dans l’hémicycle. Dans la foulée d’Emmanuel Macron, le ministre de la Santé a ainsi déploré “l’outrance permanente” des députés d’opposition, les accusant de pratiquer “l’exercice du tir au pigeon”. Deux jours plus tôt, au cours des questions d’actualité au gouvernement, c’est Jean Castex qui avait sommé la cheffe des députés socialistes de “cesser d’affoler” l’opinion alors que Valérie Rabault demandait au Premier ministre “où sont passées les doses ?” de vaccin anti-Covid.

Mais quelques mois avant d’assimiler l’ensemble des critiques à des attaques menées par “66 millions de procureurs” pas forcément convaincus par le discours tenu par les autorités sur les masques, les tests et la campagne de vaccination, Emmanuel Macron se montrait nettement plus compréhensif à l’égard de ses détracteurs. Interrogé le 14 juillet à propos des nombreuses contestations l’ayant pris pour cible depuis son arrivée au pouvoir, le président de la République ne voyait alors rien à y redire, condamnant seulement les actes violents.

“Je peux le comprendre parce que d’abord, nous sommes dans un pays qui a ça dans son histoire, dans ses tripes”, analysait-il. Et d’ajouter beau joueur : “On peut critiquer. Moi, je suis pour le débat (...) Les critiques, même si in petto je peux considérer qu’elles sont injustes, font partie du jeu démocratique. Elles sont normales et j’aime plutôt d’ailleurs rentrer dans la contradiction”, assurait-il à Léa Salamé et Gilles Bouleau.

Et si le président Macron fustige désormais la “défiance française”, il la considérait hier comme parfaitement justifiée. “Cette défiance française, elle est le fruit de notre inefficacité (...) Elle est due à l’inefficacité de nos réponses depuis tant et tant d’années”, dénonçait le candidat d″En Marche!” tout juste qualifié au second tour de la présidentielle, le 27 avril 2017 sur TF1, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête de cet article.

Ce soir-là, le candidat Macron reconnaissait humblement ne “pas être parfait”. Tout en se disant attentif aux “reproches” que l’on pouvait (encore) lui faire, il ne craignait pas à l’époque la “traque incessante de l’erreur″ qui semble tant l’irriter aujourd’hui. Trois ans et demi après son élection, déplorant la persistance du sentiment de défiance chez les Français, le chef de l’État se garde bien de faire le lien avec la façon dont il conduit les affaires et gère la crise sanitaire.

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