Ne pas faire les soldes en soutien aux Ouïghours? Pas si facile pour ces consommatrices

SOLDES - La question a surpris les clientes. À la sortie de grandes enseignes de prêt-à-porter, à Paris, au premier jour des soldes d’hiver et en pleine crise sanitaire, Le HuffPost a interrogé des consommatrices sur la question du travail...

Ne pas faire les soldes en soutien aux Ouïghours? Pas si facile pour ces consommatrices

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SOLDES - La question a surpris les clientes. À la sortie de grandes enseignes de prêt-à-porter, à Paris, au premier jour des soldes d’hiver et en pleine crise sanitaire, Le HuffPost a interrogé des consommatrices sur la question du travail forcé des Ouïghours en Chine. Seraient-elles prêtes à boycotter une marque s’il s’avérait qu’elle avait recours à cette main d’oeuvre? Pas si simple, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus.

La question du prix, bien sûr est évoquée. Comme celle de l’information, qui n’est pas assez claire sur les filières d’approvisionnement de l’industrie textile, qui sont souvent très opaques. Et celle des habitudes, difficile à changer... Si en théorie, les clients sont pour le boycott, pas sûr qu’en pratique ce soit si facile.

La question du travail forcé des Ouïghours en Chine est régulièrement soulevée dans le milieu de la mode. Dans le monde, 20% du coton utilisé est cultivé dans le Xinjiang, région de Chine peuplée de Ouïghours, une minorité musulmane réprimée par Pékin. L’industrie textile peine à montrer patte blanche et rares sont les marques qui répondent aux accusations.

“Le travail forcé est répandu”

Pour l’ONG Projet pour les droits de l’Homme des Ouïghours (UHRP), basée à Washington, “les chaînes d’approvisionnement de la plupart des grandes marques de vêtements sont salies par le travail forcé des Ouïghours”.

Elle a appelé l’industrie du textile à cesser de se fournir dans le Xinjiang, jugeant que si “les grands groupes affirment ne pas tolérer le travail forcé chez leurs fournisseurs, ils n’apportent pas d’explication crédible sur la manière dont ils remplissent cette condition en continuant de faire des affaires dans une région où le travail forcé est répandu”.

Le Royaume-Uni et le Canada ont décidé d’interdire les importations de marchandises soupçonnées d’être issues du travail forcé. De leur côté, les Etats-Unis avaient pris en décembre des mesures restrictives concernant les importations de coton du Xinjiang.

En 2020, les rapports d’ONG et de think tanks se sont succédés pour dénoncer l’exploitation des Ouïghours dans des champs, ateliers et usines fournissant des matières premières ou des produits finis.

Les réactions des marques sont rares

Gap, Nike, Adidas, Calvin Klein, H&M, Zara, Puma, Uniqlo, Ralph Lauren, Tommy Hilfiger, Abercrombie & Fitch, Uniqlo, Fila, Victoria’s Secret ou encore Lacoste ont notamment été accusés, en mars, par l’ONG Australian Strategic Policy Institute de s’être approvisionnés “potentiellement directement ou indirectement” (entre 2017 et 2019) auprès de structures utilisant de la main-d’oeuvre ouïghoure provenant de “camps de rééducation”.

Certaines de ces marques n’ont jamais réagi, d’autres ont démenti. Rares ont été celles qui ont annoncé des changements dans leur chaîne logistique. Début janvier 2021, le britannique Marks & Spencer -qui utilise 40.000 tonnes de fibres de coton par an- s’est engagé à ne pas utiliser de coton du Xinjian. Adidas a également affirmé avoir dès 2019 “explicitement donné instruction à ses fournisseurs de ne pas s’approvisionner en fil” dans cette province.

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