"Pachinko", le roman dont vous n'avez pas fini d'entendre parler

LITTÉRATURE - “Une histoire puissante sur la résiliation et la compassion.” Ces mots, ce sont ceux de Barack Obama à l’égard d’un roman intitulé Pachinko, paru à l’étranger en 2017. Le roman de Min Jin Lee, que l’ancien président des États-Unis...

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LITTÉRATURE - “Une histoire puissante sur la résiliation et la compassion.” Ces mots, ce sont ceux de Barack Obama à l’égard d’un roman intitulé Pachinko, paru à l’étranger en 2017. Le roman de Min Jin Lee, que l’ancien président des États-Unis a lu sur les conseils d’un de ses employés, a été traduit en français et sort en librairie ce mardi 12 janvier. 

Du mariage arrangé de Kyunghee en 1910 au diplôme américain de Solomon, en passant par la grossesse cachée de Sunja et la disparition du frère de Mozasu, le livre laisse à voir un récit dense, complexe et émouvant. C’est celui d’une famille d’origine coréenne qui s’étend sur quatre générations au cours du siècle dernier. D’abord en Corée sous l’occupation japonaise, puis au pays du Soleil-Levant.

Le titre du livre vient, lui, du nom donné à un jeu sur machine très populaire au Japon, décrit comme un appareil aux croisements entre un flipper et une machine à sous. Dans ce pays, où la population coréenne est discriminée et exclue du marché de l’emploi, les salles de pachinko ont longtemps été l’unique moyen pour elle de travailler sur le territoire et d’en tirer de bons revenus.

“Cette histoire est avec moi depuis 30 ans”

“L’idée m’est venue en 1989”, raconte Min Jin Lee dans les remerciements. Née à Séoul en 1968, l’autrice coréano-américaine a fait ses études à Yale. Là-bas, le discours d’un missionnaire américain résidant au Japon sur “les discriminations sociales et institutionnelles à l’encontre de ceux dont les origines ethniques sont entièrement ou en partie coréennes” ne l’a jamais quittée. Le cas du suicide d’un collégien harcelé à l’école à cause de ses origines, en particulier. 

C’est ce qui la pousse, après avoir quitté sa carrière d’avocate en 1996, à écrire sur les Coréens au Japon. “Je voulais faire les choses bien pour raconter leur histoire, poursuit-elle. Cependant, j’avais l’impression de manquer de connaissances et de compétences sur le sujet. Guidée par cette peur, j’ai effectué une quantité faramineuse de recherches.”

Un premier jet, un second, un troisième. Min Jin Lee n’est jamais satisfaite. En 2008, elle reprend depuis le début. Installée à Tokyo pendant quelques années, elle y multiplie les entretiens pour documenter son récit. “Cette histoire est avec moi depuis trente ans”, concède l’écrivaine. Quand elle sort en 2017, sa saga familiale de 600 pages fait figure d’exception. C’est la première fois qu’un roman anglophone pour adultes aborde les problématiques de la culture nippo-coréenne.

Un livre encensé 

C’est un succès. Dans la presse, le New York Times le place dans son classement des meilleurs titres de l’histoire littéraire. “Comme la plupart des livres les plus mémorables, Pachinko évite tout résumé. Le livre, dont l’histoire elle-même est un personnage, parle des étrangers, des minorités et des personnes privées de leurs droits”, souffle la chroniqueuse littéraire du quotidien.

“Chaque fois que le roman s’empare d’un sujet, que ce soit la colonisation de la Corée par le Japon, la Seconde Guerre mondiale vue par les habitants d’Asie de l’Est, le christianisme, la famille ou l’émancipation des femmes, il prend une autre ampleur. Il va au-delà”, s’enthousiasme Kris Lee.

Dans le Guardian, on salue comment les sentiments de honte et de culpabilité alimentent certaines des scènes les plus brillantes du roman où “chaque personnage, par sa position de ‘citoyen de seconde zone’, se trouve en proie à des sacrifices douloureux”. “Un véritable hommage aux gens que l’histoire semble déterminée à effacer”, commente le journal britannique.

Bientôt sur les écrans?

Grand amateur de littérature, le 44e président des États-Unis n’est pas passé à côté. “Fidèle à la nature du pachinko, un jeu hasardeux dont le labyrinthe d’obstacles détermine le résultat, le roman de Min Jin Lee nous fait traverser quatre générations et la quête d’identité de ses personnages”, écrit Barack Obama sur Facebook.

Dans une interview accordée au Washigton Post, l’écrivaine Roxane Gay, qui l’a lu en une journée “parce qu’elle ne pouvait tout simplement pas s’arrêter”, assure qu’il s’agit d’un de ses bouquins préférés. Même son de cloche pour Oprah Winfrey. Pour la plus connue des animatrices de télé américaines, le roman parle d’une histoire d’immigration différente de celles qu’on a l’habitude d’entendre parler.

Le grand public est présent au rendez-vous. Le livre, qui est resté près d’un an en tête des meilleures ventes du New York Times, a été vendu à plus de trois millions d’exemplaires et traduit dans 30 langues.

Ce qui devait arriver arriva. Le magazine Deadline nous apprend, au mois d’août 2018, qu’Apple a acheté les droits du best-seller pour en faire une série, tournée dans trois langues et sur plusieurs continents. Aux manettes du projet, dont le tournage est censé avoir commencé au mois d’octobre 2020, on retrouve l’une des scénaristes et productrices de la série de Ridley Scott “The Terror”, Soo Hugh. Côté casting, Min Ho Lee, Minha Kim, Jin Ha, Kaho Minami, Soji Arai camperont, eux, les rôles principaux. Le roman de Min Jin Lee a de quoi faire couler encore beaucoup d’encre.

“Pachinko” de Min Jin Lee est disponible en français en librairie depuis ce mardi 12 janvier. 

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