Pourquoi la vaccination obligatoire des soignants dans les Outre-mer est repoussée

CORONAVIRUS - Fixée au 15 septembre dans l’Hexagone, la date d’entrée en vigueur de la vaccination obligatoire pour les soignants reste floue dans les territoires ultramarins. Elle doit intervenir après la quatrième vague, selon Olivier Véran,...

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Photo prise lors d'une manifestation contre le pass sanitaire et la vaccination obligatoire de certaines professions à Paris le 22 juillet 2021. (Photo by Joël SAGET / AFP)

CORONAVIRUS - Fixée au 15 septembre dans l’Hexagone, la date d’entrée en vigueur de la vaccination obligatoire pour les soignants reste floue dans les territoires ultramarins. Elle doit intervenir après la quatrième vague, selon Olivier Véran, sans qu’aucune date précise ne soit, pour l’instant, annoncée. Mais le manque de précisions du calendrier laisse la porte ouverte aux doutes et inquiétudes.

Aux Antilles, la quatrième vague a submergé les hôpitaux. En Guadeloupe, près de 500 soignants venus de métropole ont été envoyés en renfort ces dernières semaines et plus d’une cinquantaine de lits de réanimation ont dû être ouverts en urgence au CHU. Une situation identique en Martinique.

Cette situation a contraint les pouvoirs publics à prendre une série de mesures pour faire baisser la pression hospitalière: couvre-feu puis confinement ont été réinstaurés sur ces îles entre la fin juillet et début août. Mais le gouvernement a aussi décidé de l’allongement du délai de l’obligation vaccinale pour les soignants, fixé initialement à la mi-septembre.

25 à 30% des soignants vaccinés

“Considérant la situation épidémique et la mobilisation totale de tous les soignants, de tous les directeurs, de tous les hôpitaux pour sauver un maximum de vies dans des conditions difficiles, on n’allait pas leur rajouter la contrainte de l’obligation vaccinale pour les soignants dans la période”, a expliqué le ministre de la Santé Olivier Véran le 26 août. 

L’obligation vaccinale étant fortement dénoncée dans les îles comme dans l’Hexagone, cette annonce d’Olivier Véran a été plutôt bien accueillie. Mais alors que les chiffres de l’épidémie reculent progressivement aux Antilles, le calendrier interroge.

À la date du 13 septembre, seul 25 à 30% du personnel soignant du CHU du Guadeloupe était vacciné. 

Le vendredi 10 septembre, un communiqué de la direction du CHU Guadeloupe a provoqué des interrogations. Dans ce document cité par La 1ère, le CHU rappelle l’échéance du 15 septembre pour justifier d’au moins une dose de vaccin et celle du 15 octobre pour un schéma vaccinal complet. Dans le même temps, la directrice de l’ARS Guadeloupe est venue souligner que “ce que le ministre de la Santé nous a reconfirmé, c’est que l’obligation s’applique aux Antilles.” “Il n’y a pas de dérogation à cela”, a martelé Valérie Denux lors d’un point presse.

La déclaration a interpellé le député de Guadeloupe Olivier Serva, qui a écrit au ministre de la Santé pour “demander des éclaircissements” sur l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale. 

 

Car que signifie “l’après 4e vague”, évoquée par le ministre pour fixer un ultimatum aux soignants? Interrogée, la directrice de l’ARS Guadeloupe a dû déminer les propos du ministère de la Santé. “Il n’y a pas de ‘après la quatrième vague’”, a-t-elle expliqué. “Il n’y a pas d’indicateur qui dit ‘ça y est, la vague est finie’. Ce qu’il faut, c’est causer de pression hospitalière et de taux d’incidence important ou pas”. 

Toujours au-dessus des seuils à risque

La question de la surcharge à l’hôpital est en effet cruciale. À ce jour en Guadeloupe, “la pression hospitalière reste forte”, selon un communiqué du 10 septembre de l’ARS. Le nombre de cas quotidien, tout comme le taux d’incidence sont en baisse (de 432,2/100.000 à 250,2 entre le 6 et le 10 septembre) mais ces chiffres sont encore “au-dessus des seuils à risque.” Même constat en Martinique “la situation reste toujours critique au niveau hospitalier avec des indicateurs d’admission et de mortalité très élevés” pour la 1ère semaine de septembre.

Dans un CHU déjà débordé et où les patients affluent encore par dizaine, il semble impensable d’imaginer de se priver des 3/4 du personnel. Si l’obligation vaccinale entrait en vigueur en pleine surcharge hospitalière, les conséquences pour la prise en charge des patients, comme pour le personnel vacciné, seraient catastrophiques. 

Des discussions sont donc en cours entre l’ARS et les représentants et directeurs des établissements de santé pour fixer un calendrier. Celui-ci devra prendre en compte les fortes réticences locales de la population au vaccin, même si les autorités se félicitent d’une légère amélioration ces dernières semaines.

À voir également sur Le HuffPost: Covid en Guadeloupe: les CHU et les services de réanimation saturés