Présidentielle 2022: cette semaine qui a donné le coup d'envoi

POLITIQUE - Terminus: Élysée. Les derniers scrutins intermédiaires du quinquennat Macron sont passés, le train présidentiel peut donc vraiment démarrer. À gauche, comme à droite, les prétendants officiels, soucieux de ne pas se tromper de calendrier,...

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La semaine où la course à la présidentielle s'est lancée. Photo d'illustration de l'Elysée.

POLITIQUE - Terminus: Élysée. Les derniers scrutins intermédiaires du quinquennat Macron sont passés, le train présidentiel peut donc vraiment démarrer. À gauche, comme à droite, les prétendants officiels, soucieux de ne pas se tromper de calendrier, ont tous profité de voir la poussière des élections régionales retomber, pour se faire entendre, entre officialisation de candidature ou nouvelle étape de campagne. 

Ainsi, le wagon écolo compte désormais plusieurs passagers depuis que les favoris à la primaire interne, Yannick Jadot et Éric Piolle ont fini par se déclarer, mercredi, l’un sur TFI, l’autre en organisant une conférence de presse. Dans le même temps, Jean-Luc Mélenchon a lancé la deuxième fusée de son projet présidentiel baptisé “l’Union populaire”, après “Nous sommes pour”, quand la maire socialiste de Paris continue de poser ses jalons sur la route vers le printemps 2022.

En face, Les Républicains, aussi, s’organisent. Ou plutôt se jaugent. Xavier Bertrand, fort de sa réélection dans les Hauts-de-France, a immédiatement proposé, lundi, aux autres ténors de la droite de se rassembler autour de lui pour former une “belle équipe”, juste avant d’échanger avec le président de la République au détour d’un déplacement à Douai, puis de poser dans une voiture siglée ”Élysée.” La course est lancée.

Gloire à Vaugirard (et Saint-Quentin)

C’est à 20H03, depuis Saint-Quentin, dans l’Aisne, que les choses sérieuses ont commencé, avec un Xavier Bertrand satisfait d’avoir “brisé les mâchoires du front national” sur son territoire. Un discours et une conclusion grandiloquente plus tard, “Vive les Hauts-de-France, Vive la République et Vive la France”, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy enclenchait déjà la seconde sur la route pour 2022. Qu’importe si les Français veulent “respirer”, selon sa propre analyse de l’abstention record qui a émaillé les élections régionales et départementales, la droite se sent désormais pousser des ailes à neuf mois de la présidentielle. Et ses prétendants n’ont pas attendu longtemps pour le faire savoir. 

Xavier Bertrand le 27 juin à Saint-Quentin

Derrière le baron du Nord, crédité de 14% des intentions de vote dans un récent sondage Elabe, deux autres anciens ministres de Nicolas Sarkozy ne cachent pas leur envie de “jouer un rôle” dans les mois à venir, selon la formule consacrée: Laurent Wauquiez réélu en Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) avec 55,2% des voix, le meilleur score pour un sortant de droite, et Valérie Pécresse, qui a terrassé l’union de la gauche montée derrière Julien Bayou en Île-de-France. 

Conscients de l’avantage pris par Xavier Bertrand (le seul à être officiellement candidat) dans les intentions de vote, ou dans les enjeux de dynamique, les deux se sont rapidement attachés à calmer ses ardeurs. Dès lundi 28 juin, la patronne de la région capitale prenait soin de préciser, sur BFMTV, qu’“aucun homme providentiel” se dégageait dans son camp. Quand son homologue en Aura répliquait en demandant à ses collègues de ne pas brûler les étapes.

Mais a-t-il été entendu, à l’heure où d’autres ambitions, du revenant François Baroin au vétéran Michel Barnier, continuent à planer sur la droite? Selon France Télévisions, Xavier Bertrand aurait proposé à Bruno Retailleau, le patron des sénateurs LR et prétendant à l’éventuelle primaire, de le rejoindre dans son projet. Autant de tractations secrètes et d’échanges par voies de presse qui se déroulent sous les yeux d’un Christian Jacob qui ne cachait pas son sourire, lundi, rue de Vaugirard. Pour l’instant, le chef des Républicains promet une solution de départage pour la fin septembre pour un choix le mois suivant. Mais surtout, il appelle ses troupes à ne pas entretenir les divisions qui sabordent la droite depuis des années. La tâche sera ardue. 

Les écolos démarrent (pendant qu’Hidalgo patiente)

Julien Bayou, le patron d’EELV, doit sans doute se dire la même chose. Chez lui aussi, la course interne est lancée. Et il n’aura pas fallu attendre longtemps, deux jours précisément après le second tour des régionales pour qu’Éric Piolle donne un nouveau souffle à la primaire écolo, qui ne comptait que Sandrine Rousseau comme concurrente jusqu’à présent.

Le maire de Grenoble avait prévu de se déclarer lors d’une conférence de presse mercredi 30 juin à Paris, mais son plan de communication, conçu à son image d’homme politique méthodique, a été court-circuité par la presse locale, la veille. Depuis un troquet parisien, il a donc surtout confirmé sa volonté de construire un “arc humaniste” pour l’amener au pouvoir, pendant que son entourage revendiquait, déjà, auprès de l’AFP, le soutien de plusieurs personnalités pour cette élection interne, de David Cormand à Eva Joly, en passant par Esther Benbassa ou plusieurs têtes de liste EELV aux dernières régionales.

Éric Piolle, mercredi 30 juin à Paris

Chez Yannick Jadot, aussi, on va commencer à faire les comptes. L’eurodéputé a également attendu que la poussière des élections régionales retombe -tout juste- pour officialiser une candidature qui, comme celle d’Éric Piolle, ne faisait guère de doute. Il s’est invité à la grande messe du 20H de TF1, quelques heures après la conférence de presse de son principal concurrent, mercredi, pour annoncer sa volonté de “construire une équipe de France de l’écologie”. Il réunira d’ailleurs ses troupes ce week-end en région parisienne pour les mettre en ordre de marche.

Derrière le trio, composé également de l’ex-numéro deux des Verts, Sandrine Rousseau, l’ancienne ministre Delphine Batho pourrait également être de la partie. Mais le temps presse, selon le calendrier de l’état-major d’EELV, les scrutins doivent se dérouler à la fin du mois de septembre.

Pas question, pendant ce temps, pour les socialistes de rester sur le carreau. Re-motivé par le bon score de ses sortants aux élections locales, le patron, Olivier Faure, qui n’excluait pas de voir le parti à la rose s’effacer derrière un candidat vert en 2022, veut désormais imposer ses troupes comme force “motrice” à gauche à un an de l’échéance. Et dans ce contexte, Anne Hidalgo continue sa réflexion pour une candidature ou non. La maire de Paris, qui va organiser une sorte de congrès personnel à la mi-juillet à Villeurbanne promet de donner une décision à la rentrée prochaine. En attendant, les soutiens de l’édile PS continuent de s’organiser comme le montre la publication, mercredi également, d’une tribune -signée par Martine Aubry, la maire de Lille et ses homologues de Nantes, Nancy, Montpellier- la poussant à se lancer dans la course.

Mélenchon, “l’Union populaire” pour se relancer

Cette forme de tempérance, Jean-Luc Mélenchon n’a pas manqué de la railler au cours de cette semaine. Le chef de file des Insoumis pour la prochaine présidentielle a organisé une conférence de presse fleuve de deux heures jeudi 1er juillet pour dévoiler les grandes lignes de son plan de bataille... et ironiser sur la forme d’émulation à gauche et les différentes candidatures émergentes.

“Je sais que vous êtes très surpris par cette situation et que vous découvrez qu’il y aura donc deux candidats, un pour Europe-Écologie les Verts et un pour le Parti socialiste”, a-t-il lancé aux journalistes pour critiquer les précédents “bavardages” sur l’union des différents camps, avant d’ajouter: “Ce que j’avais prévu est en train de se passer, huit semaines après avoir fait des sambas pour l’union, ils ne sont pas capables de s’entendre.”

Jean-Luc Mélenchon, à son QG de campagne

Crédité de 10% d’intentions de vote dans les récents sondages, le député des Bouches-du-Rhône a donc fait coïncider la fin des élections régionales -douloureuses pour ses troupes- à la présentation de sa nouvelle phase de campagne. Après “Nous sommes pour”, plateforme pour recueillir les parrainages citoyens (235.000 jeudi midi), voici l’“Union populaire”, matérialisée par un site, melenchon2022.fr, et une affiche de campagne. Sur celle-ci, on aperçoit des côtes au-delà du fond bleu de la mer. “La terre promise. Un monde nouveau”, selon ses mots, et une façon, surtout, d’essayer d’enclencher une dynamique positive, après plusieurs semaines difficiles, de polémiques ou de défaites électorales.

Comme Jean-Luc Mélenchon ou les différents écolos, plusieurs autres candidats ont attendu cet après-régionales pour avancer ouvertement leur pion pour le printemps prochain. Philippe Poutou a ainsi été désigné lundi 28 juin, chef de file du NPA (Nouveau parti anticapitaliste) pour la troisième fois consécutive. Jeudi, c’est l’avocate Hélène Thouy pour le parti animaliste (4000 membres) qui a annoncé se lancer dans la course présidentielle, au cours d’une conférence de presse, pour “hisser la cause animale au rang des sujets majeurs dont la société doit s’emparer.”

Au RN, un congrès moins paisible que prévu pour Le Pen

Voilà qui viennent s’ajouter à Fabien Roussel, Nathalie Arthaud, Jean Lassalle, Nicolas Dupont-Aignan, François Asselineau, tous déjà candidats (voir le diaporama ci-dessous). Sans oublier Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national qui tient un congrès samedi 3 et dimanche 4 juillet, à Perpignan.

À l’heure où bruissent toutes les ambitions, la cheffe de file de l’extrême droite apparaît plus en difficulté que prévu. Son parti n’a ramené ni région ni département aux élections de dimanche dernier. Pire, il a même perdu 30% de ses élus. Le vœu de la candidate à l’Elysée était pourtant de mailler davantage le pays de représentants comme autant de “mousquetons” pour grimper la paroi jusqu’à l’élection présidentielle de 2022. Mais c’est raté, et cela pourrait avoir des conséquences pour la suite... dès ce week-end lors duquel elle va temporairement lâché la présidence du parti pour se lancer en rassembleuse à l’assaut de l’Elysée?

La semaine qui a précédé ce grand raout n’aura, en tout cas, pas été de tout repos. Outre la démission d’un délégué départemental sur fond de désaccord interne, les revers électoraux ont surtout nourri des questionnements sur la ligne voire sur la cheffe. Le RN doit retrouver sa “virilité” et “faire vivre” ses thèmes fétiches comme l’immigration ou l’insécurité, a ainsi estimé l’ancien président Jean-Marie Le Pen, mercredi sur BFMTV. 

L’eurodéputé Gilbert Collard, pour lequel la “dédiabolisation est un piège”, ne viendra pas à Perpignan, selon l’AFP, et suggère “une crise de confiance momentanée” à l’égard de la présidente du Rassemblement national. À cette situation délicate, pour Marine Le Pen, s’ajoutent les velléités du polémiste plusieurs fois condamné pour provocation à la haine, Éric Zemmour, lequel se verrait bien monter dans le train pour le printemps prochain.

 

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