Séparatismes: Emmanuelle Ménard fait hurler l'Assemblée

POLITIQUE - C’est ce qui s’appelle faire l’unanimité contre soi. Référence vichyste “scandaleuse”, mise en cause de la laïcité: la proposition d’Emmanuelle Ménard parlant de “l’Etat français” et visant à consacrer dans la loi “l’héritage chrétien”...

Séparatismes: Emmanuelle Ménard fait hurler l'Assemblée

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Emmanuelle Menard à l'Assemblée nationale (illustration).

POLITIQUE - C’est ce qui s’appelle faire l’unanimité contre soi. Référence vichyste “scandaleuse”, mise en cause de la laïcité: la proposition d’Emmanuelle Ménard parlant de “l’Etat français” et visant à consacrer dans la loi “l’héritage chrétien” a provoqué une levée de boucliers ce samedi 23 janvier en commission à l’Assemblée nationale.

L’amendement d’Emmanuelle Ménard au projet de loi contre le “séparatisme” suggérait en effet de réécrire l’article premier de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat avec la formule suivante: “L’Etat français, fort de son héritage chrétien, assure la liberté de culte et la liberté de conscience”. 

La députée, proche du Rassemblement National et épouse du maire de Béziers (Hérault) Robert Ménard, a estimé que “ce n’est pas la République, simple régime politique, qui garantit la liberté de conscience, mais bien l’Etat français à travers tous les régimes politiques assumés”.

“Ennemie de la République”

Par ailleurs selon elle, “l’Eglise catholique ne peut être traitée tout à fait de la même manière que d’autres cultes arrivés plus récemment”. Résultat: des voix se sont élevées dans tous les rangs pour rejeter cet amendement, soulignant qu’il remettait en cause à la fois la République et le principe d’une laïcité neutre envers tous les cultes.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin l’a notamment qualifié de “scandaleux”, en rappelant que “la forme républicaine de notre gouvernement ne peut être mise en cause”.

“L’Etat français, c’est très connoté”, a-t-il ajouté, en référence au fait qu’il s’agissait de l’appellation officielle du régime collaborationniste du maréchal Pétain. “Vous reconnaissez ce que l’extrême droite française est de tous temps: l’ennemie de la République”, a lancé le rapporteur général Florent Boudié (LREM) à l’élue de l’Hérault. Frédéric Petit (MoDem) a estimé que si l’héritage chrétien de la France est un fait historique, son évocation “n’a rien à faire dans la loi de la République”, au nom de la “neutralité de l’Etat”. Alexis Corbière (LFI) a dénoncé une “négation complète du principe de laïcité”.

La commission spéciale doit achever samedi soir l’examen du projet de loi, avant son passage dans l’hémicycle à partir du 1er février.

À voir également sur Le HuffPost: Macron et Castex n’ont pas la même approche sur les causes du “séparatisme”