Suzanne Pitt (Joy Street) : le tableau de nos angoisses et de nos rêves !

À l’heure où Marvel, DC Comics et le studio Ghibli monopolisent les efforts du cinéma mondial, perdu depuis la vente de Miramax à Disney, le film animé a de beaux jours devant lui. Face à cette débauche de super-héros branlants dans des costumes...

Suzanne Pitt (Joy Street) : le tableau de nos angoisses et de nos rêves !

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À l’heure où Marvel, DC Comics et le studio Ghibli monopolisent les efforts du cinéma mondial, perdu depuis la vente de Miramax à Disney, le film animé a de beaux jours devant lui. Face à cette débauche de super-héros branlants dans des costumes trop étroits, un cinéma animé indépendant refait surface. La plateforme de distribution Mubi vient de révéler au public la filmographie animée de Suzanne Pitt, féministe et artiste avant-gardiste. Angoisse, rêve, fantasme et cauchemar se succèdent dans ces “portraits” animés, ces œuvres graphiques que l’artiste a animées.

Joy Street : réaliser en rêve ce que la réalité nous interdit !

Le trait est fin et précis. Une femme surplombe “Joy Street” depuis sa fenêtre, observant le vide béant de son existence. Son visage est teinté de bleu, comme si elle devenait, avec fatalité, un cadavre, adoptant déjà ses traits. Comme si “La Métamorphose” de Kafka exerçait déjà son influence destructrice, elle tombe, titube et s’effondre sur son lit, un filet de sang coulant de son bras gauche. Dans cette existence sinistre, un cendrier se transforme en singe et la ramène vers la nature en Amazonie. Contrairement aux apparences, le singe n’est pas l’allégorie du “Sugar Man” de Rodriguez. Né du néant, il l’emmène à la racine de l’existence.

Encore une fois, l’artiste se superpose au pathos puisque cette nature est loin d’être accueillante et dévoile déjà la morbidité de l’humanité. Ces images animées sont de véritables tableaux, des œuvres, et non de simples croquis. En s’immisçant dans le territoire des rêves, Suzanne Pitt redonne à l’animation ses lettres de noblesse, tandis que Marvel et DC Comics, originellement porteurs d’une critique corrosive de la réalité, se complaisent dans les vieux fantasmes d’adolescents prépubères devenus hommes malgré eux.