Un "collectif citoyen" pour le vaccin? L'opposition consternée

POLITIQUE - “Gadget”, “manipulation politique”, “manœuvre pathétique”... L’opposition n’a pas de mot assez fort pour fustiger la nouvelle initiative de l’exécutif sur le front de la pandémie de covid-19 depuis l’annonce du Conseil économique,...

Un "collectif citoyen" pour le vaccin? L'opposition consternée

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POLITIQUE - “Gadget”, “manipulation politique”, “manœuvre pathétique”... L’opposition n’a pas de mot assez fort pour fustiger la nouvelle initiative de l’exécutif sur le front de la pandémie de covid-19 depuis l’annonce du Conseil économique, social et environnemental.

Le dimanche 3 janvier, le Cese a fait part au JDD du début du tirage au sort des Français appelés à former le collectif citoyen voulu par Emmanuel Macron pour “accompagner” le déploiement du vaccin contre le coronavirus. Rien de bien nouveau, puisque le président de la République a annoncé la mise en place de cette nouvelle instance, sous la coupe du Cese, dès le 24 novembre dernier.

Mais dans un contexte ou la stratégie vaccinale du gouvernement est largement pointée du doigt pour sa lenteur, la concrétisation de cette idée crispe de nombreux élus de droite comme de gauche. 

“Une course en sac” après le tirage au sort?

Il y a ceux qui préfèrent en rire. “Il y a ensuite une course en sac pour n’en garder que dix?”, sifflait par exemple dès dimanche le parlementaire socialiste Boris Vallaud sur Twitter, en reprenant un article de France Bleu titré: “Coronavirus: 35 Français tirés au sort dès lundi pour se prononcer sur la stratégie vaccinale.”

Toujours sur les réseaux sociaux, l’eurodéputée LR Nadine Morano propose de son côté de régler les grandes questions du pays à “courte paille.” Chez les Communistes, le député de Seine-Saint-Denis Stéphane Peu propose “balle au prisonnier.”

En somme, nombreux sont les responsables politiques, à l’image de l’eurodéputé RN, Jean-Lin Lacapelle, à demander la fin de la “récréation” et à souhaiter que le gouvernement prenne ses responsabilités.

“La démocratie représentative, ce n’est pas se défausser dès que l’on ne maîtrise plus rien, c’est assumer son rôle de représentant du peuple, faire ce pour quoi on reçoit un mandat et une délégation du peuple français. L’exécutif renonce à décider, à agir, donc à gouverner”, fustige la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen sur Twitter.

Les parlementaires s’estiment (encore) contournés

Même au centre, le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde dénonce, toujours sur les réseaux sociaux, un “gadget totalement délirant et antidémocratique.” Car avec ce collectif, ou “comité Théodule”, selon des critiques souvent acerbes, les oppositions estiment que le gouvernement contourne, à nouveau, le Parlement. 

“Excusez-moi ma grossièreté mais c’est du foutage de gueule”, qui vise à “faire croire qu’on fait un peu de démocratie”, s’est par exemple agacé le député européen EELV et candidat à la primaire des écologistes pour la présidentielle Yannick Jadot, sur Radio Classique. 

“Vivement qu’on invente une assemblée composée de représentants élus par les Français afin que ces représentants puissent contrôler l’action du gouvernement”, ironise de son côté le député LR Pierre-Henri Dumont, quand son collègue Insoumis Bastien Lachaud estime qu’Emmanuel Macron et Olivier Véran “se moquent du peuple et du parlement qui le représente” après s’être “plantés” sur la stratégie de vaccination.

Un collectif citoyen, pour faire quoi?

Vivement critiqué, quel sera le rôle concret de ce “collectif”? Annoncé lors de l’allocution du 24 novembre du chef de l’État, il sera bien composé “de 30 citoyens tirés au sort, représentant tous les territoires” confirmait le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal au Parisien samedi.

Le lendemain, le Cese expliquait au JDD le but de la manoeuvre: “avoir des avis et des recommandations reflétant les positions en présence au sein de la société française.”

Mais se prononceront-ils sur la stratégie vaccinale? Joueront-ils le rôle de relai des craintes, nombreuses, qui agitent la société française? Que voulait dire le président de la République en promettant, lors de son annonce, d’“associer” plus largement la population à travers ce collectif? Contactés par Le HuffPost, l’Élysée comme le Cese n’ont pour le moment pas donné suite.  

Mais la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a peut-être commencé à donner une réponse. Interrogée par BFMTV ce lundi, Frédérique Vidal, précisait que ces citoyens “sont là pour dire si oui ou non ils comprennent ce que (nous sommes en train de faire).”

Pas de quoi faire taire des moqueries. Si la polémique enfle encore, d’autres membres du gouvernement seront sans doute amenés à s’exprimer quant aux missions du futur collectif. Après de nouveaux échanges à l’Élysée? Emmanuel Macron préside ce lundi une “réunion de suivi” de la vaccination en France alors que les critiques ne faiblissent pas sur le rythme qu’il a choisi.

À voir également sur Le HuffPostPour ses vœux 2021, Macron promet d’éviter “une lenteur injustifiée” sur le vaccin