“Un coup de dés” : quand le ringard le dispute à la beauferie

Vincent, à qui tout réussit, et Matthieu, de nature plus anxieuse et réservée, sont amis de toujours. Le 1er a, un jour, sauvé la peau du second lors d’une tragique effraction nocturne marquée par un viol atroce, devenu entre leurs deux couples...

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Vincent, à qui tout réussit, et Matthieu, de nature plus anxieuse et réservée, sont amis de toujours. Le 1er a, un jour, sauvé la peau du second lors d’une tragique effraction nocturne marquée par un viol atroce, devenu entre leurs deux couples un tabou. Tout le monde a déménagé sur la côte, pour y prospérer dans la promotion immobilière, et essayer d’oublier ce traumatisme sordide. Les enfants ont grandi. Une maîtresse apparaît.

C’est le 1er de l’année : Un coup de dés arrive sur nos écrans d’ores et déjà embaumé de ce parfum bien connu de navet surproduit à la française, avec sa bande-annonce forte en gueule, ses nappes de violon au mètre, sa voix off d’un tragique appuyé. Yvan Attal, Guillaume Canet ; deux maris, deux épouses, une maîtresse, un cadavre ; Nice, les Alpes-Maritimes, du golf, des villas modernes, des yachts, des SUV. Nicolas Bedos doit sans doute tourner sa prochaine leçon de philosophie sur le sexe tarifé deux ou trois rues plus loin.

Tout est trop

Le hasard n’y peut déjà plus rien : le sort du film est jeté avant même sa sortie, et personne ne semble vraiment y croire. À part peut-être Yvan Attal, qui s’offre le rôle principal assorti d’une position de narrateur dispensant, pour clarifier les nœuds du récit ou meubler ses plages de vide, des platitudes pachydermiques sur les cruelles facéties du destin, la fatalité destructrice des sentiments.

Un vieil adage dit qu’en cinéma, il faut toujours montrer plutôt que dire. Dans Un coup de dés, tout est d’abord montré, plusieurs fois, puis dit, plusieurs autres fois. Un regard coupable de Canet, s’éclipsant dans son bureau avec une jeune amie, suffit à nous révéler un adultère assez limpide. Pas pour Attal/Matthieu, qui doute encore : rentrant inopinément de sa pause déj, il les entend baiser. Gros plan sur son visage déconfit. Troisième confirmation en voix off.

Attal a, on l’aura compris, la main leste. Son film ne se pense que par l’excès, tout est trop : trop de fausses larmes, trop de cris, trop de musique. Et au service de quoi ? De ce qu’il faut bien prendre pour ce que c’est : derrière un projet qui s’invente sûrement des filiations chabroliennes (Juste avant la nuit, version série dramatique TF1 de l’été), un bête fantasme grossièrement viril de crise de la cinquantaine adultérine fait de jeunes succubes tentatrices, d’évasions nocturnes en SUV, de bracelets clandestinement offerts à la terrasse de trattorias de luxe tapies dans les hauteurs. Le ringard le dispute à la beauferie dans cette poussiéreuse caricature de thriller à l’eau de rose.

Un coup de dés, d’Yvan Attal, avec lui-même, Maïwenn, Guillaume Canet, Marie-Josée Croze. En salle le 24 janvier