Lala &ce : “Je suis métis extraterrestre”

C’est une histoire de brume. Pas un brouillard éreintant, non. Un voile de brume tissé en poussières d’étoiles, un drap à la semi-transparence soyeuse qui déposerait de fugaces baisers sur les yeux clos. C’est une histoire de hiéroglyphes sonores,...

Lala &ce : “Je suis métis extraterrestre”

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C’est une histoire de brume. Pas un brouillard éreintant, non. Un voile de brume tissé en poussières d’étoiles, un drap à la semi-transparence soyeuse qui déposerait de fugaces baisers sur les yeux clos. C’est une histoire de hiéroglyphes sonores, de langage inédit, de récepteur brouillé. C’est une histoire de mots mystérieux, de secrets lointains, de trésors ensevelis qui raviveraient d’intenses souvenirs, logés dans le bas-ventre moite de désir. D

e prime abord, on ne comprend rien à ce que dit Lala &ce et, paradoxalement, on capte tout. Des antennes nouvelles se sont déployées, extrasensorielles. Lala &ce rappe avec la nonchalance de l’assurance, le flegme vissé et la flemme d’articuler. A quoi bon puisque la brume mange l’espace avec suavité ? C’est un chant ancien et novateur qui dit l’amour et le sexe, thématiques de la nuit des temps pourtant jamais essorées, que Lala &ce revisite sur son premier album, Everything Tasteful.

L’envie, la faim et la soif

“Lala”, comme le nom de sa grand-mère maternelle ivoirienne, “&ce”, à prononcer “ace”, en clin d’œil au service de Serena Williams, l’un de ses modèles, qui lui inspira un morceau en 2019, Serena (Botcho) – “Botcho” faisant référence à une crème commercialisée en Côte d’Ivoire, qui augmente la taille des seins et des fesses, devenu par extension synonyme d’un fessier proéminent, et ayant donné naissance à une danse ultra-populaire, la bobaraba. Le titre n’est donc pas tant un hymne au tennis qu’une envie de faire l’amour à une femme ayant le même “botcho” que Serena Williams. “Botcho dans tous les sens/Eh, mama, rien que ça déborde, rien que ça dépasse/Quand je te vois, je gagne des sens en plus”, aligne-t-elle de son timbre grave piqué d’Auto-Tune, sirupeux de sexe, coulant comme le désir. 

D’un flow, Lala &ce donne à voir l’envie, la faim et la soif. On croirait couler avec elle, bien profond et bien dément. “Je ace sur chaque beat comme Serena”, nous disait-elle lors de notre première rencontre en 2017, la confiance solide d’une jeune qui en veut et plus encore derrière un sourire timide et cachottier, lointain et mystérieux. Lala &ce nous avait tapé·es dans le cœur au détour d’un titre, le poétique PDL – acronyme de “poussière de Lune”.