Purificateurs d'air dans les écoles: Blanquer a fini par revoir sa copie

CORONAVIRUS - Après avoir mis son veto, Jean-Michel Blanquer se dit désormais favorable à l’installation de purificateurs d’air dans les établissements scolaires. À rebours d’autres pays européens, comme l’Allemagne ou l’Espagne, où des appareils...

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CORONAVIRUS - Après avoir mis son veto, Jean-Michel Blanquer se dit désormais favorable à l’installation de purificateurs d’air dans les établissements scolaires. À rebours d’autres pays européens, comme l’Allemagne ou l’Espagne, où des appareils filtrants les aérosols en suspension ont commencé à faire leur apparition dans les écoles depuis la rentrée 2020, le ministre français de l’Éducation a longtemps fait de la résistance à cette solution complémentaire à l’aération des pièces, à la distanciation physique et au port du masque pour réduire le risque d’infection au Covid-19.

Début novembre, Jean-Michel Blanquer brandissait au micro de France Inter une ”étude scientifique” concluant à l’inutilité de ces dispositifs, voire à leur dangerosité. “Il semble même que parfois ça renvoie le virus. Moi, je veux bien qu’on me démontre le contraire, mais les études que j’ai à ma disposition disent cela”, affirmait-il alors. Or, le rapport de l’Anses de 2017 cité par le ministre soulignait au contraire les mérites de certains purificateurs d’air, ceux équipés de filtres à haute performance (HEPA) capables de retenir des particules de la taille du SARS-CoV-2, comme l’a relevé Arte.

“Nous encourageons les collectivités”

“S’il est donc exact que certains purificateurs n’offrent aucune garantie, il est un peu rapide de s’appuyer sur des appareils peu performants, pour justifier de ne pas avoir recours à ceux dont l’efficacité est, elle, éprouvée”, ont conclu les vérificateurs de Désintox.

Aujourd’hui, Jean-Michel Blanquer a changé de discours. “Nous faisons évoluer ce que nous disons en fonction de ce que nous savons”, a-t-il expliqué ce dimanche 25 avril sur RTL et LCI. “Nous encourageons les collectivités pour des capteurs de CO2 et des purificateurs d’air (...) chaque fois que cela est pertinent”, avait déclaré le ministre trois jours auparavant, lors d’une conférence de presse au cours de laquelle l’exécutif a notamment détaillé le protocole sanitaire dans les écoles à quelques jours de la rentrée scolaire.

Il faut dire que depuis le refus Jean-Michel Blanquer d’installer des purificateurs d’air dans les établissements scolaires exprimé en novembre, tout en demandant qu”on lui “démontre le contraire”, des études et des expérimentations sont en effet venues le contredire.

D’ailleurs bien avant que Jean-Michel Blanquer affirme qu’aucune étude scientifique n’avait démontré l’efficacité des purificateurs d’air, des médias allemands faisaient pourtant état des conclusions de travaux, menés en laboratoire mais aussi en conditions réelles, mettant à mal les affirmations du ministre français.

C’est ainsi qu’en septembre 2020, la chaîne publique régionale NDR rendait visite au professeur Christian Kähler à l’Université de Munich. En simulant dans son laboratoire la pulvérisation d’aérosols dans les salles de classe, ce chercheur dit avoir démontré que des purificateurs d’air mobiles dotés de filtres HEPA peuvent réduire le risque d’infection par aérosols. “Le résultat est impressionnant: l’appareil parvient à purifier l’air d’un laboratoire de la taille d’une salle de classe en quelques minutes (...) Les virus et les bactéries sont capturés jusqu’à 99,99%”, rapporte la NDR.

En octobre 2020, une équipe de l’Université de Goethe à Francfort a publié les résultats d’une expérience, avec une trentaine d’élèves et leurs professeurs, menée pendant une semaine dans une salle de cours équipée de quatre purificateurs d’air. “Une demi-heure après la mise en marche, les purificateurs d’air avaient éliminé 90% des aérosols de l’air”, détaille le compte rendu.

Aucune étude nationale en France

Selon les données recueillies par Joachim Curtius, professeur de recherche atmosphérique expérimentale, les purificateurs d’air diminueraient la quantité d’aérosols ”à un degré si considérable que le risque d’être infecté par une personne hautement contagieuse est considérablement réduit”.

En France, une étude financée par la région Auvergne-Rhône-Alpes a abouti à des conclusions similaires mi-mars. “Les purificateurs d’air équipés de filtres HEPA capturent plus de 99% des virus du Covid-19”, affirment les chercheurs lyonnais. Hormis cette expérimentation locale, aucune étude nationale n’a été menée jusqu’alors en France pour tester l’efficacité des purificateurs d’air. Dans une note datée du 28 octobre 2020, le conseil scientifique plaidait pourtant pour que l’on examine de plus près ces appareils, présentés comme des mesures alternatives à l’aération des espaces fermés recevant du public.

Au Québec, où le gouvernement a demandé à un groupe d’experts d’étudier la question, le ministère de l’Éducation n’a pas recommandé l’installation de purificateurs d’air dans les salles de classe en raison notamment de la crainte d’une “génération possible de flux d’air porteur d’aérosols” potentiellement contaminés et du “faux sentiment de sécurité” que ces appareils pourraient générer.

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