Xavier Bertrand candidat à la présidentielle, Les Républicains embarrassés

POLITIQUE - “Je ne veux pas passer trop de temps sur ces aspects-là.” La réaction polie de Bruno Retailleau, le patron des sénateurs Les Républicains à l’annonce de la candidature de Xavier Bertrand à la prochaine élection présidentielle en...

Xavier Bertrand candidat à la présidentielle, Les Républicains embarrassés

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Les Républicains embarrassés par l'officialisation de la candidature de Bertrand (photo d'illustration prise en 2019)

POLITIQUE - “Je ne veux pas passer trop de temps sur ces aspects-là.” La réaction polie de Bruno Retailleau, le patron des sénateurs Les Républicains à l’annonce de la candidature de Xavier Bertrand à la prochaine élection présidentielle en dit long sur l’embarras que cette officialisation provoque dans les rangs de la droite.

“Ce n’est pas un scoop”, a ainsi ironisé l’élu de Vendée ce jeudi 25 mars sur Sud Radio, en ajoutant un petit tacle à l’adresse de l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy sur la question du timing: “la 1ère angoisse des Français n’est pas de savoir qui sera candidat. (...) On est à une année-lumière de la présidentielle.”

Il faut dire que l’entrevue du président des Hauts-de-France au Point vient couper l’herbe sous le pied des tenants d’une primaire de la droite à l’automne prochain. Et Bruno Retailleau, qui se verrait bien jouer un rôle national en 2022, en fait partie, au même titre par exemple que Valérie Pécresse. De quoi expliquer, sans doute, les mots policés ou le silence des principaux ténors de ce camp, quelques heures après l’annonce.

Des soutiens discrets

Gérard Larcher, le président du Sénat n’a par exemple pas encore réagi, quand le patron des Républicains, Christian Jacob s’est fendu d’une courte déclaration à l’AFP expliquant, en substance: “on verra à la sortie de l’été où on en est.” Plus enthousiaste, le numéro deux du parti Guillaume Peltier, appelle, de son côté, sur les réseaux sociaux, à “lire avec attention la courageuse déclaration de Xavier Bertrand qui se réclame d’une droite forte et populaire pour l’identité nationale et la valeur travail, contre l’islam politique et la bureaucratie.”

Voilà sans doute le commentaire le plus laudateur. Même du côté des soutiens plus ou moins affichés au patron des Hauts-de-France, c’est service minimum. Le chef des députés LR Damien Abad, qui parlait de lui comme d’un “bon candidat”, en octobre dernier, se contente d’un simple retweet de l’entrevue du Point, quand le député de l’Oise Maxime Minot lance sur les réseaux sociaux un sobre: “on compte sur toi cher Xavier Bertrand.”

Invité de franceinfo, mardi soir, le numéro trois du parti, Aurélien Pradié, se refusait de son côté à “signer un blanc-seing” à son ancien collègue, n’oubliant pas de préciser qu’il a fait le choix en décembre 2017, de sortir du giron des Républicains.

“Avant de vouloir rassembler les Français, il faut aussi faire en sorte de rassembler sa famille politique”, a-t-il expliqué, ajoutant: “moi, je suis aujourd’hui secrétaire général des Républicains. Xavier Bertrand a quitté notre famille politique. Désormais, s’il veut rassembler, il lui faut trouver les moyens de rassembler sa famille politique.”

“Tout le monde s’attendait à septembre”

C’est bien là, toute l’ampleur de la tâche pour Xavier Bertrand, alors que plusieurs personnalités semblent fourbir leurs armes à un an de la grande élection. “Ma famille politique dispose de nombreux talents, et je les rassemblerai tous autour de mon projet”, a-t-il promis dans son entrevue, mais rien ne sera plus complexe à l’heure où certains voient cette officialisation précipitée comme “un aveu de faiblesse et de fébrilité.”

“S’il s’exprime avant même l’élection régionale, c’est qu’il voit bien qu’il n’a pas su faire la différence avec les autres, s’imposer comme le candidat de la droite pour éviter la tenue d’une élection interne”, estime un élu LR au Monde. “Tout le monde s’attendait à une sortie en septembre”, confirme de son côté le député Julien Dive, un des principaux soutiens de Xavier Bertrand au quotidien du soir, ajoutant: “c’est un moyen de rappeler que la présidentielle ne se fait pas à la dernière minute, il faut savoir cranter les choses.”

Comprendre: partir de loin pour s’imposer peu à peu comme l’homme providentiel de la droite en s’appuyant sur les élections régionales -où il est candidat à sa réélection- et sans passer par la case primaire. Telle est la stratégie du patron des Hauts-de-France qui dit vouloir placer son projet “au-dessus des partis.”

Barnier, Pécresse, Wauquiez et tous les autres

Mais c’est sans compter sur les différentes vues de ses compagnons ou ex-collègues. “La primaire est inévitable si la droite ne veut pas être éjectée dès le 1er tour”, avance par exemple l’entourage de Valérie Pécresse, une des candidate putatives pour 2022, auprès de Libération, ajoutant: “Il y a déjà plusieurs candidats déclarés publiquement… Au final, difficile d’y échapper et elle donnera de la force au vainqueur.”

Reste désormais à savoir quelle sera l’option finalement choisie par l’état-major des Républicains pour désigner son candidat, cinq ans après le fiasco de l’affaire Fillon. “Soit on a un candidat naturel qui s’impose, soit ce n’est pas le cas et il faudra réfléchir à un système de départage”, résume Christian Jacob à ce sujet. 

En attendant, d’autres ténors aux ambitions plus ou moins avouées se rappellent au bon souvenir de leur camp. Mercredi soir, quelques minutes après la publication de l’entrevue de Xavier Bertrand au Point, Le Parisien rapportait une déclaration de Laurent Wauquiez selon laquelle il ne “veut pas être spectateur” en 2022. Dans la foulée, l’ancien ministre et négociateur de l’UE pour le Brexit, Michel Barnier assurait au groupe Ebra qu’il gardait “la force”, “sans hésiter”, de se lancer dans une campagne. 

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