En Birmanie, les pro-Aung San Suu Kyi s'approprient Hunger Games?

BIRMANIE - Le 4 février, les soignants de l’hôpital général de Rangoun en Birmanie posent pour une photo. Ni leur tenue, ni leur expression ne dénotent, mais leur geste si. Ils ont tous la main en l’air avec trois doigts levés. Ce salut n’est...

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BIRMANIE - Le 4 février, les soignants de l’hôpital général de Rangoun en Birmanie posent pour une photo. Ni leur tenue, ni leur expression ne dénotent, mais leur geste si. Ils ont tous la main en l’air avec trois doigts levés. Ce salut n’est pas inconnu pour les fans de la série Hunger Games.

Pour afficher leur opposition au gouvernement autoritaire, les personnages de la saga imaginée par Suzanne Collins ont pris l’habitude de réaliser ce geste. Depuis le coup d’État perpétué par des militaires en Birmanie le 1er février, c’est devenu le symbole de la lutte.

Ce jour-là, la cheffe du gouvernement est arrêtée. Les militaires proclament l’état d’urgence pendant un an et placent leurs généraux à des posts officiels. Depuis, de nombreux Birmans descendent jour après jour dans les rues pour manifester. Ils n’hésitent pas à lever leurs mains pour soutenir Aung San Suu Kyi, comme peuvent le faire les personnages d’Hunger Games, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus.

Un symbole de lutte né en Thaïlande

Cette gestuelle a été reprise dans un premier temps par les Thaïlandais en 2014. Cette année-là, des militaires s’emparent du pouvoir et mettent un terme à la démocratie en la remplaçant par un régime autoritaire. La liberté d’expression y est notamment réprimandée. À la tête de ce mouvement se trouve l’ancien ministre de l’armée, Chan-O-Cha. Il est aujourd’hui le Premier ministre et reste la cible de nombreux Thaïlandais.

Après ce coup d’État, des mouvements pro-démocratie se soulèvent dans tout le pays. Avec l’interdiction de se rassembler pour manifester, les opposants doivent ruser pour dénoncer le gouvernement. Ils se tournent vers ce salut inspiré d’Hunger Games et l’utilisent lors de rassemblements illégaux, d’arrestations ou encore d’audience au tribunal. 

Cette année encore sur les réseaux sociaux, les Thaïlandais ont partagé leurs revendications avec ce salut. En plus de dénoncer le gouvernement, ils évoquent la crise économique liée au coronavirus qui creuse encore plus le fossé entre les plus pauvres et les plus riches.

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