Euthanasie: le geste fort d'Olivier Falorni pour dénoncer l'obstruction contre sa loi

POLITIQUE - Olivier Falorni n’était pas seul à la tribune de l’Assemblée nationale pour défendre sa loi sur l’euthanasie. Le député Liberté et territoires, qui a fait du “droit à une fin de vie choisie” un combat politique, a défendu son texte...

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Olivier Falorni à la tribune de l'Assemblée nationale le 8 avril 2021, défendant sa loi sur l'euthanasie.

POLITIQUE - Olivier Falorni n’était pas seul à la tribune de l’Assemblée nationale pour défendre sa loi sur l’euthanasie. Le député Liberté et territoires, qui a fait du “droit à une fin de vie choisie” un combat politique, a défendu son texte ce 8 avril en installant devant lui, comme vous pouvez le voir ci-dessous, les quelque 4000 amendements déposés par l’opposition. 

Le but: dénoncer ce procédé d’obstruction, mené par une poignée de députés Les Républicains foncièrement hostiles à toute évolution législative, qui devrait compromettre l’adoption de son texte, pourtant déjà validé en Commission.

“En adoptant à une large majorité, au terme de sept heures de débats d’une grande richesse, la proposition de loi que j’ai l’honneur de vous présenter, et ceci dans une atmosphère sereine, a été largement ratifiée. Ce jour-là, nous avons montré le plus beau visage de l’Assemblée nationale”, a d’abord lancé Olivier Falorni, en référence aux débats en Commission des affaires sociales, avant d’ajouter: “et aujourd’hui, le visage de l’Assemblée nationale, il est là, devant moi, ce sont ces 4000 amendements.”

Droit à l’euthanasie pour les pathologies incurables

Et le député de Charente de poursuivre, en colère: “ces feuilles, elles n’ont qu’un but, empêcher l’Assemblée nationale, empêcher les représentants de la nation, empêcher les députés de voter ici, souverainement.” “Voilà l’image que vous donnez”, a-t-il répété à plusieurs reprises sous les applaudissements nourris de ses collègues, toutes sensibilités confondues.

Car il faut dire que le débat, ultra-sensible, dépasse les clivages politiques. Et divise tous les groupes, qui laissent d’ailleurs leurs élus s’exprimer en conscience sur ce texte qui permettrait le possible recours à une “assistance médicalisée active à mourir” pour toute personne “capable et majeure, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable”, ne pouvant être “apaisée” ou jugée par elle “insupportable”.

Olivier Falorni, touché personnellement par ces questions -comme nombre de ses collègues- avait notamment reçu l’appui de quelque 270 députés de tous bords, pas loin de la majorité absolue, dans une tribune publiée par le JDD le 4 avril dernier. Parmi eux, les présidents de quatre groupes causementaires: Jean-Luc Mélenchon pour les insoumis, Valérie Rabault pour les socialistes, ou encore Olivier Becht et Bertrand Pancher pour les groupes Agir et Liberté et territoires. Plusieurs élus de La République en marche s’étaient même joints à la démarche, malgré les réserves du gouvernement.

Véran “pas convaincu qu’il faille ouvrir aujourd’hui ce débat”

“Le débat mérite d’avoir lieu, ça ne fait aucun doute”, mais “il faut un débat serein”, sur un sujet aussi “sensible”, a ainsi plaidé Olivier Véran, le ministre de la Santé, présent dans l’hémicycle ce jeudi, pour qui cela “nécessite le temps d’un débat causementaire et je crois d’un débat national aussi (...) impliquant les soignants, les associations et les corps intermédiaires.”

“Je ne pas convaincu qu’il faille ouvrir aujourd’hui ce débat d’envergure (...) car depuis plus d’un an la mort est omniprésente dans le quotidien des Français”, a encore insisté le ministre, précisant qu’il lancerait “dans les jours qui viennent une nouvelle mission sur l’application réelle” de la loi Claeys-Leonetti afin de déterminer les “freins” à la mise en oeuvre de ce texte voté en 2016 qui prévoit une sédation profonde et continue pouvant aller jusqu’à la mort, mais sans euthanasie active.

Quoi qu’il en soit, le texte d’Olivier Falorni, soutenu ou non par le gouvernement, ne devrait pas passer le cap du Palais Bourbon. Les débats organisés ce jeudi, dans le cadre d’une niche causementaire, devront prendre fin à minuit. Or, les 4000 amendements déposés au texte, dont la grande majorité a été rédigée par une demi-douzaine de députés LR, s’ils sont tous discutés, rendent l’adoption de la loi matériellement quasi impossible.

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